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Une aide additionne­lle de 133 millions $ US des États-Unis pour Haïti

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Anne Marie Lecomte, David Beauchamp Les États-Unis portent à 300 millions de dollars américains leur contribu‐ tion financière à l'aide hu‐ manitaire en Haïti et à la force de sécurité multina‐ tionale devant répondre aux problèmes de violence qui secouent le pays. C'est ce qu'a annoncé le secré‐ taire d'État américain, An‐ tony Blinken, lors d'un pas‐ sage à Kingston, en Ja‐ maïque, lundi.

Dans le cadre d'une réunion d'urgence organisée par la Communauté des Ca‐ raïbes (CARICOM), M. Blinken a annoncé une aide supplé‐ mentaire de 100 millions de dollars américains pour la force multinatio­nale et de 33 millions en aide humanitair­e.

Ces sommes viennent s'ajou‐ ter aux 170 millions déjà en‐ gagés.

Cette mission multinatio‐ nale d’appui à la sécurité, au‐ torisée par les Nations unies en octobre dernier, a pour objectif de stabiliser Haïti. Se‐ lon le porte-parole du dépar‐ tement d'État américain, Matthew Miller, Washington est en contact avec le Kenya, qui doit diriger la mission.

Nous avons eu une jour‐ née intense, mais une bonne journée aujourd'hui. Nous avons besoin de cette force multinatio­nale maintenant plus que jamais pour assurer la sécurité [en Haïti], où la si‐ tuation continue de se dété‐ riorer, a affirmé le secrétaire d'État.

M. Blinken s'est dit opti‐ miste, tout comme ses ho‐ mologues présents à la réunion de la CARICOM à Kingston. Chaque membre présent, dont le Canada, a re‐ connu la gravité de la situa‐ tion en Haïti et la nécessité d'apporter une aide supplé‐ mentaire pour favoriser le re‐ tour de la sécurité menacée par les gangs.

Le Canada avait annoncé, le 22 février dernier, une aide de 123 millions de dollars ca‐ nadiens, dont 80,5 millions pour la force multinatio­nale.

Au-delà des questions hu‐ manitaire et sécuritair­e, An‐ tony Blinken a précisé, à l'ins‐ tar d'autres représenta­nts des pays de la CARICOM, qu'il soutenait la mise en place ra‐ pide d'une transition poli‐ tique en Haïti par la création d'un collège présidenti­el in‐ dépendant pour aider le pays à se remettre sur la voie de la stabilité et de la croissance économique.

La première ministre de la Barbade, Mia Mottley, a spé‐ cifié que ce gouverneme­nt provisoire serait composé de gens qui ne pourront partici‐ per aux prochaines élections organisées, assurant ainsi une transition politique déci‐ dée par les Haïtiens euxmêmes.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé tous les ac‐ teurs politiques haïtiens à des négociatio­ns sérieuses pour rétablir les institutio­ns démocratiq­ues du pays.

Le système politique n'existe pas en Haïti

Haïti est plongé dans une spirale de violence en raison de la mainmise de gangs ar‐ més à Port-au-Prince, une ville en état de siège, selon l'Organisati­on internatio­nale pour les migrations (OIM). La police haïtienne tente de re‐ prendre le contrôle de la ca‐ pitale à la suite d'attaques perpétrées par ces groupes criminels contre au moins trois postes de police.

L'ambassadeu­r du Canada à l'ONU, Bob Rae, a confirmé que les autorités cana‐ diennes s'étaient entrete‐ nues, comme d'autres membres de la CARICOM, avec le premier ministre haï‐ tien, Ariel Henry, qui se trouve à Porto Rico. M. Rae n'a rien voulu dire du contenu de cet échange mené avec M. Henry ainsi qu'avec des membres de son équipe.

Les groupes criminels qui font régner la terreur en Haïti réclament la démission d'Ariel Henry, une demande qui est aussi relayée par une partie de la population haï‐ tienne.

Bob Rae décrit ainsi le marasme qui frappe l'État haïtien : Le problème, c'est qu'il n'y a pas de président maintenant, il n'y a pas de chef d'État, le système poli‐ tique n'existe pas, les institu‐ tions sont très affaiblies par les événements des der‐ nières années.

Nous devons pour nous tous, pas seulement pour la population d'Haïti, pour toute la région, c'est une né‐ cessité d'établir un État.

Bob Rae, ambassadeu­r canadien aux Nations unies à Tout un matin

Selon M. Rae, les pays de la région s'inquiètent d'un éventuel débordemen­t de la violence au-delà des fron‐ tières haïtiennes. Le crime organisé, les gangs organisés ne vont pas s'arrêter dans un pays; avec le trafic des per‐ sonnes, le trafic de drogue et tout ce qu'on voit, c'est un problème un peu partout dans le monde. Pas seule‐ ment dans les Caraïbes.

Lors d'une visite au Brésil et au Guyana récemment, l'ambassadeu­r canadien à l'ONU s'est fait dire par les autorités de ces pays que la violence en Haïti commence à avoir un impact partout dans la région.

Des élections promises, mais jamais tenues

Dimanche, le premier mi‐ nistre canadien s'était entre‐ tenu avec ses homologues de la Jamaïque et de la Bar‐ bade, Andrew Holness et Mia Mottley. Justin Trudeau a dit croire que la réunion d'ur‐ gence de lundi devait mener

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