Radio-Canada Info

Plus d’un armateur souhaite assurer le service de traversier à Rivière-duLoup

- Édouard Beaudoin

Il y a de l'intérêt dans le monde maritime pour as‐ surer le service de traver‐ sier entre Rivière-du-Loup et Saint-Siméon. Au lende‐ main de la date limite pour soumettre des propositio­ns à l'appel d'intérêt, la So‐ ciété des traversier­s du Québec (STQ) confirme en avoir reçu plus d'une.

La société d'État a toute‐ fois refusé de s'avancer sur un chiffre précis, se limitant à dire que des propositio­ns ont été soumises. Le processus étant confidenti­el, la STQ n'était pas non plus en me‐ sure de confirmer le nombre et l'identité des armateurs soumission­naires.

En revanche, la Coopéra‐ tive de transport maritime et aérien (CTMA) des Îles-de-laMadelein­e indiquait dans un courriel transmis à Radio-Ca‐ nada le mois dernier être en train de préparer son dossier en lien avec l'appel d'intérêt à Rivière-du-Loup. L'automne dernier, son directeur géné‐ ral, Emmanuel Aucoin, avait ouvert la porte à une implica‐ tion de la CTMA dans le ser‐ vice de traversier entre le Bas-Saint-Laurent et Charle‐ voix.

L'opérateur choisi serait chargé d'assurer le service de lien fluvial entre les deux ré‐ gions, en plus d'effectuer les travaux de dragage néces‐ saires au quai de Rivière-duLoup. Une telle opération a été approuvée par le Bureau d'audiences publiques sur l'environnem­ent (BAPE) jus‐ qu'en 2033.

Quoi qu'il en soit, ces sou‐ missions seront transmises au comité indépendan­t d'ex‐ perts chapeauté par le minis‐ tère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD) pour être analysées. La mise sur pied d'un tel groupe avait été annoncée alors que des représenta­nts économique­s et politiques de Rivière-duLoup avaient débarqué à l'As‐ semblée nationale pour pres‐ ser Québec de trancher en faveur d'un maintien du ser‐ vice dans leur ville.

Tant le Parti libéral du Québec (PLQ) que Québec solidaire (QS) ont exigé du gouverneme­nt Legault qu'il maintienne le service cente‐ naire à Rivière-du-Loup. De son côté, le Parti québécois (PQ) a dénoncé la lenteur de cette démarche, même si, à son avis, le gouverneme­nt a en sa possession les informa‐ tions nécessaire­s pour prendre une décision.

La dernière pierre

Cet appel d'intérêt, des‐ tiné à trouver un successeur à l'entreprise Clarke inc. dont le contrat vient à échéance en 2025, doit constituer l'ul‐ time étape avant que Québec ne tranche sur le port d'at‐ tache du lien fluvial.

L'avenir du service a fait l'objet d'une étude d'oppor‐ tunité qui s'est étalée sur trois ans et dont les conclu‐ sions demeurent confiden‐ tielles.

En décembre, la STQ a an‐ noncé le report de cette déci‐ sion, mais a révélé qu'un dé‐ ménagement du port d'at‐ tache du traversier à Ca‐ couna serait deux fois moins cher qu'un maintien au quai de Rivière-du-Loup, parce que ce dernier nécessiter­ait d'importants travaux. RadioCanad­a a appris que cette dernière option coûterait jus‐ qu'à 700 millions de dollars.

Il faudrait entre autres prolonger le quai louperivoi­s pour rejoindre des eaux plus profondes, expliquait la STQ, évoquant du même souffle le cadre réglementa­ire de plus en plus restreint concernant le dragage des sédiments. Cette opération ponctuelle est nécessaire aux installa‐ tions de Rivière-du-Loup pour assurer le service de traversier.

Le dossier a suscité des attentes, de l'impatience et parfois de la frustratio­n, pro‐ venant notamment d'élus de la région de Rivière-du-Loup. Le maire de la ville, Mario Bastille, dans une charge à fond de train envers la STQ en marge de son annonce de décembre dernier, a déclaré ne plus avoir confiance en la société d'État. La Chambre de commerce de la MRC tape du pied, tandis que Suzanne Rhéaume, mairesse de Ca‐ couna, a dit croire que Qué‐ bec prendra la meilleure dé‐ cision pour un développe‐ ment régional.

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