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BC United voudrait permettre les hospitalis­ations involontai­res de jeunes toxicomane­s

- Amélia MachHour traitement après jours les 30

Le parti de l’opposition offi‐ cielle de la Colombie-Bri‐ tannique, BC United, a dé‐ posé mardi un projet de loi, intitulé Safe Care Act 2024, qui permettrai­t l’hospitali‐ sation involontai­re d’une personne âgée de 12 à 18 ans.

Ce projet de loi a d’abord été déposé en 2018, mais il n’a jamais été débattu en Chambre. Depuis, le député

Jordan Sturdy l'a modernisé pour notamment y inclure les personnes autochtone­s et des traitement­s culturelle‐ ment appropriés.

Il permettrai­t aux parents ou à toute autre personne qui a la garde d’un adoles‐ cent d’aller devant la Cour pour demander une hospita‐ lisation involontai­re allant jusqu’à 30 jours. Ceux qui en font la demande devraient démontrer que le jeune a de graves problèmes de santé mentale, de consommati­on de drogues illicites ou est vic‐ time d’exploitati­on sexuelle.

Selon le député Jordan Sturdy, ce projet de loi doit être vu comme un outil de dernier recours. Les parents devraient donc épuiser toutes les options, dont l’hos‐ pitalisati­on involontai­re pré‐ vue par la loi sur la Santé mentale qui dure jusqu’à 48 heures.

Je ne prends pas ce projet de loi à la légère. Il s’agit d’un outil de dernier recours qui peut offrir des options aux parents désespérés tout en respectant les droits et le bien-être de leurs enfants.

Jordan Sturdy, député de West Vancouver-Sea to Sky, BC United

Si la Cour autorisait l'hos‐ pitalisati­on d’un jeune, celuici devrait être mis au courant le plus rapidement possible de la raison pour laquelle il l'est de manière involontai­re. Il pourrait également parler en privé avec un avocat ou un ombudsman. L’adolescent aurait aussi le droit de parta‐ ger ses besoins et ce qu’il re‐ cherche dans les traitement­s qui lui sont offerts.

Le projet de loi stipule aussi que si la Cour refusait d’hospitalis­er involontai­re‐ ment un jeune, les parents pourraient porter la décision en appel devant la Cour su‐ prême de la Colombie-Britan‐ nique.

Développer un plan de

Depuis 2018, ce projet de loi a été demandé par une mère de Squamish, Brenda Doherty, qui a perdu son adolescent­e de 15 ans d’une surdose. La jeune Steffanie Georgina-Anne Lawrence est morte deux jours après être sortie de l’hôpital Lions Gate à North Vancouver.

À nouveau, mardi, Brenda Doherty a demandé au Nou‐ veau Parti démocratiq­ue (NPD) d’adopter ce projet de loi.

Comme parent, je n’avais aucun outil pour intervenir. Sous la loi sur la Santé men‐ tale, elle ne répondait pas aux critères pour être hospi‐ talisée involontai­rement, et ce, même si mon docteur a signé un formulaire d’hospi‐ talisation involontai­re.

Brenda Doherty, mère de Steffanie Georgina-Anne Lawrence

Pour le Dr Brian Conway, directeur médical du Centre des maladies infectieus­es de Vancouver, ce projet de loi est un cri du coeur dans un contexte de crise en santé publique qui perdure, qu’on n’arrive pas à résoudre et où le nombre de surdoses s’em‐ pire.

Par contre, selon lui, il ne s’agit pas d’une solution mi‐ racle. La clé selon le Dr Conway est de mettre en place un plan de traitement­s suivant les 30 jours d'hospi‐ talisation involontai­re pour aider l’adolescent à devenir sobre.

Pour aider une personne, il faut répondre au pourquoi, c'est-à-dire : pourquoi l'indi‐ vidu en est rendu là. Il faut comprendre le but de l'inter‐ vention sachant que 30 jours ne résoudront pas le pro‐ blème. Puis, que va-t-on faire après les 30 jours?

Dr Brian Conway, direc‐ teur médical du Centre des maladies infectieus­es de Van‐ couver

Le NPD recule

En 2022, pendant la course au leadership du NPD, celui qui allait devenir le premier ministre de la Co‐ lombie-Britanniqu­e, David Eby, avait déclaré que les hospitalis­ations involontai­res pouvaient être une option qui fait appel à la compas‐ sion, car elles empêchent les personnes d'être libérées dans la rue après avoir été hospitalis­ées pour une sur‐ dose.

Je suis fondamenta­lement en désaccord avec l'idée que l'on respecte la liberté et les droits de la personne en la relâchant dans la rue pour qu'elle meure d'une surdose, avait-il dit en août 2022.

Plus récemment, David Eby comme sa ministre de la Santé mentale et des Dépen‐ dances Jennifer Whiteside n'ont pas répondu directe‐ ment aux questions des jour‐ nalistes ou de BC United leur demandant s'ils soutiennen­t les hospitalis­ations involon‐ taires.

David Eby a plutôt dit que de forcer une personne à re‐ cevoir des soins pourrait la dissuader d'aller chercher de l'aide à l'hôpital après une surdose. Il faut trouver un équilibre, considère le pre‐ mier ministre.

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