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Violence en Haïti : un Saskatchew­anais peine à retourner au Canada

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Le Saskatchew­anais Ri‐ chard Phillips se retrouve coincer en Haïti, alors que ce pays des Caraïbes fait face à la recrudesce­nce de la violence des gangs.

Des bandes criminelle­s ont pris d’assaut une grande partie de la capitale, ainsi que des routes menant au reste du territoire. Ces bandes criminelle­s, ainsi qu’une partie de la popula‐ tion, réclament la démission d’Ariel Henry à la tête du pays.

Les autorités ont prolongé l’état d’urgence et les écoles, les commerces, ainsi que l’aé‐ roport de Port-au-Prince sont fermés.

Richard Phillips a vite compris qu’il devait quitter son hôtel quand il a entendu des échanges de coups de feu entre les employés de l’établissem­ent et les mili‐ tants rebelles.

Il affirme que quand il est arrivé en Haïti, la situation était relativeme­nt calme.

Il raconte que dans le passé, sa femme et lui ont dû se coucher à terre sur le sol d’un restaurant pour éviter les balles qui pleuvaient sur eux. Il ajoute qu’il y a encore des impacts de balle visibles sur son véhicule.

Richard Phillips estime qu’il s’est rendu en Haïti 37 fois au cours des 8 dernières années. Il a mené plusieurs projets agricoles dans ce pays et il a même vécu là-bas en compagnie de sa femme pendant deux ans. Il indique qu’il a des liens profonds avec les Haïtiens.

Il indique qu’il est conscient des dangers qui existent, mais affirme qu’il a toujours pu sortir du pays quand il le fallait.

Nous n’avons jamais fait face à de tels niveaux de pro‐ blèmes auparavant, affirme Richard Phillips.

Il raconte que comme dans le passé, il avait posé des questions à ses connais‐ sances concernant le climat politique, avant de s’y rendre. Comme tout semblait calme, son collègue du Québec Dave Rocheleau et lui se sont rendus en Haïti pour offrir des formations aux fermiers pour manoeuvrer des ma‐ chines agricoles dans le cadre d’un projet fédéral ca‐ nadien.

Une semaine après son arrivée, soit le jour de son départ, le gouverneme­nt haï‐ tien a déclaré l’état d’urgence. Deux jours plus tard, la Répu‐ blique dominicain­e avait an‐ noncé la fermeture de sa frontière avec Haïti.

Toujours dans l’attente

Richard Phillips affirme que la tension était palpable dans le pays, alors qu’il ten‐ tait de rentrer à la maison di‐ manche dernier.

Son vol à l’aéroport de Port-au-Prince, tout comme les autres vols, a été annulé et les routes ne sont pas sé‐ curitaires. Il a tenté de trou‐ ver un vol auprès d’un avion privé ou un hélicoptèr­e, mais sans succès.

On court le risque d’être kidnappé ou d’être tué lors d’un vol, ajoute-t-il. Ce der‐ nier n’a pas voulu révéler l’en‐ droit exact où il se trouvait, par peur d’être la cible des demandes de rançon.

On va rester ici jusqu’à ce qu’il y ait un peu de stabilité et que l’aéroport permette à nouveau des vols internatio‐ naux, indique Richard Phil‐ lips.

L’ambassade canadienne en Haïti a temporaire­ment fermé ses portes et Richard Phillips et son collègue ont avisé le gouverneme­nt fédé‐ ral qu’ils étaient encore dans ce pays.

Il garde espoir qu’il pourra bientôt rentrer à la maison, mais il se dit aussi inquiet que la police perde du pou‐ voir et que les gangs gagnent encore plus du terrain à Portau-Prince.

Avec les informatio­ns de Dayne Patterson

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