Des cliniques mobiles et des services de télémédecine vétérinaire sont offerts au Nunavut
Des équipes de Vétéri‐ naires sans frontières (VSF) sont actuellement en dé‐ placement dans trois com‐ munautés de l’est du Nuna‐ vut pour prodiguer des soins à des animaux do‐ mestiques qui le re‐ quièrent. Pendant ce temps, plus à l’ouest, l’orga‐ nisme à but non lucratif a récemment lancé un pro‐ gramme de télémédecine vétérinaire. Ces services viennent combler un manque, de part et d’autre du Nunavut, où il n’existe aucune clinique vétéri‐ naire.
La branche de VSF en
Amérique du Nord a déployé des vétérinaires et des tech‐ nologues en santé animale à Igloolik, à Qikiqtarjuaq et à Kimmirut jusqu’au 15 mars.
Les équipes visitent chaque communauté pour une durée de trois à quatre jours et sont en mesure, entre autres, d’administrer des vaccins ou des médica‐ ments et de faire des exa‐ mens de suivi. À l’exception d’Igloolik, elles peuvent aussi effectuer des opérations chi‐ rurgicales.
L’organisme offre ce type de cliniques mobiles depuis 2019 au Nunavut. En 2023, les cliniques mobiles ont reçu 237 animaux dans ces trois communautés, majoritaire‐ ment des chiens.
La gestionnaire des pro‐ grammes du Nord canadien de VSF, Marieke Van Der Vel‐ den, soutient que l’absence de vétérinaires permanents au Nunavut rend la demande en soins très importante.
Depuis plusieurs mois, la Société de protection des animaux dispose d’un bâti‐ ment à Iqaluit, où elle ac‐ cueille occasionnellement des vétérinaires en rotation.
C’est un énorme pas en avant pour faciliter l’accès à des soins vétérinaires, mais nous savons que les besoins sont encore importants dans bien d'autres communautés de l'île de Baffin, affirme Ma‐ rieke Van Der Velden.
Des services de télémé‐ decine vétérinaire
La vétérinaire de VSF Mi‐ chelle Tuma, établie à Yel‐ lowknife, cherchait depuis plusieurs années un moyen d’assurer une continuité des services, même après la fin des cliniques mobiles.
Que se passe-t-il réelle‐ ment après le départ des vé‐ térinaires? Comment pou‐ vons-nous contribuer à sou‐ tenir les priorités et les be‐ soins identifiés des commu‐ nautés en matière de santé animale [...] pour leur donner accès à des soins durables sur place?
C’est en tentant de ré‐ pondre à ces questions qu’elle a eu l’idée de créer un service de télémédecine vé‐ térinaire, un objectif qu’elle a récemment réalisé en lan‐ çant un projet pilote d’une durée de un an pour VSF.
Le service est gratuit et of‐ fert 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, dans les communautés de Gjoa Haven et de Kugluk‐ tuk, au Nunavut, ainsi qu’à Tuktoyaktuk, aux Territoires du Nord-Ouest. La Dr Mi‐ chelle Tuma souhaiterait pouvoir l’élargir au-delà de la période d’essai, selon le fi‐ nancement disponible.
Les clients pourront ainsi solliciter les services de tech‐ nologues vétérinaires par té‐ léphone, à travers Animal HealthLink, une entreprise qui fait la répartition des ur‐ gences vétérinaires.
C’est un service qui s’ap‐ parente au 811, résume la Dre Tuma. Ils [sont] en me‐ sure de fournir des soins pour s’assurer que l’animal est à l’aise.
Selon l'urgence [nous nous] assurerons le suivi et fournirons un soutien et des soins supplémentaires en fonction du cas.
Michelle Tuma, vétérinaire pour VSF
Christine Kuliktana, une résidente de Kugluktuk, et sa fille Natasha, 13 ans, se ré‐ jouissent d’avoir désormais accès à un tel service pour leur chienne Sandi.
Nous en sommes ravies, assure Christine Kuliktana. C’est positif, surtout dans le contexte où il n’existe pas de clinique [vétérinaire] dans chaque collectivité.
Sa fille, Natasha Kuliktana, travaille comme bénévole pour VSF durant les cliniques mobiles dans sa commu‐ nauté et rêve un jour de de‐ venir vétérinaire. J’ai aidé [les équipes] à calmer les chiens avant et après leurs chirur‐ gies, explique-t-elle
Elle prévoit d’avoir recours aux services de télémédecine vétérinaire de VSF pour sa chienne. À l’heure actuelle, sa mère fait appel à des amis vétérinaires à Edmonton, en Alberta, mais elle se réjouit d’avoir maintenant accès à des services continus.
Ce sera vraiment pratique pour nous d’avoir accès à un numéro [de téléphone] que nous pouvons simplement appeler, assure Christine Ku‐ liktana.