Radio-Canada Info

4 héroïnes pour le 8 mars

- Helen Faradji

Comment célébrer la Jour‐ née internatio­nale des droits des femmes? Avec quelques films choisis, bien sûr!

Le talent au féminin n’est plus un secret bien gardé, et c'est tant mieux.

Pour souligner cette Jour‐ née internatio­nale des droits des femmes, nous avons choisi pour vous quatre hé‐ roïnes qui le prouvent dans des films à voir sur ICI Télé et sur ICI Tou.tv.

La réconcilia­trice Anna, dans Frantz, de François Ozon

Frantz, à voir sur ICI Télé le samedi 9 mars, à 0 h 40.

Bien sûr, le film a comme titre le prénom de son héros masculin. Mais nous sommes chez François Ozon qui, même s’il change constam‐ ment de registre, garde une constante : celui de créer des personnage­s féminins aussi marquants que complexes (Potiche, Sous le sable, Jeune et jolie, Gouttes d’eau sur pierres brûlantes)…

Et Anna n’y fait pas excep‐ tion. En 1919, la jeune Alle‐ mande vient tous les jours fleurir la tombe de son fiancé mort au combat… jusqu’au jour où elle réalise qu’un jeune Français pose chaque jour le même geste qu’elle. Rencontre entre les vain‐ queurs et les vaincus, noir et blanc aussi doux que sen‐ suel, correspond­ance entre l’intime (le deuil, l’élan amou‐ reux) et le collectif (la récon‐ ciliation entre les peuples est-elle possible?) : Frantz or‐ ganise aussi la rencontre entre deux interprète­s d’ex‐ ception. Pierre Niney, en jeune homme hanté, et l’époustoufl­ante Paula Beer, jeune actrice allemande dont le charisme et le naturel nous clouent au siège. Mieux, sa Anna nous convainc que l’es‐ poir n’est pas mort, pour qui croit encore à l’amour et à la culture.

Complément: Notre entrevue avec François Ozon au sujet de

Frantz

Emily, l’étudiante qui n’abdique jamais dans Mal d’amour (The Big Sick), de Michael Showalter

Mal d’amour, sur ICI Télé le dimanche 10 à 23 h 19

La comédie romantique a souvent été le lieu de repré‐ sentations atroces des femmes. Midinettes, en at‐ tente de validation par leurs soupirants ou leurs parents, définies uniquement par leur dimension sentimenta­le… les dames de la comédie roman‐ tique ont souffert. Mais heu‐ reusement, certains films ont redressé la barre. Parmi eux, Mal d’amour, aussi drôle que touchant, qui unit un jeune comique et une jeune étu‐ diante en psychologi­e. Mais sa famille à lui, d’origine pa‐ kistanaise, et sa grave et sou‐ daine maladie à elle leur mettent des bâtons dans les roues. Une histoire qui est véritablem­ent arrivée à Ku‐ mail Nanjiani et sa femme Emily V. Gordon, qui en ont écrit le scénario ensemble.

L’égalité des genres plus forte que la maladie et l’his‐ toire du cinéma romantique? On dit oui et encore oui!

Nour, l’infirmière ti‐ raillée dans Rouge, de Farid Benhoumi

Rouge, à

Tou.tv

Ce thriller environnem­en‐ tal, inspiré d’une histoire vraie, tire son titre de la cou‐ leur qui colore les boues au‐ tour de l’usine chimique Ar‐ kalu, dans laquelle Slimane, délégué syndical, travaille de‐

voir

sur

ICI puis 29 ans et où Nour, jeune infirmière et fille de Slimane, vient de se faire engager. Et c’est elle qui incarnera tout le dilemme moral du film : à qui doit-elle sa loyauté? À son métier qui l’enjoindrai­t à dé‐ noncer les ravages environ‐ nementaux? Aux travailleu­rs et travailleu­ses qui risquent alors de perdre leur emploi? À son père pour qui cette usine est une deuxième fa‐ mille?

Formidable­ment interpré‐ tée par Zita Hanrot (décou‐ verte dans Fatima), Nour est de ces femmes inspirante­s qui se tiennent debout et qui, malgré les doutes, changent le monde.

L’adolescent­e en pleine crise, dans Beans, de Tra‐ cey Deer

Beans, à voir sur ICI Tou.tv Beans a 12 ans lorsque la crise d’Oka débute. Pour elle, qui vit avec son père, sa mère enceinte et sa petite soeur à Kahnawake, les crises se conjuguent. Car au même moment, elle fait la ren‐ contre d’une bande de jeunes en colère et expéri‐ mente l’injustice et le racisme les plus crasses.

Colère adolescent­e et sen‐ timent d’injustice sociopoli‐ tique se mêlent alors pour mieux montrer comment les femmes et les enfants, sou‐ vent au second plan des grands événements histo‐ riques, sont pourtant celles et ceux qui en subissent les contrecoup­s le plus violem‐ ment.

Mais surtout, Beans révé‐ lait la toute jeune Kiawentiio, 14 ans au moment du tour‐ nage, d’une fraîcheur pleine de timidité et de présence renversant­es.

Complément: Notre entrevue avec Tracey Deer au sujet de

Beans

seignant Jean Gaudreault. Ce‐ lui-ci est formé en shinrinyok­u, un terme japonais qui signifie bain de forêt . Il s’agit d’une pratique qui consiste à s’immerger dans les bois afin de profiter de ses effets re‐ laxants.

Pendant la méditation, les jeunes les plus agités fi‐ nissent par se calmer et le si‐ lence règne sur les 1700 acres du territoire. Une fois la séance terminée, Jean Gaudreault emmène le groupe discuter dans un tipi.

Les jeunes ne viennent pas dans la forêt en sachant qu’ils participen­t à une acti‐ vité de santé mentale posi‐ tive, mais ils viennent vivre des expérience­s , raconte le directeur général du Centre Bang Patrick Moisan.

Territoire laboratoir­e

Le Centre Bang est le pre‐ mier centre d’art à être pro‐ priétaire d’une forêt. Ça n’existe pas vraiment ailleurs sur le plan canadien, surtout pas dans une optique de ren‐ contre entre différents sec‐ teurs d’activités , avance Pa‐ trick Moisan.

En effet, KM³ réunit une quarantain­e de partenaire­s issus du milieu agricole, uni‐ versitaire, touristiqu­e, cultu‐ rel et économique. Le groupe réfléchit à l’avenir de cette fo‐ rêt et à la façon de l’aména‐ ger sans trop d’impacts néga‐ tifs.

Un pavillon d’accueil sera construit prochainem­ent, de même que des petites mai‐ sonnettes afin que les ar‐ tistes y séjournent. En ce mo‐ ment, des tentes prospec‐ teurs servent de refuges tem‐ poraires.

Les étudiants du pro‐ gramme de protection de la faune du Collège d’Alma uti‐ lisent aussi les lieux comme salle de classe.

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