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Le ministère de la Santé continue à se faire discret sur son plan d’action à 10 M$

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La Société médicale du Nouveau-Brunswick (SMNB) déplore que le gou‐ vernement n’ait toujours pas dévoilé sa stratégie pour la transforma­tion du système des soins de santé primaire ou son plan d’ac‐ tion sur 18 mois, lancé dis‐ crètement il y a six mois.

La Société médicale as‐ sure n'avoir eu à aucun docu‐ ment. La SMNB n'a connais‐ sance d'aucune stratégie pro‐ vinciale globale en matière de soins de santé primaires, selon sa présidente, la Dre Paula Keating.

La stratégie et le plan d’ac‐ tion, pour lesquels le minis‐ tère a promis une enveloppe de 10,3 millions de dollars, n’ont pas été rendus publics.

Selon la Dre Paula Kea‐ ting, un livre blanc, préparé par un consultant externe, n’est pas non plus disponible.

Le porte-parole du minis‐ tère de la Santé, Sean Hat‐ chard, a refusé de donner ces deux documents à CBC, qui en a fait la demande. Le ministère justifie son refus en expliquant qu’ils sont tou‐ jours en train d’examiner une demande du comité perma‐ nent des comptes publics, faite le mois dernier.

La députée Megan Mitton, porte-parole pour le Parti vert en matière de santé, ex‐ plique avoir entendu parler du plan d’action et de la stra‐ tégie via un rapport annuel soumis au comité.

Quand elle a demandé au sous-ministre de la Santé, Éric Beaulieu, si les docu‐ ments pouvaient être dévoi‐ lés, il lui a répondu je pense que nous le pouvons mais je dois vérifier certaines choses avant, sans plus de préci‐ sions.

Éric Beaulieu a toutefois donné un aperçu général aux députés. Il leur a expliqué que la stratégie de transfor‐ mation des soins primaires inclut des équipes de soins interdisci­plinaires compo‐ sées de médecins, infir‐ mières et d’autres profes‐ sionnels de santé qui tra‐ vailleraie­nt ensemble soit dans les mêmes lieux ou qui auraient des ententes for‐ melles pour s’occuper des patients.

Ce plan prévoit de tra‐ vailler avec les autorités ré‐ gionales de santé pour re‐ nouveler les centres de santé communauta­ires à travers la province, de les rendre plus efficaces et d’améliorer les dossiers médicaux électro‐ niques.

Il n’est pas clair si des ob‐ jectifs tangibles sont inscrits dans la stratégie.

Questionné en commis‐ sion par Rob McKee, le porteparol­e des libéraux en ma‐ tière de santé, Éric Beaulieu a expliqué que le ministère est déjà environ à mi-chemin de ce plan d’action de 18 mois.

Certaines initiative­s ont déjà été annoncées, selon

Éric Beaulieu mais pas néces‐ sairement le plan dans son ensemble.

Il a cité l’exemple de Mé‐ decine familiale NB, des in‐ vestisseme­nts dans le dé‐ ploiement des dossiers médi‐ caux électroniq­ues et des ini‐ tiatives des soins de santé primaires menées par les ré‐

gies de santé.

Pas de consultati­on de la Société médicale

En plus du manque de transparen­ce, la Société mé‐ dicale du Nouveau-Bruns‐ wick, qui représente plus de 2000 médecins en exercice, en formation et retraités, re‐ grette de ne pas avoir été in‐ vitée à participer au proces‐ sus pour développer cette stratégie.

Sa présidente, Dre Paula Keating explique que le mi‐ nistère de la Santé et le bu‐ reau du Conseil exécutif ont organisé des réunions avec les réseaux de santé et des quelques parties prenantes au début de l’année dernière.

Le consultant engagé par le gouverneme­nt a ensuite rédigé un livre blanc, et les représenta­nts du gouverne‐ ment ont présenté au conseil d'administra­tion de la SMNB les initiative­s qui étaient envi‐ sagées à l'époque, a déclaré Dre Keating dans une décla‐ ration envoyée par courriel.

La Société médicale n’a pas eu un rôle officiel dans le processus, appuie la prési‐ dente.

Les médecins « bien re‐ présentés »

Selon le porte-parole du ministère de la Santé, la stra‐ tégie de transforma­tion des soins de santé primaire et le plan d’action a été réalisé par l’équipe du ministère et des partenaire­s du système de santé.

Ces partenaire­s sont les deux réseaux de santé, le Collège des médecins de fa‐ mille du Nouveau-Brunswick, le Conseil de la Santé du Nouveau-Brunswick, le minis‐ tère du Développem­ent so‐ cial, Extra-mural/Ambulance Nouveau-Brunswick et le Col‐ lège canadiens des médecins de famille.

La voix des médecins de famille Néo-Brunswicko­is était bien représenté­e par le président du [Collège des médecins du NouveauBru­nswick], croit Sean Hat‐ chard qui précise que le plan a été présenté à la Société médicale en juin 2023.

D'après un reportage de Bobbi-Jean MacKinnon, CBC

élevé et l’invitant à réessayer plus tard.

C’est finalement après avoir appelé à l’aide sur X (ancienneme­nt Twitter) qu’elle a réussi à obtenir un rendez-vous avec un docteur au début du mois de mai pour vérifier le statut vaccinal de ses enfants.

Le gouverneme­nt va en‐ voyer des rappels

Le médecin hygiéniste en chef du Manitoba, Brent Roussin, a expliqué en entre‐ vue jeudi que des rappels se‐ raient envoyés par courrier aux parents dont les enfants sont en retard dans le pro‐ cessus de vaccinatio­n.

La province indique que les dossiers de vaccinatio­n peuvent être demandés en ligne ou en appelant le bu‐ reau local de santé publique. Les personnes vaccinées avant 1988 doivent consulter leur médecin.

Le fait que les gens contactent [les services de santé] ajoute de la pression, mais c'est aussi important qu'ils soient au courant de ce qui se passe et qu'ils re‐ çoivent le message, dit Brent Roussin.

Il précise que les méde‐ cins peuvent transmettr­e à leurs patients leurs antécé‐ dents vaccinaux, mais seule‐ ment en personne, ajoutant que les services de santé pu‐ blique souhaitent faciliter l'obtention de ces informa‐ tions.

Il est également possible d'obtenir ces dossiers en se rendant dans une pharmacie, selon M. Roussin.

En général, les pharma‐ cies n'ont accès à l'historique des vaccins que pour le CO‐

VID-19 et les vaccins contre la grippe et ne peuvent pas ad‐ ministrer de vaccin contre la rougeole. Cependant, cer‐ taines pharmacies peuvent faire une demande et fournir les carnets de vaccinatio­n.

Nous pouvons accéder aux dossiers de vaccinatio­n et dire aux patients s'ils ont reçu un vaccin contre la rou‐ geole, les oreillons et la ru‐ béole, explique le pharma‐ cien et propriétai­re de la pharmacie Medicine Shoppe, Jason Hoeppner.

Je ne veux pas être tenu responsabl­e du fait que les pharmacies soient débor‐ dées par les gens qui viennent demander leur car‐ net de vaccinatio­n, a-t-il ajouté.

En même temps, c'est quelque chose qui préoccupe les gens et, pour nos pa‐ tients, s'ils ont cette ques‐ tion, nous sommes heureux de leur répondre s'ils ap‐ portent leur carte de santé du Manitoba.

Avec les informatio­ns de Josh Crabb

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