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Un promoteur veut changer ses plans pour un quartier résidentie­l de Sudbury

- Félix Hallée-Théoret

Le promoteur immobilier SalDan Constructi­on Group a déposé plus tôt cette an‐ née une demande pour faire changer le zonage de la subdivisio­n Sunrise Ridge, en périphérie du centre-ville du Grand Sud‐ bury, afin d’y construire des tours d’habitation.

Depuis maintenant plus de dix ans, aucune nouvelle résidence n'a été construite dans cette subdivisio­n.

Près de la moitié du ter‐ rain inclus dans les plans ori‐ ginaux reste vide, et selon des informatio­ns fournies par la Ville, 66 lots qui étaient inclus dans la soumission ini‐ tiale sont toujours vacants.

Plus tôt en février, le co‐ mité de planificat­ion de la Ville a approuvé la demande du promoteur SalDan constructi­on group de pro‐ longer la date de fin du pro‐ jet jusqu’au mois d’octobre 2026.

Parallèlem­ent, SalDan a demandé un changement de zonage pour la parcelle tou‐ jours à développer de la sub‐ division, dans l’espoir d’y construire trois immeubles de 108 logements chacune.

Des résidents inquiets à l’idée d’un changement aussi radical de leur quartier se sont réunis le 1er mars der‐ nier pour organiser une ré‐ sistance à ces tours.

Après une rencontre fer‐ mée entre les résidents du quartier, Sam Biasucci, direc‐ teur général de SalDan, était invité à présenter les change‐ ments proposés aux rési‐ dents

Une rencontre qui a brassé

La présentati­on de M. Bia‐ succi était accompagné­e d’af‐ fiches concept ainsi que des dessins techniques, et il a pu donner des précisions sur le projet envisagé.

Les trois tours qu’il pro‐ pose de construire seraient des logements de luxe, et il veut cibler une clientèle âgée et semi-retraitée.

Selon lui, cette construc‐ tion permettrai­t d’alléger la pénurie de logements dans le Grand Sudbury, alors que ceux qui aménagent dans ces tours libéreront leurs mai‐ sons dans le marché.

Si la centaine de résidents présents étaient attentifs au début de la présentati­on, l’at‐ mosphère est rapidement devenue hostile, alors que les résidents ont exprimé à plusieurs reprises leur insa‐ tisfaction et par moment, se sont attaqués aux motiva‐ tions de M. Biasucci.

Parmi les questions soule‐ vées, plusieurs résidents s’in‐ quiètent de l’augmentati­on

de la circulatio­n dans la sub‐ division, qui n’a qu’une en‐ trée et une sortie. Ces inquié‐ tudes, selon un rapport d’ex‐ perts cité par M. Biasucci, sont sans fondement. La ré‐ ponse du promoteur n’a pas satisfait la foule de moins en moins patiente.

C’est une interactio­n qui s’est répétée souvent dans la soirée, à quelques variations près : un résident soulève une question sur la sécurité dans le quartier, sur la pro‐ tection de la vie privée ou en‐ core sur la valeur immobi‐ lière des maisons à proximité des nouvelles tours.

Puis, Sam Biasucci, tout en affirmant respecter leur droit à leur opinion, donne une réponse qui mène à des grognement­s de la part des résidents assemblés.

À quelques reprises, le promoteur a répondu aux questions en disant aux rési‐ dents qu’ils devraient plutôt poser la question la Ville du Grand Sudbury, par exemple lorsqu’on a soulevé le manque de trottoirs dans le quartier.

Prochaines étapes

Rejoint quelques jours plus tard, Sam Biasucci af‐ firme être optimiste et sou‐ tient que la rencontre avec les résidents du quartier a eu un impact positif.

Celui qui développe des quartiers dans le Grand Sud‐ bury depuis plus de trente ans affirme que lorsqu’on es‐ saie de faire changer le zo‐ nage, il y a toujours des gens qui s’opposent au change‐ ment. S’il affirme respecter que tout le monde puisse avoir son opinion, il reste convaincu de son projet.

Selon lui, le climat écono‐ mique actuel n’est pas idéal pour la constructi­on de mai‐ sons unifamilia­les de luxe. En ce moment, simplement pour préparer un terrain à la constructi­on, on parle d’un coût allant jusqu’à 300 000 dollars.

Si l’on ajoute les frais de permis et les taxes de vente, on s’approche du 500 000 dollars, et ça, c’est sans mai‐ son sur le terrain. Si on construit une maison de 500 000 dollars, on commence à parler de maisons qui valent plus d’un million de dollars, poursuit-il.

La conseillèr­e Jocelyne Landry-Altmann, qui repré‐ sente le quartier 12, où se re‐ trouve Sunrise Ridge, était présente à la rencontre du 1er mars.

J’ai pris beaucoup de notes, affirme celle qui siège au comité de planificat­ion du Grand Sudbury.

Il y a un processus, et l’ap‐ plication devrait arriver de‐ vant le comité de planifica‐ tion en avril, explique-t-elle. On verra à ce moment-là ce que ça va donner.

Devant le groupe de rési‐ dents, Sam Biasucci a été sans équivoque : soit on construit des tours, soit on ne construit rien. Ce fut une des rares fois où la foule s’est réjouie d’une de ses ré‐ ponses.

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