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Des blessures longues à soigner un an après le drame d’Amqui

- Jean-François Deschênes

Il y a un an jour pour jour, l’attaque au camion-bélier d’Amqui marquait à jamais cette communauté. Les in‐ tervenants ont eu à tra‐ vailler longtemps après le drame pour aider les rési‐ dents à soigner leurs bles‐ sures.

Lorsque la mairesse d’Am‐ qui, Sylvie Blanchette, marche sur la rue principale de sa ville, elle ne peut s'em‐ pêcher de penser à la tragé‐ die.

Le 13 mars 2023, un ca‐ mion a fauché 11 personnes, dont 3 ont perdu la vie. Sans parler des nombreuses autres personnes touchées psychologi­quement par le drame.

La mairesse a souvent des pensées pour les proches des victimes. Noël, ce sont des moments joyeux. On se retrouve en famille, entre amis, mais je pensais à ces familles-là où il manquait un membre autour de la table.

Pour elle, il est important de ne pas oublier ce triste événement, mais il faut aussi regarder vers l'avant.

Il faut que la vie continue. Quand tu es dans ton auto, si tu regardes juste dans ton ré‐ troviseur pour regarder en arrière, tu vas frapper le mur. Il faut regarder en avant, il faut avancer.

Sylvie Blanchette, mai‐ resse d’Amqui

Dès les premiers appels au 911, les premiers répon‐ dants ont été nombreux à soigner les blessés.

Peu de temps après, la di‐ rectrice adjointe du CISSS du

Bas-Saint-Laurent, Laurie Deschênes, dit avoir déployé une vingtaine de spécialist­es en santé mentale pour offrir de l'aide à la population.

Elle estime que plus de 200 personnes avaient été ci‐ blées comme étant suscep‐ tibles de vivre difficilem­ent le drame.

Au total, ce sont finale‐ ment une trentaine d'entre elles qui ont été suivies par la suite, certains jusqu'à l'été, précise-t-elle. Ce sont surtout des suivis en lien avec des gens qui avaient assisté à l’événement, qui revivaient ou qui revoyaient des choses ou des gens qui vivaient de l’anxiété aussi ou des gens qui vivaient des symptômes en lien avec le deuil.

Des messages d’espoirs

Il y a un an, la petite équipe de l'organisme Rayon partage en santé mentale s'est mobilisée pour soutenir ses membres dont plusieurs étaient bouleversé­s par la tragédie.

La directrice, Nanny Gau‐ det, souligne que des activi‐ tés ont été organisées, par exemple, de la peinture sur pierres sur lesquelles des messages d’espoirs ont été écrits.

Au printemps, elle rap‐ pelle qu'ils sont allés déposer les oeuvres près du lieu du drame.

Les gens qui marchent le long de la [route] 132, on ne sait pas ce qu'ils vivent dans ce moment-là, des fois ça dé‐ croche un sourire, ça fait du bien ça, ça fait penser à autre chose, puis ça donne l'espoir.

Nanny Gaudet, directrice, Rayon partage en santé men‐ tale

La présidente de la Fa‐ brique de l’église d’Amqui, Jeanne-D’arc Voyer, se sou‐ vient de la semaine durant laquelle sa trentaine de bé‐ névoles offrait du café sur le parvis de l’église à tous ceux qui avaient besoin de récon‐ fort.

On leur laissait toute la la‐ titude dont ils avaient besoin et ils venaient quand ça leur tentait et c’est eux autres qui décidaient si vraiment ils avaient besoin de ce ressour‐ cement-là, raconte Mme Voyer.

Activité de commémora‐ tion

Tous les organismes ren‐ contrés assurent que leurs équipes seront présentes pour soutenir les gens qui en prouveraie­nt le besoin lors des activités commémora‐ tives de mercredi prochain.

Horaire 13 mars 2024

7h05, les cloches de l'église vont sonner chaque heure, jusqu'à 17h05. 15h05, heure du drame. La Ville de‐ mande aux gens d'observer une minute de silence, peu importe où ils se trouvent. 18h, rassemblem­ent au parc Pierre-et-Maurice-Gagné. 18h30, marche jusqu’à l’église et recueillem­ent sur le boule‐ vard Saint-Benoît. 19h30, messe.

Aides attendues pour les organismes

Le premier ministre Le‐ gault était venu lui-même marcher sur la rue principale Amqui en mars 2023. Il en avait profité pour annoncer de l’aide supplément­aire en santé mentale dans la pro‐ vince.

Les responsabl­es d'Amqui soulignent que toute l’aide nécessaire pour soutenir la communauté était présente au moment de la tragédie, mais certains rappellent que les organismes demeurent sous-financés et qu'ils ont du mal à répondre aux besoins de tous les jours. De ce côté, l’aide financière se fait tou‐ jours attendre.

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Drame à Amqui Drame d’Amqui : une vingtaine de témoins pour l’enquête préli‐ minaire

l'ancien sénateur et candidat à la présidence, Moïse JeanCharle­s, qui est maintenant un allié de Guy Philippe, un ancien chef rebelle qui a mené un coup d'État réussi en 2004 et qui a récemment été libéré d'une prison améri‐ caine après avoir plaidé cou‐ pable de blanchimen­t d'ar‐ gent; EDE, de l'ancien pre‐ mier ministre Claude Joseph; Fanmi Lavalas lié à l'ancien président Jean-Bertrand Aris‐ tide; et la coalition du 21 dé‐ cembre dirigée par M. Henry.

Les personnes sanction‐ nées par l’ONU, accusées d’un crime ou qui souhaitent se présenter à la prochaine élection présidenti­elle, ne peuvent pas en faire partie.

Ce conseil exercera des fonctions présidenti­elles en attendant la mise en place d’un gouverneme­nt élu. Il choisira notamment un pre‐ mier ministre intérimair­e et un conseil des ministres, en plus d’établir un conseil élec‐ toral provisoire. Il collaborer­a également avec la commu‐ nauté internatio­nale pour as‐ sister au déploiemen­t de la force de l’ONU.

Les États-Unis ont dit s'at‐ tendre à ce que les membres du conseil de transition soient nommés d’ici 48 heures.

3. Quelles sont les réac‐ tions?

Dans une courte déclara‐ tion publiée mardi matin, la ministre des Affaires étran‐ gères du Canada, Mélanie Joly, a salué la conclusion d'un accord politique entre les parties prenantes haï‐ tiennes et a indiqué que le Canada soutiendra­it sa mise en oeuvre.

Nous restons préoccupés par la situation sécuritair­e en Haïti et appelons toutes les parties à oeuvrer pour un re‐ tour de la stabilité dans le pays.

Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères du Ca‐ nada

La France et les États-Unis ont également applaudi la démission de M. Henry.

Nous félicitons le premier ministre Henry pour son sens politique et pour avoir fait passer son pays en premier, a déclaré le porte-parole du départemen­t d’État améri‐ cain.

Du côté de la commu‐ nauté haïtienne, toutefois, les réactions sont loin d’être enthousias­tes. Si les Haïtiens sont d’accord avec le fait qu’Ariel Henry, qui n’avait ni légitimité ni appui populaire, devait partir, ils en ont contre la façon dont cela s’est fait, alors qu’aucun représenta­nt haïtien ne se trouvait autour de la table, souligne Frantz Voltaire, directeur général du Centre internatio­nal de docu‐ mentation et d'informatio­n haïtienne, caribéenne et afrocanadi­enne (CIDIHCA).

J'ai bien peur qu’on décide pour Haïti sans consulter les Haïtiens de l'intérieur ni de la diaspora, a soutenu M. Vol‐ taire lors d’une conférence de presse tenue à Montréal mardi matin. Il plaide donc pour une prise en compte des premiers concernés.

La transition, a-t-il estimé, doit permettre aux Haïtiens de se réappropri­er la direc‐ tion politique du pays [...] sans ça, on va encore dans un, deux, trois ans vers une crise qui sera encore plus profonde.

4. Où en est l’aide des Kényans?

En octobre, le Conseil de sécurité de l'ONU a donné son feu vert à l'envoi en Haïti d'une mission multinatio­nale menée par le Kenya. Ces ren‐ forts sont impatiemme­nt at‐ tendus pour tenter de réta‐ blir l’ordre dans une capitale en proie à la violence des gangs.

Or, ce déploiemen­t, déjà retardé par une décision de la justice kényane, pourrait l’être encore plus, à la suite de la démission d’Ariel Henry.

En effet, le Kenya a décidé de suspendre l'envoi des po‐ liciers, invoquant un change‐ ment radical à la suite de l'ef‐ fondrement complet de l'ordre public, a déclaré un haut responsabl­e du minis‐ tère des Affaires étrangères.

Le chef de l'État kényan, William Ruto, et Ariel Henry avaient pourtant signé le 1er mars à Nairobi un accord pour l'envoi de cette force qui devrait compter, à terme, quelque 2500 policiers.

Les États-Unis ont mini‐ misé cette annonce, estimant que l'accord de transition permettra la mise en place d'un nouveau gouverneme­nt dans un avenir très proche, comme le souhaite Nairobi. Il est tout à fait naturel que le Kenya veuille savoir qu'il y a un gouverneme­nt qui peut les accueillir, a déclaré le porte-parole du départemen­t d'État.

boit, dénonce la présidente de la communauté autoch‐ tone Santuario de Tres Pozos Kolla, Veronica Chavez.

La Puna est l’endroit le plus sec du monde où on gaspille des quantités d’eau pour extraire, par évapora‐ tion, de la saumure, le carbo‐ nate de lithium. Les résidus polluent l’environnem­ent pour toujours.

Camilo Palacios, ingénieur au CIMED

Au CIMED, Camilo met au point une façon plus écono‐ mique et écologique d’exploi‐ ter le lithium, de l’extraction au recyclage des batteries. Il travaille à un procédé d’élec‐ trolyse qui économiser­ait l’eau sans produits chimiques et en valorisant les résidus de magnésium et de borax.

Comme plusieurs, il doute de l’intérêt du président Ja‐ vier Milei pour l’environne‐ ment, lui qu'on a déjà décrit comme climatosce­ptique.

Et ce n’est pas tout : l'Ar‐ gentine est dans la course mondiale pour les réacteurs nucléaires modulaires d’ici 2030. Ce n’est pas un hasard, dit l’ingénieur nucléaire Juan Ignacio Arroyo, c’est le fruit de 70 ans de recherche, de design et d'opération de cen‐ trales nucléaires, dont une sur le modèle CANDU du Ca‐ nada.

De nouveau une grande puissance?

Juan Ignacio Arroyo a une vision positive de l’avenir énergétiqu­e et économique de l’Argentine : Vaca Muerta va jouer un rôle très impor‐ tant pour régler les pro‐ blèmes économique­s de l’Ar‐ gentine. Ce sera une source de précieux dollars. Il y a de quoi être optimiste. C’est comme si d’un coup on avait rebattu les cartes de l’Argen‐ tine; les possibilit­és sont ex‐ cellentes.

Le jeu de cartes, Javier Mi‐ lei est en train de le battre. Le président argentin penche du côté de la privatisat­ion à outrance, alors que l’État ar‐ gentin a une longue tradition, certaineme­nt excessive, d’in‐ tervention dans l’économie.

Le soir de sa victoire, Ja‐ vier Milei a dit : Nous allons adopter le modèle de la li‐ berté pour redevenir une puissance mondiale.

Oui, l’Argentine a déjà été une puissance mondiale. L’élégance de sa capitale, Buenos Aires, en témoigne. Le pays demeure une puis‐ sance agricole qui exporte beaucoup de soja et de boeuf. Javier Milei va disposer de nouveaux atouts majeurs : le gaz, le pétrole, le lithium et l’énergie nucléaire.

Des atouts qu’il ne faut pas gaspiller.

lors des primaires et des cau‐ cus, auraient le droit de se soumettre au vote à la convention.

Chez les démocrates, les nouveaux candidats doivent obtenir au moins 300 signa‐ tures de délégués pour être désignés. Chez les républi‐ cains, les règles de la conven‐ tion stipulent que les candi‐ dats doivent présenter des preuves de soutien de la part d'une pluralité de délégués dans au moins cinq États, au moins une heure avant que les personnes soient mises en nomination. Dans un tel cas, on assisterai­t à un mara‐ thon de tractation­s de cou‐ lisses, scrutin après scrutin, jusqu'au tour final qui consa‐ crerait un candidat victo‐ rieux. Historique­ment, cela fait plus de 50 ans, soit de‐ puis que la formule moderne des convention­s a été éta‐ blie, que ce cas de figure ne s’est pas matérialis­é.

Entre les convention­s et le jour de l’élection

Si Trump ou Biden reçoit l'investitur­e de son parti, mais meurt ou se retire (pour des raisons politiques, judi‐ ciaires ou de santé) avant le jour de l'élection, c’est le parti qui doit nommer un rempla‐ çant.

À ce sujet, les partis dé‐ mocrate et républicai­n ont adopté des règles qui défi‐ nissent explicitem­ent qu'un tel poste serait pourvu par un vote du comité national du parti, composé de quelques centaines de diri‐ geants locaux et de respon‐ sables d'États.

En attente des votes du collège électoral

Il faut rappeler qu’aux États-Unis, le président est officielle­ment élu par le sa‐ cro-saint Collège électoral, formé des grands électeurs choisis par le parti de leur État. Ceux-ci doivent se rendre dans la capitale de leur État pour y déposer les votes officiels en faveur du candidat qui a remporté l'État. D'où les manigances de Donald Trump et de ses par‐ tisans pour empêcher ledit processus entre l’élection de 2020 et la certificat­ion des ré‐ sultats du 6 janvier 2021, date à laquelle a eu lieu l'as‐ saut du Capitole à Washing‐ ton.

Au total, il y a 538 grands électeurs répartis entre les 50 États et le District de Co‐ lumbia. La formule de calcul consiste à avoir deux grands électeurs pour chaque État et pour Washington. À ces 102 s'ajoute un nombre de grands électeurs calculé en proportion de la population des États. On atteint alors 538.

Qu’arrive-t-il si le candidat vainqueur se retire de la course ou décède? Certains États ont des scénarios en place, mais ils sont plutôt rares à avoir défini cette pos‐ sibilité. Le problème est aussi que, constituti­onnellemen­t parlant, les 538 grands élec‐ teurs sont tenus de ne voter que pour des candidats éli‐ gibles. Il faudrait alors que les règlements soient modi‐ fiés en conséquenc­e.

Un décès avant le jour de l'investitur­e?

Si jamais le président élu meurt avant le 20 janvier 2025, date de la cérémonie d’assermenta­tion, on peut in‐ voquer le 20e amendement de la Constituti­on qui stipule que, dans ce cas, le ou la vice-président(e)e élu(e) de‐ vient président(e). Ainsi, le nouveau président nommera un nouveau vice-président, qui devra être confirmé par le Sénat.

Tous ces scénarios sont évidemment à géométrie va‐ riable, car la situation à la‐ quelle feront face les élec‐ teurs américains est unique dans leur histoire : avoir deux candidats, un président sortant et un ex-président qui ont, tous deux, fracassé les records d’âge lors de leur élection présidenti­elle et lors de leur campagne pour se faire réélire. Toutes les op‐ tions sont donc sur la table…

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