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Industrie de l’aluminium : un plus grand soutien financier de Québec demandé pour Elysis

- Myriam Gauthier

L’industrie de l’aluminium demande un plus grand soutien financier de Qué‐ bec pour accélérer le déve‐ loppement de la technolo‐ gie Elysis. Mais avant tout, elle souhaite préserver son accès à de bas coûts d’éner‐ gie dans la province.

Ces deux demandes font notamment partie du mé‐ moire déposé par l’Associa‐ tion de l’aluminium du Ca‐ nada (AAC), en février, dans le cadre des consultati­ons prébudgéta­ires menées en prévision du prochain budget provincial qui sera déposé mardi prochain.

L’AAC y souligne que les grandes aluminerie­s doivent considérer des investisse‐ ments massifs au cours des prochaines années afin d’as‐ surer leur compétitiv­ité et leur pérennité. Elle insiste également sur la courte fe‐ nêtre d’opportunit­é pour y parvenir dans un contexte de décarbonat­ion de l’économie.

Le président et chef de la direction de l’organisati­on, Jean Simard, indique en en‐ trevue que ces investisse‐ ments sont évalués à des mil‐ liards de dollars pour les 10 à

15 prochaines années.

Elysis : subvention­s ou crédits d’impôt demandés

Le regroupeme­nt plaide dans le mémoire en faveur d’un soutien supplément­aire, par des subvention­s ou des crédits d’impôt, pour accélé‐ rer le projet Elysis, qui est une coentrepri­se de Rio Tinto et d’Alcoa.

La technologi­e, qui per‐ met de produire de l’alumi‐ nium sans émission de car‐ bone, vise à produire à l’échelle industriel­le l’alumi‐ nium « le plus vert au monde ».

L’Associatio­n de l’alumi‐ nium du Canada

L’organisati­on représente les trois grandes entreprise­s productric­es d’aluminium du pays, soit Rio Tinto, Alcoa et Alouette, dont neuf des dix aluminerie­s sont situées au Québec. Rio Tinto en est le joueur le plus important, avec ses quatre aluminerie­s situées au Saguenay-LacSaint-Jean.

Faire passer la technolo‐ gie à une autre étape

Jean Simard soutient que des fonds supplément­aires sont nécessaire­s pour faire passer le projet à une autre étape.

C'est important d'arriver avec cette technologi­e-là le plus rapidement possible sur le marché pour toutes sortes de raisons stratégiqu­es, au‐ tant pour le Canada, le Qué‐ bec, que pour l'industrie.

Il faudrait commencer à entrevoir la possibilit­é d'aug‐ menter le financemen­t pour sortir la technologi­e du labo‐ ratoire, puis l'amener à l'im‐ plantation industriel­le.

Jean Simard, président et chef de la direction de l'Asso‐ ciation de l’aluminium du Ca‐ nada

Elysis compte mettre en opération cette année ses prototypes commerciau­x de cuves dans l’unité de dé‐ monstratio­n industriel­le de l’usine de Rio Tinto d’Alma.

Le porte-parole de l’indus‐ trie fait valoir que la techno‐ logie Elysis se rapproche d’un déploiemen­t à plus large échelle.

On est dans une phase où on peut commencer à entre‐ voir la possibilit­é d'accélérer la phase développem­ent, pour en arriver à la phase dé‐ ploiement, a-t-il mentionné. Il ne pouvait préciser la hau‐ teur des sommes supplé‐ mentaires espérées par l’in‐ dustrie.

Un développem­ent des délais à préciser et

Jusqu’à maintenant, Qué‐ bec et Ottawa ont financé le projet à la hauteur de 80 M$ chacun. Québec détient une participat­ion de 3,5 % dans Elysis. Apple a également in‐ vesti 13 M$ dans le projet.

Le professeur en écono‐ mie retraité de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), Gilles Bergeron, croit que l’avancement d'Elysis et les délais estimés avant une in‐ dustrialis­ation à grande échelle devraient être connus avant d’attribuer de nou‐ veaux fonds publics.

On entend toutes sortes de nouvelles. [...] Alors, c’est important de faire le point sur le projet, pour savoir le degré d’avancement et qu’on nous donne l’heure juste, parce que les informatio­ns qu’on a sur le projet sont par‐ fois des informatio­ns contra‐ dictoires.

Gilles Bergeron, profes‐

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