Vins : la controverse causée par un programme d’aide laisse un producteur perplexe
Le PDG de l’une des entre‐ prises qui pourrait toucher des millions de dollars grâce à un programme pro‐ vincial de soutien au vin commercial dit ne pas com‐ prendre les inquiétudes suscité par la mesure dans l’industrie viticole.
C’est difficile pour moi de comprendre. Je ne sais pas ce qu’elle essaye de dire, lance John Peller, PDG de Peller Es‐ tates.
Ce serait comme dire que des investissements dans l’in‐ dustrie du cidre présentent une menace pour eux. En réalité, je suis la preuve vi‐ vante qu’investir dans tous les secteurs de l’industrie viti‐ cole, tant le secteur bon mar‐ ché que le haut de gamme, est bénéfique pour l’en‐ semble du secteur.
Plus tôt cette semaine, le président du conseil d’admi‐ nistration de l’Association des producteurs de vins de la Nouvelle-Écosse, Karl Cou‐ tinho, a demandé la suppres‐ sion du programme provin‐ cial de soutien au vin com‐ mercial.
Ça pourrait avoir un effet catastrophique, a-t-il déclaré dans une lettre envoyée au gouvernement néo-écossais.
Selon l’Association des producteurs de vins de la Nouvelle-Écosse, l’initiative fournirait annuellement entre 6 et 12 millions de dol‐ lars aux entreprises qui em‐ bouteillent du vin dans la province, sans pour autant les obliger à acheter leurs rai‐ sins auprès des producteurs néo-écossais.
L’association craint que les vignobles qui font leur vin ex‐ clusivement à partir de rai‐ sins locaux ne soient pas en mesure de suivre le rythme des producteurs commer‐ ciaux qui achètent des raisins bon marché à l’étranger.
Selon Peller Estates, le programme d’appui provin‐ cial a vu le jour lorsque le gouvernement néo-écossais a approché son entreprise à la suite d’une entente visant à résoudre une dispute com‐ merciale entre le Canada et l’Australie.
Peller Estates, une entre‐ prise basée en Ontario avec un vignoble à Truro, dispose d’une capacité de production annuelle de 400 000 caisses de vin, de vin mousseux et de cidre. Pour confectionner son cidre, l’entreprise dit acheter plus de 1,27 million de kilogrammes de pommes auprès de producteurs de la Nouvelle-Écosse.
Selon une professeure qui se spécialise dans l'entrepre‐ neuriat et l’innovation à l’Uni‐ versité Saint Mary’s, à Hali‐ fax, le programme d’aide pro‐ vincial pourrait ne pas béné‐ ficier à tout le secteur viti‐ cole.
Ils peuvent tuer ou faire très mal aux vignobles de la Nouvelle-Écosse parce que ça pourrait nuire à la capacité de production qu’ils ont dé‐ veloppée au cours des 30 dernières années, tant sur le plan de la culture du raisin, la production du vin ou l’inno‐ vation, dit la professeure Claudia De Fuentes, qui s’in‐ téresse à l’industrie viticole.
D'après les informations d'Anjuli Patil de CBC