Pari réussi pour SLAM!, au Diamant
Imaginez l’ambiance d’un combat de lutte (où huer et crier sont permis, voire en‐ couragé!) dans le décorum du Diamant… C’est à l’image de ce que propose SLAM!, qui mise sur l’al‐ liance entre la lutte, le cirque et le théâtre. Une proposition qui sort des sentiers battus et qui, visi‐ blement, a beaucoup plu.
La première mondiale de cette nouvelle création d'Ex Machina et Flip Fabrique a eu lieu mardi, au Diamant.
C’est une première pour l’art en tant que tel, ce mé‐ lange-là n’a pas été fait, cer‐ tainement pas à Québec!
Bruno Gagnon, directeur général et artistique de Flip Fabrique
La salle était comble. Le public a manifesté son en‐ thousiasme à de nom‐ breuses reprises - des enre‐ gistrements de rire et de cris les incitaient, par moment que ce soit pour encourager les artistes/lutteurs ou pour gentiment détester les vi‐ lains. Mais tous ont été cha‐ leureusement applaudis à la fin de ces 100 minutes de di‐ vertissement sans entracte.
Le vocabulaire circassien ressemble beaucoup au vo‐ cabulaire de la lutte, alors de‐ puis longtemps j’essayais d’amalgamer les deux, a commenté Robert Lepage, metteur en scène du spec‐ tacle SLAM!, plus tôt cette se‐ maine.
SLAM! offre cinq scènes de combat, dont les choré‐ graphies ont été supervisées par le lutteur Marko Estrada. Dans une esthétique des an‐ nées 80, qui évoque l’âge d’or de la lutte, huit artistes de cirque s’affrontent dans des mises en scène dignes du di‐ manche matin à Télé 7.
Quand on va voir la lutte, notre âge mental baisse un peu et je m’inclus dans ça [...] je m’oblige à y croire, à y par‐ ticiper, à m’exprimer sur ce que je vois devant moi. Je suspends ma crédibilité pour un moment
Robert Lepage
Ben voyons donc!
C’est ce qu'un spectateur a répété à quelques reprises lors de la soirée de première, notamment lors des numé‐ ros de cirque. Car entre chaque combat, des sé‐ quences circassiennes de fu‐ nambulisme, de main à main et de jonglerie mettent en va‐ leur le talent des artistes de Flip Fabrique.
Les personnages de cirque sont souvent plus grands que nature, ils font des choses que le corps hu‐ main n’est pas censé faire! Ce qui fait qu’on est dans un do‐ maine un peu de l’impos‐ sible, raconte le metteur en scène.
D’ailleurs, certains numé‐ ros sont bonifiés par de la vi‐ déo en direct, qui permet d’apprécier les performances de trampoline, d’acrobaties au sol et de contorsionniste sous d’autres angles. On y ajoute même des effets kaléi‐ doscope et de duplication avec vidéo, qui rendent le tout encore plus impression‐ nant.
Destiné à l’international
SLAM! a été pensé en fonction de ses futurs voyages à l’international. D’abord par son titre, une onomatopée, mais égale‐ ment par les échanges entre les personnages sur scène, qui sont inintelligibles, quoi‐ qu’efficaces.
Notre souhait? [Que le pu‐ blic] vienne prendre le risque de voir un spectacle qu’ils ne savent pas qu’est-ce qu’ils vont venir voir. D’assumer le risque, et d’apprécier finale‐ ment la soirée, conclut M. Gagnon.
SLAM! est présenté jus‐ qu’au 9 mars à Québec, puis à Montréal, à la TOHU, du 19 mars au 7 avril. Une tournée à l’international est envisa‐ gée à l’automne prochain.
Avec les informations de Tifa Bourjouane