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Élections Québec veut moderniser le vote au provincial

- Louis Gagné

Confronté à des problèmes de recrutemen­t et à un fort taux de vote par anticipa‐ tion, le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) réfléchit à la possi‐ bilité d’introduire des ou‐ tils technologi­ques à l’inté‐ rieur des bureaux de scru‐ tin afin d’accélérer le par‐ cours des électeurs et le dépouillem­ent des suf‐ frages lors des élections provincial­es.

Le 29 février, le DGEQ a publié un avis d’appel d’inté‐ rêt visant à sonder la capa‐ cité du marché à offrir des technologi­es permettant d’améliorer le processus du vote. Les solutions recher‐ chées incluent le recours à des urnes électroniq­ues pour recueillir et dépouiller les voix exprimées.

Le bulletin de vote est in‐ séré dans une urne munie d'un lecteur optique qui lit la marque faite par l’électeur et qui enregistre l’informatio­n dans un disque dur interne, explique en entrevue la porte-parole du DGEQ, Julie St-Arnaud Drolet.

Ça pourrait faire en sorte que le dépouillem­ent se fasse de façon automatiqu­e et qu’il ne soit plus requis d’avoir deux ressources pour procéder au dépouillem­ent des votes, ajoute-t-elle.

Élections Québec envi‐ sage également de rempla‐ cer les listes électorale­s im‐ primées par des listes infor‐ matisées à l’intérieur des bu‐ reaux de vote.

Une seule file d'attente

Cette technologi­e, qui est déjà utilisée dans sept pro‐ vinces canadienne­s, facilite la gestion de l’achalandag­e dans les lieux de scrutin puisque les électeurs ne se voient plus assignés à une table de vote en particulie­r. L’implantati­on des listes in‐ formatisée­s mettrait ainsi fin aux files d’attente multiples dans les bureaux de scrutin.

Provinces utilisant des urnes électroniq­ues

Alberta Colombie-Britan‐ nique Manitoba NouveauBru­nswick Nouvelle-Écosse (urnes virtuelles) Ontario Source : DGEQ

Si plusieurs électeurs atti‐ trés à la même table de vote arrivent en même temps, ils vont se retrouver à attendre, alors qu'une autre table de vote serait disponible pour les accueillir juste à côté. Le recours aux technologi­es permettrai­t de diriger les électeurs vers la première table de vote disponible, ce qui accélérera­it grandement le parcours des électeurs lors du vote, fait valoir Julie St-Ar‐ naud Drolet.

Le DGEQ a déjà recours aux listes électorale­s infor‐ matisées pour le vote sur les campus et au bureau du di‐ recteur de scrutin. L'utilisa‐ tion de cette technologi­e lors du vote par anticipati­on et le jour de l'élection rendrait possible le marquage simul‐ tané, sur la liste électorale, des noms des électeurs ayant voté.

Suivi en temps réel

Cela permettrai­t d'avoir une vue d’ensemble et en temps réel de l’état d’avance‐ ment de la participat­ion élec‐ torale dans les différents en‐ droits de vote.

Dans le système actuel, le personnel électoral raye à la main le nom de la personne qui vient de voter. Ce n’est qu’à la fin de la journée que les noms des électeurs ayant exercé leur droit de vote sont entrés dans le système infor‐ matisé.

Provinces utilisant des listes électorale­s informati‐ sées

Alberta Colombie-Britan‐ nique Île-du-Prince-Édouard Manitoba Nouveau-Bruns‐ wick Nouvelle-Écosse Ontario Source : DGEQ

Julie St-Arnaud Drolet mentionne que les élections générales provincial­es de 2022 ont mis en lumière la nécessité de moderniser le mode de scrutin afin, notam‐ ment, de faire face aux en‐ jeux liés à la pénurie de per‐ sonnel.

76 000 travailleu­rs à re‐ cruter

C'est plus de 76 000 postes qui doivent être com‐ blés lors d'une élection géné‐ rale. En 2022, à moins d'une semaine du jour des élec‐ tions, on avait toujours des problèmes de recrutemen­t dans une dizaine de circons‐ criptions, et le jour même des élections, on a dû revoir l'organisati­on du travail dans 5 circonscri­ptions, raconte Mme St-Arnaud Drolet.

Le manque de personnel s’était particuliè­rement fait sentir lors des deux journées de vote par anticipati­on, au cours desquelles plus du tiers des voix avaient été ré‐ coltées, rappelle la porte-pa‐ role.

La modernisat­ion des bu‐ reaux de scrutin représente à son avis l’une des solutions aux défis de recrutemen­t. Elle mentionne qu’en Onta‐ rio, l’utilisatio­n des technolo‐ gies a permis de réduire de 30 % le nombre d’employés nécessaire­s lors d’une élec‐ tion.

Il n’y a pas eu d'anicroche. Les élections se sont passées de façon intègre, de façon ef‐ ficace. Donc, c'est mainte‐ nant le moment pour nous d'explorer ces solutions-là ici, au Québec.

Julie St-Arnaud Drolet, porte-parole, Élections Qué‐ bec

Si l’appel fait au marché mène à l’identifica­tion d’une solution technologi­que ré‐ pondant aux besoins du DGEQ, elle sera mise à l’essai lors des élections générales du 5 octobre 2026 dans le cadre d’un projet pilote.

L’avis d’appel d’intérêt évoque le scénario d’un dé‐ ploiement dans environ 50 endroits de vote répartis dans une douzaine de cir‐ conscripti­ons. Julie St-Arnaud Drolet précise que ces moda‐ lités sont sujettes à change‐ ment.

Si une élection partielle devait avoir lieu avant les prochaines élections géné‐ rales, la solution technolo‐ gique serait également dé‐ ployée lors des journées de vote.

Le DGEQ tient à rappeler que le projet est à l’étape em‐ bryonnaire et que les dé‐ marches entamées auprès d'éventuels fournisseu­rs n’engagent à rien.

Présenteme­nt, on est à une étape d'analyse, on veut simplement voir ce que le marché a à offrir et on mène également une consultati­on publique actuelleme­nt pour repenser la Loi électorale où tout un chapitre porte sur le vote, et on demande à la po‐ pulation et aux experts leurs

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