La Microbrasserie Cassel, dans l’est ontarien, cesse sa production de bière

C’est la fin de l’aventure pour l’entreprise franco-on‐ tarienne de Casselman, la Microbrasserie Cassel, qui a annoncé la fin de sa pro‐ duction de bière, mardi.

Le moment est venu d’an‐ noncer la fermeture de la Mi‐ crobrasserie Cassel. Malgré des efforts soutenus pour restaurer la stabilité finan‐ cière, les circonstances dictent cette décision difficile, a expliqué son propriétaire, Mario Bourgeois, dans une publication sur Facebook, mardi.

C'est quand même une décision de longue haleine, que je voyais, une possibilité qui s'en venait, a-t-il précisé en entrevue à Radio-Canada mercredi matin. J'ai joué beaucoup de mes dernières cartes, la dernière étant de faire faire ma bière par Tuque de Broue, question de me donner une dernière chance. C'est quelque chose qui aurait pu fonctionner, mais disons que les ventes de bière sont très difficiles dans le marché présente‐ ment, à cause de l'offre gran‐ dissante de différents pro‐ duits alcoolisés, entre autres.

Lancée il y a 12 ans, celle qui était alors devenue la 8e brasserie de l’Est de l’Ontario avait réussi à se tailler une place dans le monde de la bière artisanale de la région.

Notre aspiration était claire : voir nos bières sur chaque étagère de la LCBO dans la province. Malgré la concurrence croissante, notre détermination inébran‐ lable a alimenté notre pour‐ suite de cet objectif, a écrit M. Bourgeois, qui a lancé cette aventure aux côtés de Benjamin Bercier et de Mi‐ chel Racine, qui ont progres‐ sivement quitté l’entreprise.

Le chemin n’a pas tou‐ jours été facile pour l’entre‐ prise est ontarienne, a rap‐ pelé M. Bourgeois.

Beaucoup d’entre vous sont conscients des défis fi‐ nanciers auxquels nous avons été confrontés. En dé‐ cembre 2018, confrontés au choix de fermer ou de passer à un pub, nos investisseurs privés dévoués, à qui nous devons une immense grati‐ tude, nous ont permis de poursuivre cette dernière op‐ tion, a-t-il raconté.

En janvier 2019, des réno‐ vations au 2 rue Racine ont permis d’ouvrir un pub en juillet de la même année. Malgré des premiers mois encourageants, la pandémie de COVID-19 en mars 2020 a entraîné une baisse profonde des ventes, ajoute-t-il.

Mais je ne peux pas blâ‐ mer la fermeture de la micro‐ brasserie Cassel sur la pan‐ démie, parce que les pro‐ blèmes financiers étaient dé‐ jà là avant. Ce que la pandé‐ mie a fait, par contre, c'est d'amplifier le problème fi‐ nancier. Et puis ça a aussi changé le marché, avec la baisse économique et les gens qui avaient moins d'ar‐ gent à dépenser.

Encourager l'achat local

S'il salue l'appui reçu de la part de sa communauté, M. Bourgeois tient toutefois à sensibiliser la population sur l'importance de soutenir les entreprises locales.

Au début de la pandémie en mars, avril et mai - on a eu un engouement d'achat local absolument incroyable et si ça avait continué comme ça, ça aurait fait toute la diffé‐ rence. Malheureusement, en juin 2020, c’est tombé.

Si chaque personne, chaque citoyen de mon vil‐ lage, buvait une bière Castle tous les vendredis - je parle juste d’une seule canette, pas d'une caisse par semaine - et après, tu bois ce que tu veux, ça aurait vraiment changé la réalité.[...] Encourager votre monde local, c'est très très très important.

Mario Bourgeois, proprié‐ taire de la Microbrasserie Cassel

Malgré tout, M. Bourgeois garde un bon souvenir de cette expérience et précise que le pub 1844 restera ou‐ vert..

Je considère la Microbras‐ serie Cassel comme une réussite, argent mis à part évidemment, souligne le pro‐ priétaire de l’entreprise. Le parcours des douze der‐ nières années m’a enrichi d’expériences et d’opportuni‐ tés inestimables, façonnant l’entrepreneur que je suis au‐ jourd’hui. [...] En réfléchissant à la clôture de ce chapitre, je suis rempli non de regret, mais d’un sentiment d’ac‐ complissement et de réalisa‐