David Eby prêt à rencontrer Danielle Smith après une saisie de médicaments d’ordonnance
Le premier ministre de la Colombie-Britannique, Da‐ vid Eby, affirme vendredi que « sa porte est toujours ouverte » pour son homo‐ logue de l’Alberta, Danielle Smith. La première mi‐ nistre albertaine craint que ce type de médicament ali‐ mente le trafic de drogue dans sa province.
Après de multiples en‐ quêtes, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a saisi à Prince George, jeudi, plus de 10 000 comprimés, dont des médicaments d'or‐ donnance.
L’une des enquêtes a per‐ mis de saisir plus de 10 000 comprimés individuels, no‐ tamment de la gabapentine, de l’hydromorphone, de la codéine et de la dextroam‐ phétamine.
Extrait du communiqué de presse de la GRC
La GRC précise que la sai‐ sie comprend de la morphine et l’hydromorphone (aussi appelée Dilaudid) qui sont des médicaments d'ordon‐ nance d’approvisionnement sécuritaire.
Nous avons confirmé avec la Régie de la santé du nord que ce sont des médica‐ ments d'ordonnance, fait re‐ marquer la caporale Jennifer Cooper.
Par contre, la GRC n’est pas en mesure de dire si ces comprimés proviennent d'un programme d’approvisionne‐ ment plus sécuritaire de drogue.
Depuis cette saisie, Da‐ nielle Smith a demandé ven‐ dredi à son vice-premier mi‐ nistre et à son ministre de la Santé mentale et des Dépen‐ dances d’organiser une ren‐ contre d’urgence avec leurs homologues de la ColombieBritannique.
L’Alberta prévient depuis des années que les puissants opioïdes provenant des pro‐ grammes d’approvisionne‐ ment sécuritaire peuvent être détournés pour être tra‐ fiqués à travers le Canada.
Danielle Smith, première ministre de l'Alberta
Mais selon David Eby, les comprimés d'ordonnance saisis par la GRC ne font pas partie du programme bri‐ tanno-colombien d'approvi‐ sionnement plus sécuritaire de drogue.
Il indique par contre qu’il a demandé à la police de fournir aux autorités de la santé de la province toutes les informations concernant les comprimés d'hydromor‐ phone de contrefaçon.
Nos médecins et nos infir‐ mières qui participent au programme sont à l’affût des risques liés au détournement de l’hydromorphone. Ils ont des mécanismes pour sur‐ veiller cela. S’il y a des la‐ cunes dans ce processus, nous allons y remédier im‐ médiatement.
David Eby, premier mi‐ nistre de la Colombie-Britan‐ nique
La politisation du pro‐ gramme inquiète
En plus de Danielle Smith, le chef fédéral conservateur, Pierre Poilievre, qui était de passage à Vancouver, a uti‐ lisé la saisie de médicaments d'ordonnance et drogues illi‐ cites par la GRC pour dénon‐ cer le programme d’approvi‐ sionnement sécuritaire de la Colombie-Britannique.
Votre argent finance le crime organisé avec les mêmes médicaments des pharmaceutiques qui ont causé la crise des surdoses.
Je vais mettre un terme à ce programme, a-t-il dit à la foule.
Brittany Graham, la direc‐ trice générale de VANDU, et Juls Budau, une conseillère en recherche pour le Centre de contrôle des maladies de la Colombie-Britannique (BCCDC), estiment que la po‐ litisation de ce programme nuit à la survie des toxico‐ manes qui l'utilisent.
Elles aussi ne croient pas que les médicaments d'or‐ donnance saisie par la GRC proviennent du programme d’approvisionnement sécuri‐ taire parce qu'il ne sert que deux pour cent des toxico‐ manes en Colombie-Britan‐ nique.
La coroner en chef Lisa Lapointe et la médecin hygié‐ niste en chef la Dre Bonnie Henry estiment que 200 000 Britanno-Colombiens sont des consommateurs de drogues illicites et seulement 4000 d’entre eux ont accès aux médicaments d'ordon‐ nance.
Brittany Graham, direc‐ trice générale de VANDU
Franchement, ce n’est pas un programme, mais plutôt un projet pilote, car il sert peu de personnes, ajoute-telle.
Juls Budau précise aussi que dans la majorité des cas, les travailleurs de la santé qui font partie du pro‐ gramme demandent à leur patient de consommer le mé‐ dicament d'ordonnance de‐ vant eux.
Il faut aussi se rappeler que l’hydromorphone est également prescrite pour les personnes qui subissent une intervention chirurgicale, et non que pour les toxico‐ manes, souligne-t-elle.