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Le festival Sound Off bat son plein à Edmonton

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Dans la capitale albertaine, le festival Sound Off pro‐ pose à ses visiteurs de plonger dans l’univers des artistes malentenda­nts et de découvrir leur art.

Déjà à sa 8e édition, le festival a débuté mardi et se poursuit jusqu’à dimanche. Des artistes d’un peu partout au Canada se produisent sur les planches. Nous célébrons leurs histoires et leur langue pour que d’autres dé‐ couvrent la langue des signes américaine (ASL) sur la scène, explique Chris Dodd, direc‐ teur artistique du festival.

Lui-même étant une per‐ sonne malentenda­nte, Chris Dodd soutient que peu de gens ont connaissan­ce du théâtre malentenda­nt en tant que forme artistique.

La communauté malen‐ tendante nous connaît bien évidemment, mais c’est vrai‐ ment important de dépasser cela pour que les gens qui ne sont pas sourds sachent ce que nous faisons et qu'ils puissent le voir.

Chris Dodd, directeur ar‐ tistique du festival Sound Off

Le festival propose des traducteur­s et interprète­s pour que chaque festivalie­r ait un accès équitable au fes‐ tival et puisse comprendre les différente­s performanc­es. C’est une chance incroyable de rassembler deux commu‐ nautés différente­s pour par‐ tager nos expérience­s et je pense que nous le faisons avec succès, ajoute Chris Dodd.

Des artistes d’ici et d’ailleurs

Sound Off est un festival qui met en vedette des ar‐ tistes locaux, mais aussi des artistes d’ailleurs au Canada. C’est le cas de Cai Glover et Pierre-Olivier Beaulac-Bou‐ chard.

Le duo québécois parti‐ cipe pour la première fois au festival Sound Off et bien que la nervosité soit de la partie, ils sont excités par cette occasion. L’année der‐ nière, je suis venu voir le fes‐ tival, dit Cai Glover. J’ai re‐ gardé tous les spectacles que j’ai pu et j’avais vraiment en‐ vie d’y participer un jour.

Cai Glover a perdu l’ouïe lorsqu’il avait huit ans. J’ai eu une méningite et je suis tombé malade, se remé‐ more-t-il. Quand je me suis réveillé, je n’entendais plus rien.

Malgré tout, Cai Glover est tombé amoureux de la danse et de l’art contempora­in ce qui lui a permis d’aborder dif‐ féremment sa surdité et son art.

Je pouvais me concentrer sur la façon dont moi j'enten‐ dais plutôt que d’essayer d’entendre comme tous les

autres et c’est ce qui m’a poussé vers l’expression du corps à travers la pratique des arts de personnes en si‐ tuation de handicap.

Cai Glover, danseur et chorégraph­e du spectacle Di‐ sorder

De son côté, Pierre-Olivier Beaulac-Bouchard est né avec sa surdité. Originaire d’une petite communauté, il était le seul avec ce handicap, une situation qui ne l’a pas freiné dans sa poursuite des arts.

Mon premier amour était la peinture et les arts visuels, se souvient-il. En grandissan­t, j’ai appris à aimer l’ensemble des arts : la poésie, le théâtre et plus récemment, la danse, dit-il.

Son parcours l’a mené à Montréal, où le duo s’est ren‐ contré. Leur représenta­tion, appelée Disorder, a été cho‐ régraphiée par Cai Glover.

Cai a son histoire et j’ai mon histoire selon ce que nous avons vécu dans nos vies et nous trouvons qu’elles se complètent bien dans Di‐ sorder, estime Pierre-Olivier

Beaulac-Bouchard. J’ai hâte de voir la réaction du public, ajoute-t-il avec excitation.

Leur première prestation a lieu vendredi soir et le duo retourne sur la scène samedi et dimanche.

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