Une femme retrouvée morte sur un balcon de sa RPA : le coroner enquête
Une femme de 79 ans a été retrouvée morte le 1er mars sur son balcon de la Résidence Saint-Antoine, une résidence pour per‐ sonnes âgées (RPA) ancien‐ nement connue sous le nom de Manoir Liverpool, située à Lévis. Selon la fa‐ mille, elle présentait des troubles cognitifs et se trouvait dans une unité sé‐ curisée. Ses proches se de‐ mandent comment une telle situation a pu se pro‐ duire.
Le Bureau du coroner a ouvert une investigation et le dossier a été confié à Me Jean-François Bertrand.
La femme, Réjeanne Jean, est sortie sur un balcon pen‐ dant la nuit et n’a été trouvée que le lendemain matin, lors de la tournée matinale du personnel de la RPA. La po‐ lice de Lévis a reçu l’appel d'urgence à 5 h 26.
La direction de la rési‐ dence a ensuite appelé les enfants de la dame pour les informer du décès. Caroline Desrosiers, sa fille, venait d'arriver au travail lorsqu'elle a reçu l'appel.
On se pose des questions. On s'attendait à ce qu'elle parte d'ici un an, mais on ne pensait pas qu'elle mourrait gelée sur une galerie. On est vraiment fâchés.
Caroline Desrosiers, de Réjeanne Jean
fille
Elle ne comprend pas comment sa mère a pu avoir accès aussi facilement à l’ex‐ térieur en plein hiver, une nuit où les températures at‐ teignaient -17,5 °C.
Au téléphone, Caroline Desrosiers confirme que sa mère avait de gros troubles cognitifs. Elle n'avait pas de difficulté à se déplacer, mais lorsqu’elle franchissait une porte, par exemple, il était fort possible qu’elle ne sache plus où elle était.
Le CISSS de Chaudière-Ap‐ palaches affirme qu'il colla‐ borera à l'enquête du coro‐ ner, qui doit faire la lumière sur les circonstances du dé‐ cès.
Les détails entourant cette triste situation font l’ob‐ jet d’une analyse par notre service de gestion des risques, qui fera des recom‐ mandations s'il y a lieu. Nous confirmons par ailleurs que nous collaborons à l’enquête du coroner et que nous nous assurerons d’appliquer les re‐ commandations que celui-ci pourrait faire, écrit la porteparole du CISSS.
Ça ne faisait pas encore un an que Réjeanne Jean était dans cette résidence. On lui avait trouvé un foyer pour qu'elle soit en sécurité, se désole sa fille.
Un lieu approprié ?
La Résidence Saint-An‐ toine a pris la place du Ma‐ noir Liverpool depuis son ra‐ chat par le groupe ÉBÈNE. C'est une RPA qui accueille des personnes âgées auto‐ nomes, semi-autonomes ou atteintes d'Alzheimer à Lévis. Elle comporte 128 unités, dont 62 en ressources inter‐ médiaires (RI).
Le groupe ÉBÈNE se garde de commenter la situation plus en détail pour le mo‐ ment. Comme il y a une en‐ quête du coroner en cours, notre seule déclaration est pour la famille à qui nous souhaitons transmettre nos sincères condoléances, trans‐ met-il par écrit.
Paul Brunet, le président du Conseil pour la protection des malades, se demande si le milieu était bien adapté à la condition de la femme.
Si vous avez accès à un balcon, sans autres formali‐ tés, c'est sûr que ça fait un lieu qui n'est pas adapté. Se‐ lon ce que l'enquête dévoi‐ lera, il est fort possible que cette personne n'aurait pas dû être hébergée à cet en‐ droit-là, avance-t-il.
Il souligne que le réseau de la santé met une certaine pression sur les RPA et les RI pour prendre certains pa‐ tients et résidents qui ne sont pas totalement auto‐ nomes et pour lesquels les établissements ne sont pas nécessairement bien équi‐ pés.
Le directeur général du mouvement citoyen Les Usa‐ gers de la santé du Québec (LUSQ), Pierre Blain, reproche aussi le manque de sur‐ veillance dans ces rési‐ dences.
Il devrait y avoir plus de sécurité, comme des sonne‐ ries si c'est une porte qui donne sur un balcon, croit M. Blain.
Ces choses-là peuvent se produire malheureusement mais il y a des moyens pour les éviter!
Pierre Blain, directeur gé‐ néral de l'organisme Les Usa‐ gers de la santé du Québec (LUSQ)
Avec la collaboration de Guylaine Bussière, de Colin Côté-Paulette et de Chris‐ tiane Latortue
Je préfèrerai encore aban‐ donner mon oeil et pouvoir payer pour l’éducation post‐ secondaire de mes enfants.
Christina Watts, patiente atteinte de DMLA humide
Les spécialistes de la ré‐ tine saisissent les tribu‐ naux
Le ministre de la Santé de la Colombie-Britannique, Adrian Dix, affirme que cette proposition vient de l'associa‐ tion BC Society of Eye Physi‐ cians and Surgeons, qui re‐ présente les ophtalmolo‐ gistes de la province.
L'association des spécia‐ listes de la rétine de la pro‐ vince, qui représente une branche des ophtalmolo‐ gistes, a déposé une requête devant la Cour suprême de la Colombie-Britannique allé‐ guant que les changements demandés sont injustes, pré‐ judiciables et oppressants. Elle soutient que l’association des ophtalmologistes sou‐ haite punir un plus petit groupe de spécialistes qui se ferait trop d’argent de ce pro‐ gramme de traitement.
Dans une déclaration, l’as‐ sociation des ophtalmolo‐ gistes nie ces allégations et affirme qu’elle y répondra dans le cadre du processus judiciaire.
Plus de 20 000 personnes dans la province bénéficient du programme provincial de traitement de la maladie de la rétine, notamment de la DMLA humide. Cette dégéné‐ rescence est l’une des causes principales de la perte de vue des personnes âgées et d’autres maladies de la ré‐ tine.
Le programme conti‐ nuera, assure le ministre de la Santé
En marge de ce conflit, le ministre de la Santé se veut rassurant : Le programme sera maintenu. C’est un pro‐ gramme important et les gens vont continuer à rece‐ voir les soins qu’ils néces‐ sitent, a assuré Adrian Dix en entrevue. Le ministre de la Santé assure que la province travaillera avec les deux par‐ ties pour trouver une solu‐ tion.
La Provincial Health Ser‐ vices Authority (PHSA), qui gère le programme, a égale‐ ment affirmé que le rem‐ boursement des médica‐ ments offert par le pro‐ gramme ne va pas cesser. Certains changements seront apportés au programme à la suite du retrait des spécia‐ listes de la rétine, selon elle.
D’ici là, Christina Watts se demande à quoi les soins ressembleront en avril : Si les spécialistes de la rétine ne font plus partie du pro‐ gramme, qui le sera?
Avec les informations de Nicole Oud et de l'émission Daybreak North