La Ville d’Ottawa rate sa cible en matière logements abordables, selon la VG
Un nouveau rapport du Bu‐ reau de la vérificatrice gé‐ nérale révèle que la Ville d'Ottawa n’a pas atteint ses objectifs en matière de logements abordables ces dernières années. Ce constat intervient alors que la municipalité a ap‐ prouvé en 2021 un plan fi‐ nancier à long terme (PFLT) visant à créer 5000 nou‐ veaux logements abor‐ dables d’ici 2030, soit 500 par année.
Selon les chiffres du Bu‐ reau de la vérificatrice géné‐ rale, 485 logements de ce type ont été créés depuis 2020 soit 19 en 2020, 222 en 2021, 30 en 2022 et 214 en 2023.
Bien que ces nombres soient inférieurs aux cibles, le rapport reconnaît toutefois que la Ville a accompli des progrès, notamment en met‐ tant au point un ensemble de projets en gestation à réali‐ ser à court et à moyens
termes.
Défis économiques structurels
Le document présenté vendredi à la réunion du Co‐ mité de la vérification de la Ville d'Ottawa, relève plu‐ sieurs facteurs ayant joué en défaveur de la Ville d’Ottawa dont les difficultés dans la disponibilité de financements et les conditions de l’indus‐ trie.
La Ville peut mettre en oeuvre de bons programmes, peut avoir des procédures en place qui vont faire ça très ra‐ pidement, mais si l'argent n'existe pas, les projets ne bougeront pas, explique la vérificatrice générale, Natha‐ lie Gougeon.
Le rapport soulève égale‐ ment la problématique d’une stratégie foncière de la Ville qui ne favorise pas l’exploita‐ tion des terrains excéden‐ taires.
On recommande une structure de gouvernance qui donnerait la chance à la Ville de vraiment mettre en oeuvre les projets et d'être certaine que l'approbation est faite dans un [court] délai, ajoute Mme Gougeon.
Une définition ambiguë
Le document révèle aussi que la notion de logement abordable est différemment définie par la Ville, ce qui pourrait prêter à confusion. Si on n’adopte pas de défini‐ tion uniforme de l’abordabi‐ lité, on réduit la fiabilité et la cohésion de la surveillance et des rapports, ce qui peut avoir des incidences néga‐ tives sur les décisions à prendre, peut-on y lire.
Pour la vérificatrice géné‐ rale, il faudrait s'en tenir à la définition du glossaire du Plan décennal de logement et de lutte contre l’itinérance 2020-2030. Celle-ci définit le logement abordable comme le logement dont les coûts (loyer ou hypothèque, ser‐ vices publics, etc.) sont infé‐ rieurs à 30 % du revenu brut des locataires ou proprié‐ taires qui l’occupent .
On veut être certain que l'information qui est donnée aux membres du public est claire, mais aussi que les pro‐ jets qui sont mis en oeuvre sont en train d'atteindre tous les besoins de la ville d'Ot‐ tawa.
Nathalie Gougeon, vérifi‐ catrice générale de la Ville d’Ottawa
Des recommandations pour atteindre les objectifs
Au-delà de l’aspect vérifi‐ cation, le rapport formule également une série de re‐ commandations pouvant permettre à la Ville de relever le défi de la création d’un plus grand nombre de loge‐ ments abordables.
Parmi elles, on peut re‐ trouver par exemple la mise au point d’une structure de gouvernance formalisée pour surveiller le portefeuille de logements abordables et la centralisation des pro‐ grammes relatifs aux loge‐ ments abordables.
Aussitôt présenté, le rap‐ port semble avoir eu un écho favorable au niveau de la Ville qui déclare dans un communiqué s’affairer à ap‐ pliquer les conclusions.
Les changements propo‐ sés accroîtront plus rapide‐ ment la capacité de la Ville à faire en sorte que plus de ré‐ sidents trouvent un logement sûr, abordable et adéquat. La Ville a pris l’engagement d’in‐ tervenir de manière plus effi‐ cace, peut-on lire.
Dans une réponse écrite transmise à Radio-Canada, la société de logement commu‐ nautaire d’Ottawa (LCO) sa‐ lue quant à elle l’approbation du budget 2024 de la Ville d’Ottawa qui a doublé l'inves‐ tissement dans le logement abordable à 30 millions de dollars.
Un effort collectif est la seule façon de s'attaquer à la crise du logement abordable à Ottawa, et nous attendons avec impatience que la direc‐ tion de la Ville mette en oeuvre les neuf recommanda‐ tions formulées par le vérifi‐ cateur général, soutient la société de logement commu‐ nautaire d’Ottawa .
L’organisme se réjouit aussi de l’allocation de 176,3 millions de dollars à la Ville d'Ottawa dans le cadre du programme Accélérateur de logement.
Avec les informations de Nelly Albérola