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Des médecins réclament l’arrêt temporaire du projet d’école de médecine de UPEI

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La Société médicale de l’Îledu-Prince-Édouard recom‐ mande l’arrêt temporaire du projet d'école de méde‐ cine de l’Université de l’Îledu-Prince-Édouard (UPEI).

Le groupe représenta­nt environ 400 médecins en ac‐ tivité et retraités de l’Île-duPrince-Édouard estime qu'il vaut mieux ralentir le projet jusqu’à ce que les consé‐ quences du programme sur le système de santé puissent être abordées.

La Dre Krista Cassell pré‐ cise que ce n’est pas parce que la Société médicale de l’Île-du-Prince-Édouard est contre l’existence de l’établis‐ sement, mais plutôt qu’elle a des inquiétude­s concernant le calendrier de mise en oeuvre.

Les besoins sont énormes, dit-elle. Afin que cela puisse fonctionne­r dans un futur proche, il faudrait une panoplie de médecins et le changement d’un nombre important d’infrastruc­tures.

L’université a comme plan de lancer sa faculté de méde‐ cine à l’automne 2025, avec 20 étudiants de premier cycle. L’UPEI a signé un parte‐ nariat avec l’Université Me‐ morial, à Terre-Neuve-et-La‐ brador, afin d’y installer dans un premier temps ses instal‐ lations.

Puis, en 2026, un diplôme de médecine conjointe entre les deux université­s serait of‐ fert. Pour cela, le programme doit être approuvé par la Commission de l’enseigne‐ ment supérieur des pro‐ vinces maritimes.

Pénurie de médecins

Un rapport publié en fé‐ vrier par la firme de consulta‐ tion Spindle a estimé que l’école de médicine nécessite‐ rait la participat­ion de 135 médecins, qui offriraien­t cha‐ cun 20 % de leur temps de travail, afin que le projet fonctionne.

Parallèlem­ent, l’Île-duPrince-Édouard enregistre une pénurie de main-d’oeuvre d’environ 50 médecins dans la province et 36 000 rési‐ dents sont inscrits sur une liste d’attente pour un méde‐ cin de famille.

Le rapport en vient à la conclusion que la province ne disposera pas du nombre requis de médecin pour as‐ surer la formation au sein de la faculté, si aucun change‐ ment de recrutemen­t et de rétention n’est effectué.

Certaineme­nt, à l’heure actuelle, la Société médicale de l’Île-du-Prince-Édouard suggère de mettre une pause sur tout plan en cours, insiste la Dre Krista Cassell. Il faut plus de temps et de travail pour développer la marche à suivre.

Un échéancier trop ra‐ pide

Selon la Dre Krista Cassell, la communauté de médecin de l’île n’a pas été énormé‐ ment consultée ni écoutée dans le processus.

Ce n’est pas seulement qu’il manque de la maind’oeuvre, dit-elle, c’est aussi que les médecins qui partici‐ peraient au projet auraient peut-être besoin de certaines équipes, matériel ou salle d’opération spécifique­s, et ces ressources sont en quan‐ tité limitée dans la province.

Nous avons déjà été té‐ moins, ailleurs, d’écoles de médecine qui ouvrent leur porte, connaissen­t un succès et réussissen­t à bien intégrer, rapporte la Dre Krista Cassell. Je ne crois pas que c’est im‐ possible à l’Île-du-PrinceÉdou­ard, je crois seulement que cela nécessite une bonne collaborat­ion et de bonnes communicat­ions.

Il faudra aussi, conclutell­e, résoudre certains défis et faire en sorte de mieux ci‐ bler la marche à suivre.

D’après le reportage de Shane Ross, CBC

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