Les agents correctionnels dénoncent le manque d’effectifs et manifestent à Halifax
Une cinquantaine d’agents correctionnels de la Nou‐ velle-Écosse ont manifesté mercredi devant l’édifice de la législature provinciale, à Halifax.
Selon Hugh Gillis, le viceprésident du syndicat NS‐ GEU, qui représente des em‐ ployés du gouvernement de la Nouvelle-Écosse, les éta‐ blissements correctionnels sont en manque criant de personnel.
Cela rend les conditions de travail dangereuses, sou‐ tiennent les manifestants.
C'est plus d'ouvrage pour nous autres. Les prisonniers viennent frustrés aussi, a dé‐ claré l’un d’entre eux, Daniel Léger, qui agent correction‐ nel au pénitencier Northeast Nova Scotia Correctional Fa‐ cility, à New Glasgow. Ça met beaucoup de pesanteur sur nous autres.
Le ministre néo-écossais de la Justice, Brad Johns, blâme au contraire les tra‐ vailleurs. Si on manque de personnel, c’est que trop d’employés prennent un congé de maladie, dit-il.
La question est de s’assu‐ rer que tout le monde se pré‐ sente pour travailler le quart dont ils sont responsables, at-il déclaré.
Le ministre dit que la pro‐ vince vient d’embaucher 33 nouveaux agents, et en compte 45 qui sont en for‐ mation.
Hugh Gillis, du syndicat, réclame que le ministère de la Justice et le ministre Johns prennent la situation au sé‐ rieux une fois pour toutes.
Demande collectif de recours
La pénurie d'agents cor‐ rectionnels mène régulière‐ ment à l'isolement cellulaire des prisonniers, une situa‐ tion qu'un juge de la Cour su‐ prême de la Nouvelle-Écosse a qualifiée d'illégale dans une décision en janvier.
Le juge Peter Rosinski a notamment examiné le cas d'un détenu qui a été forcé de rester dans sa cellule 22 heures par jour pendant 36 jours consécutifs, et huit autres journées pendant 21 heures, au cours d’une sen‐ tence de 51 jours.
PATH, un cabinet juridique à but non lucratif, et le cabi‐ net d’avocats spécialisés en dommages corporels Valent Legal viennent d’ailleurs de demander lundi à un tribunal d’autoriser un recours collec‐ tif contre le gouvernement de la Nouvelle-Écosse, qu’ils accusent d’usage illégal de l’isolement cellulaire.
Des démarches similaires ont été initiées dans d'autres provinces.
Avec des renseignements de Paul Légère