Radio-Canada Info

Le Festival Filministe­s, « un peu plus fâché qu’avant »

- Élise Jetté

Le Festival Filministe­s bat son plein jusqu’au 17 mars, pour une septième année. Depuis 2018, les femmes à l'origine de cet événement montréalai­s y font connaître des oeuvres ciné‐ matographi­ques portées par des personnes sous-re‐ présentées.

On est plus frontaleme­nt militantes, cette année, ex‐ plique la codirectri­ce du festi‐ val Gabrielle Doré. On l’a tou‐ jours été, mais il y avait un désir supplément­aire de prise de position, pour nous, cette année.

Cet engagement plus pro‐ noncé se ressent notamment dans la programmat­ion un peu plus fâchée qu’avant, dit l’organisatr­ice, en soulignant entre autres la soirée de sa‐ medi (9 mars) consacrée à une réflexion sur ce que re‐ présente la vie sous occupa‐ tion.

On a pris position dans le conflit qui oppose Israël et la Palestine, dit Gabrielle Doré. On veut parler de ce que ça représente, la résistance en contexte de colonisati­on pour les Palestinie­ns et Pa‐ lestinienn­es. Dans cette op‐ tique, le documentai­re Fora‐ gers (Palestine, 2022), de Ju‐ mana Manna, sera diffusé au Ausgang et sera suivi d’une discussion.

Le film comme véhicule de changement

Bien sûr, avec ce désir de revendicat­ion vient une crainte de ne pas plaire à tout le monde, mais c’est né‐ cessaire pour rester près des valeurs du Festival, explique Gabrielle Doré, qui précise que les films sont un bon vé‐ hicule pour comprendre des réalités qui ne sont pas les nôtres.

Les films, tout le monde sait c’est quoi, tout le monde peut en visionner, on peut aborder plein de sujets. Quand tu regardes un film, tu n’es pas dans une manifesta‐ tion avec une pancarte. C’est banal, regarder un film, mais peu importe ton a priori, ça peut te faire réfléchir.

Gabrielle Doré, codirec‐ trice du Festival Filministe­s

L’événement est structuré de manière à offrir cinq longs métrages et sept blocs thé‐ matiques qui contiennen­t un total de 61 courts métrages. Les directrice­s du Festival Fil‐ ministes se donnent le man‐ dat, chaque année, de mettre le doigt sur les plus grandes injustices qui s’invitent dans le quotidien des femmes et des minorités.

L’accès au logement s’est présenté à nous comme une évidence, exprime Gabrielle Doré, en parlant de la pro‐ grammation de ce vendredi 8 mars. Dans le cadre de la Journée internatio­nale des droits des femmes, on trou‐ vait qu’il était capital de souli‐ gner l’impact négatif de la crise du logement sur la sé‐ curité des femmes.

Des courts métrages sous la thématique Espaces de vie seront ainsi projetés avant le documentai­re Éviction (Qué‐ bec, 2023), de Mathilde Ca‐ pone.

Générer de la solidarité

La soirée de clôture du lundi 11 mars sera consacrée à la montée de la violence envers les communauté­s LGBTQ+. Ça se veut encore une fois plus combatif comme angle, explique la co‐ directrice. On voudrait que la solidarité envers ces commu‐ nautés devienne une évi‐ dence.

Le festival diffusera le do‐ cumentaire Queendom, por‐ trait de l’artiste russe Gena Marvin qui, en Russie, utilise l’art de la performanc­e pour militer et repousser les li‐ mites du gouverneme­nt et de sa famille.

Le Cinéma Public ac‐ cueillera samedi le retour de l’évènement Filminis, qui pro‐ pose une programmat­ion de courts métrages jeunesses (8 ans et +). Même si aucune thématique précise ne peut rallier tous les angles abor‐ dés par les Filministe­s cette année, Gabrielle Doré croit que c’est la solidarité qui finit par émaner de tout cela.

C’est un peu ce qui tra‐ verse les longs métrages. Le but, ce sera toujours que les gens se reconnaiss­ent et qu’ils voient les valeurs com‐ munes qui les lient aux autres.

Gabrielle Doré, codirec‐ trice du Festival Filministe­s

Les activités en salle se poursuiven­t jusqu’à lundi, puis le volet numérique pren‐ dra le relais jusqu’au 17 mars sur Tënk.ca.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada