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Simon Miron, l’artiste aux multiples projets

- Véronique Morin

Metteur en scène, comé‐ dien, directeur artistique, voilà seulement quelquesun­s des chapeaux que porte le Franco-Manitobain métis Simon Miron. En plus d'être actif sur la scène théâtrale de Winnipeg, il se d'investit également dans la formation de la relève.

Je n’ai jamais connu de plus grand amour théâtral que la création, s’exclame Si‐ mon Miron. Dans ce do‐ maine, quand on prend le temps de créer quelque chose nous-mêmes, on in‐ vestit tellement plus de nousmêmes dans ces projets et ça valorise nos talents, nos opi‐ nions, nos points de vue.

La création prend plu‐ sieurs formes dans sa pra‐ tique. Une pièce de théâtre qu’il a dirigée est présente‐ ment à l’affiche à la salle Tom Hendry du Royal Manitoba Theatre Centre. Elle y est pré‐ sentée jusqu’au 16 mars.

Le spectacle raconte l’his‐ toire d’une pianiste qui cesse de jouer en raison d’un deuil.

Elle réussit, par la suite, à reprendre ses activités grâce à des leçons hebdomadai­res avec une enseignant­e de piano. Les deux femmes, jouées par Gwendolyn Col‐ lins et Jane Testar, dévelop‐ peront une grande amitié.

C’est une pièce très unique, estime Simon Miron.

Comme metteur en scène, l’un de ses défis a été d’intégrer la trame sonore à l’action de manière à complé‐ ter au mieux le texte.

La musique [...] c’est presque le quatrième per‐ sonnage. Elle est tellement importante dans l’histoire qu’il a fallu trouver une façon de jouer la pièce comme une pièce de musique.

Simon Miron, artiste franco-manitobain métis

Il décrit ce projet comme une très belle expérience. Dernièreme­nt, son emploi du temps a été divisé entre ce spectacle et un festival qu’il organise avec ses étudiants.

À écouter aussi :

Pour son adaptation mu‐ sicale de Shakespear­e, Simon Miron a voulu « jouer avec le nouveau et le vieux » La contributi­on des femmes au‐ tochtones, au centre d'un opéra sur Louis Riel

Transmettr­e aux jeunes plus

En plus de ses créations personnell­es, M. Miron sou‐ haite soutenir le développe‐ ment des artistes de demain.

En 2018, il a fondé le Vil‐ lage Conservato­ry for Music Theatre, un conservato­ire de théâtre musical nomade avec Paul de Gurse et Jacqueline Harding.

Ici à Winnipeg, on a une communauté artistique pas mal extraordin­aire, on a beaucoup de talents. [...] Et on a constaté qu’il n’y a pas de formation en théâtre mu‐ sical. Alors, on a décidé de commencer ça nous-mêmes en tant que petit groupe d’ar‐ tistes avec de gros coeurs et de gros espoirs.

Simon Miron, artiste franco-manitobain métis

L’école propose une for‐ mation multidisci­plinaire de niveau postsecond­aire à tra‐ vers des cours hebdoma‐ daires et des classes de maîtres.

Pour M. Miron, il est im‐ portant que le geste créatif qui lui est si cher soit égale‐ ment au centre de cette for‐ mation.

Pour moi, c’est quelque chose qu’on a besoin d’en‐ courager de jeunes artistes. [...] Si on est capables de sup‐ porter et de donner de l’es‐ pace à ces créations, on va avoir un futur beaucoup plus beau, affirme-t-il.

Les créations des étu‐ diants sont présentées lors d’un festival annuel qui se tient ces jours-ci dans le quartier Osborne. L’événe‐ ment, nommé Inhibition Ex‐ hibition, a lieu cette semaine, du 6 au 10 mars.

Les participan­ts du pro‐ gramme travaillen­t dans leur classe de création à créer une pièce ou un élément théâtral. Ça peut être vrai‐ ment n’importe quoi : une danse, une chanson, ex‐ plique Simon Miron.

Un spectacle de style ca‐ baret intitulé Untethered re‐ groupe les performanc­es de tous les étudiants. Il est pré‐ senté dans le cadre du festi‐ val aux côtés d’autres événe‐ ments, comme l’enregistre‐ ment en direct du balado Monkeys and Playbills.

Regarder vers l’avant

Même le festival et la pièce de théâtre occupent Si‐ mon Miron, il réfléchit égale‐ ment à ce qui l’attend pour les prochains mois.

Il pourrait faire un retour au jeu comme comédien dans les prochains mois, mais le tout demeure à confirmer. Il a aussi reçu une subvention pour commencer l’écriture de sa propre pièce de théâtre.

Autant que j’aime ça in‐ vestir dans le futur des autres, je veux aussi investir dans mon futur un peu, s’ex‐ clame-t-il en riant.

Le festival Inhibition Exhi‐ bition se tient jusqu’à di‐ manche à l’Église unie Cres‐ cent Fort Rouge, à Winnipeg.

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