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Plus de femmes en politique municipale, mais aussi plus de harcèlemen­t, selon un rapport

- Colin Côté-Paulette

Un nouveau rapport de la Fédération québécoise des municipali­tés dépeint une augmentati­on des femmes élues dans des conseils mu‐ nicipaux, mais aussi une hausse d’élus qui disent avoir vécu du harcèlemen­t psychologi­que ou encore de l’intimidati­on.

Depuis 2017, le nombre de femmes élues conseillèr­es municipale­s a augmenté d’environ 7 %, de sorte que près de 40 % des conseiller­s au Québec sont de sexe fé‐ minin.

Augmentati­on notable aussi de 6 % pour les femmes élues mairesses. C’est près du quart (23,6%) des municipali­tés qui ont à leur tête une femme. Aux dernières élections munici‐ pales, cinq grandes villes avaient élu une femme, soit Montréal, Longueuil, Gati‐ neau, Sherbrooke et Sague‐ nay.

C’est un gros vent de changement, résume Line Fréchette, la mairesse de Saint-Majorique-de-Gran‐ tham, où sur six conseiller­s municipaux, quatre sont des femmes.

Elle raconte que lors de son premier mandat, lorsque son conseil était majoritair­e‐ ment masculin, les priorités n’étaient pas les mêmes qu’avec des conseillèr­es au‐ tour de la table.

On parlait plus d’asphalte! [...] On parle maintenant de bien-être de notre popula‐ tion, de saines habitudes de vie, soutient celle qui est aussi préfète de la MRC de Drummond.

La mairesse de Saint-JeanBaptis­te où il y a parité entre les six conseiller­s municipaux renchérit.

Les enjeux sont de plus en plus partagés avec les hommes, croit Marylin Na‐ deau, aussi présidente du co‐ mité Femmes en politique municipale à la FQM.

Le rapport décrit effecti‐ vement une insatisfac­tion grandissan­te à l’égard de la conciliati­on travail-famille et ce, peu importe le sexe.

C’est d’ailleurs 40 % des hommes répondants qui af‐ firment éprouver des difficul‐ tés par rapport à la concilia‐ tion.

Le rapport par lequel 615 élus ont été sondés suggère même que cette préoccupa‐ tion grandissan­te des hommes élus contribuer­ait à la tendance à la hausse de femmes élues.

Il semblerait donc que la situation de 2023 découle d’une détériorat­ion de la si‐ tuation des hommes face à la conciliati­on famille-travail ayant mené, en quelque sorte, à un rattrapage, peuton lire.

Les auteurs du rapport prennent la peine d’ajouter qu’il est possible que cette tendance soit attribuabl­e à une plus grande sensibilis­a‐ tion de la gent masculine.

Il y a plus de jeunes en politique. [...] La plupart ont des jeunes enfants à charge remarque Line Fréchette, rappelant que les élus des petites municipali­tés ont sou‐ vent un autre emploi en pa‐ rallèle.

Le harcèlemen­t psycho‐ logique et l’intimidati­on plus présents

Le harcèlemen­t psycholo‐ gique est non seulement plus présent qu’auparavant dans la vie des élus, mais il de‐ meure aussi l’enjeu le plus souvent souligné par les per‐ sonnes répondante­s, indique le rapport.

Plus précisémen­t, 39 % des répondants disent avoir vécu au moins une fois une situation en lien avec du har‐ cèlement dans leur parcours politique. C’était 28 % dans le précédent rapport de la FQM, en 2017.

Toujours selon le docu‐ ment, les jeunes élus ainsi que les maires seraient plus susceptibl­es d’être des cibles.

La population est moins patiente qu’elle était, elle veut des réponses immédia‐ tement. Elle demande des changement­s, mais elle a peur du changement, décrit Mme Fréchette pour expli‐ quer la complexité de satis‐ faire tous les citoyens.

Marilyn Nadeau de son côté croit que les citoyens comprennen­t parfois mal le rôle des élus. Elle souhaite plus de pédagogie citoyenne à cet égard.

Je pense que dans le temps, on n’a pas pris la balle au bond, croit-elle.

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