Les professionnels de la SQI en grève les 12 et 13 mars
Les 735 employés profes‐ sionnels de la Société qué‐ bécoise des infrastructures (SQI) vont débrayer mardi et mercredi afin de dénon‐ cer l’impasse dans les négo‐ ciations avec l’employeur.
Le mouvement de grève concerne les ingénieurs, ar‐ chitectes, chargés de projets, conseillers immobiliers et autres professionnels res‐ ponsables de planifier et gé‐ rer les projets de construc‐ tion et d’entretien des bâti‐ ments du gouvernement du Québec dont la SQI est pro‐ priétaire.
Le conseiller qui repré‐ sente les professionnels de la SQI au sein du Syndicat cana‐ dien de la fonction publique (SCFP), Marc-André Roy, rap‐ pelle que la convention col‐ lective de ses membres est échue depuis le 31 mars 2020.
Ça fait déjà quatre ans qu’ils sont sans contrat de travail. Quatre années où il y a eu quand même une infla‐ tion importante et où nos gens n'ont pas eu d'augmen‐ tation de salaire, alors qu'ils avaient déjà des salaires infé‐ rieurs au marché si on com‐ pare avec d’autres profes‐ sionnels du secteur public ou avec ceux du privé, souligne M. Roy en entrevue à RadioCanada
Selon lui, cet écart salarial a engendré de nombreux dé‐ parts ainsi qu’une perte d’ex‐ pertise à la SQI. Le conseiller syndical affirme que depuis le mois de janvier 2021, 231 de ses membres ont quitté la société d’État et 378 em‐ bauches ont été réalisées.
Malgré la tenue de plu‐ sieurs rencontres avec la par‐ tie patronale au cours des derniers mois, les négocia‐ tions visant à conclure une nouvelle convention collec‐ tive font du surplace. MarcAndré Roy accuse la partie patronale de se présenter à la table des négociations les mains vides.
On essaie de négocier, on fait des dépôts syndicaux pour essayer de trouver des solutions avec l'employeur, mais force est de constater que les gens en avant de nous n'ont pas de mandat. On se fait toujours dire que c'est le Conseil du Trésor qui doit donner les mandats et qu'ils ne les ont pas, déploret-il.
On ne peut pas être seul à une table de négociation. Donc, on invite l'employeur à obtenir des mandats puis à venir s’asseoir avec nous.
Marc-André Roy, conseiller au SCFP représen‐ tant des professionnels de la SQI
Vote de grève
Le 21 février, les membres du Syndicat des profession‐ nelles et professionnels de la SQI, section locale 5522 du SCFP, ont voté à près de 90 % en faveur d’un mandat pour déclencher une grève de cinq jours ouvrables au moment jugé opportun.
Les deux journées de grève prévues mardi et mer‐ credi seront les premières observées par le syndicat de‐ puis l’obtention du mandat.
Selon Marc-André Roy, les moyens de pression pour‐ raient avoir des répercus‐ sions sur différents projets majeurs répartis aux quatre coins du Québec et pour les‐ quels la SQI est maître d'oeuvre.
Ces projets incluent la construction des Maisons des aînés, des nouveaux centres hospitaliers et des nouvelles écoles secondaires. À cela s’ajoutent les travaux de rénovation et de construc‐ tion des palais de justice et des établissements de déten‐ tion.
On est conscient des dé‐ lais qui peuvent être occa‐ sionnés [par la grève] dans les différents projets ainsi que des coûts inhérents à ces délais-là, mais nous, ce qu'on veut, ce n'est pas de nuire aux citoyens, c’est d’avoir un interlocuteur qui a un man‐ dat et qui peut nous ré‐ pondre parce qu'actuelle‐ ment, il doit porter l'odieux du fait qu'il nous répond même pas, dénonce M. Roy.
Radio-Canada a contacté la SQI pour lui offrir de com‐ menter les moyens de pres‐ sion à venir et l’état des né‐ gociations portant sur le re‐ nouvellement de la conven‐ tion collective de ses profes‐ sionnels. Au moment d’écrire ces lignes, nous n’avions pas encore obtenu de réponse.