Attaques de James Smith : des chefs autochtones critiquent l’enquête du comité national
Le chef de la Nation crie James Smith, Wally Burns, se dit déçu que sa commu‐ nauté ait été « exclue » du processus d'enquête d'un comité national sur la libé‐ ration d’office de Myles Sanderson.
Mardi, un comité national a formulé 14 recommanda‐ tions à la suite de son en‐ quête, dont quatre à l'atten‐ tion du Service correctionnel du Canada (SCC) et dix à la
Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC).
Le Canada a choisi de me‐ ner une enquête et de for‐ muler des recommandations axées sur les détenus au‐ tochtones sans nous, déplore Wally Burns, dans un com‐ muniqué publié mardi.
Myles Sanderson, qui était membre de la communauté crie, avait des antécédents d'agressions violentes et il avait obtenu une libération d'office quelque temps avant les attaques survenues le 4 septembre 2022 qui ont fait 11 morts et 17 blessés en Saskatchewan.
La libération d'office inter‐ vient lorsqu'un délinquant a purgé les deux tiers de sa peine d'emprisonnement.
Que s’est-il passé le 4 septembre 2022?
Le 4 septembre 2022, Myles Sanderson a poi‐ gnardé 11 personnes, dont son frère, Damien Sander‐ son, et en a blessé 17 autres dans la Nation crie James
Smith et dans le village voisin de Weldon, en Saskatche‐ wan. Il s’agit de la pire at‐ taque à l’arme blanche de l’histoire du Canada.
S'en est suivie une chasse à l’homme pendant trois jours, jusqu'à ce que les forces de l’ordre aient repéré, le 7 septembre, la voiture vo‐ lée dans laquelle se déplaçait Myles Sanderson près du vil‐ lage de Rosthern, à 66 km au nord-est de Saskatoon.
Peu de temps après son arrestation, le fugitif s'est re‐ trouvé en état de détresse respiratoire. Des ambulan‐ ciers ont été appelés sur les lieux pour l’emmener dans un hôpital de Saskatoon, où son décès a finalement été déclaré.
Dans une déclaration commune, la Nation crie James Smith, la Fédération des nations autochtones sou‐ veraines de la Saskatchewan (FSIN) et l'Assemblée des Pre‐ mières Nations (APN) de‐ mandent au SCC et à la CLCC d'inclure les gouvernements des Premières Nations dans les discussions sur la réforme des politiques et des lois qui touchent leur peuple.
Nous ne voulons pas qu'une autre communauté connaisse les mêmes pertes humaines que nous.
Wally Burns, chef de la Nation crie James Smith
Nous avons examiné les échecs du SCC et de la CLCC et nous voyons de nom‐ breuses possibilités d'amélio‐ rer la sécurité publique, note également Wally Burns.
Le communiqué affirme notamment que les deux agences fédérales ont choisi de ne pas rendre leur rap‐ port public afin qu'il puisse être utilisé dans les enquêtes menées par le coroner, et que leurs avocats ont refusé de répondre aux questions concernant le rapport lors des enquêtes.
À ce jour, le Canada n'a pas tenu compte des appels lancés par la Nation crie James Smith en faveur d'une enquête nationale visant à examiner l'impact du sys‐ tème judiciaire sur les peuples autochtones, précise le communiqué.
De son côté, le chef de la FSIN, Bobby Cameron, consi‐ dère que l'absence des diri‐ geants autochtones dans ce rapport va à l'encontre du principe fondamental de la réconciliation du gouverne‐ ment fédéral.
Les statistiques montrent qu'environ 80 % des détenus de la région des Prairies sont autochtones. Il est donc in‐ sultant pour nous de ne pas avoir été consultés, affirme M. Cameron.
C'est l'occasion pour nos gouvernements de collaborer à la recherche de solutions. Nous exigeons et attendons du Canada qu'il tienne les promesses qu'il a faites aux Premières Nations et qu'il nous inclue, ajoute-t-il.