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Une vieille contravent­ion fait des ravages sur la cote de crédit d’un résident d’Ottawa

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Le résident d'Ottawa Ri‐ chard McGrath raconte avoir eu un « réveil brutal » vendredi dernier lorsqu'il a reçu une alerte de son bu‐ reau de crédit lui indiquant que sa cote de crédit avait soudaineme­nt chuté.

L’enseignant de 57 ans a rapidement appris par la Ville d'Ottawa qu'en 2005, avant même la naissance de sa fille aujourd’hui en âge d'aller à l'université, on lui avait remis une contravent­ion de 127 $ sur la rue Elgin et qu'elle n'avait toujours pas été payée à ce jour, dit-il.

M. McGrath ne remet pas en question cette version de la ville. Mais qu'une vieille contravent­ion dont il n'a au‐ cun souvenir refasse surface 19 ans plus tard et fasse chu‐ ter sa cote de crédit de plus de 100 points au moment où il prévoyait de rénover sa maison est plus difficile à ac‐ cepter.

Ils n'ont pas cherché à me contacter, assure-t-il. S'ils l'avaient fait, j'aurais été heu‐ reux de payer.

Un outil de recouvre‐ ment légitime, réagit la Ville

M. McGrath n'est pas le seul dans cette situation. D'autres résidents se sont plaints en ligne d'alertes sur‐ prises liées à d'anciennes contravent­ions de la Ville d'Ottawa.

Plusieurs ont remarqué le 12 janvier 2024 comme la date à laquelle la dernière agence de recouvreme­nt en‐ gagée par la Ville, Financial Debt Recovery (FDR) avait ap‐ paremment ouvert un dos‐ sier sur eux.

Le trésorier municipal ad‐ joint de la Ville, Joseph Mu‐ huni, explique qu'Ottawa fait appel à de telles sociétés de‐ puis des décennies, mais que le contrat de cinq ans de FDR pour procéder au recouvre‐ ment des dettes précédem‐ ment confié à d'autres socié‐ tés a été attribué en janvier.

C'est peut-être la raison pour laquelle les résidents ont commencé à entendre parler de FDR à peu près à ce moment-là, estime-t-il.

Je pense que [FDR] a en quelque sorte menacé d'in‐ tensifier ses activités de re‐ couvrement, notamment en établissan­t des rapports au‐ près des agences d'évalua‐ tion du crédit. Nous compre‐ nons maintenant qu'ils ont procédé à l'inscriptio­n de cer‐ tains éléments sur les dos‐ siers de crédit des particu‐ liers.

M. Muhuni dit com‐ prendre que les alertes qui en ont résulté aient pu cho‐ quer, mais il ajoute que les rapports de solvabilit­é sont un outil de recouvreme­nt lé‐ gitime utilisé par de nom‐ breuses entreprise­s.

Avant cela, les gens re‐ çoivent généraleme­nt des avis répétés sur plusieurs mois s'ils n'ont pas payé une contravent­ion, assure M. Mu‐ huni.

L’avocat principal de FDR, Michael Famutimi, explique par courriel que la société était tenue de rappeler à tous les consommate­urs leurs obligation­s de paie‐ ment et de signaler ces paie‐ ments, qu'ils soient effectués ou non, aux agences d'éva‐ luation du crédit.

Personne contacté ne m'a

Un administra­teur en in‐ solvabilit­é agréé de Toronto, Doug Hoyes, explique que les municipali­tés ont régulière‐ ment recours à des agences de recouvreme­nt dans de tels dossiers.

La question reste de sa‐ voir si ces agences donnent aux gens le préavis de six jours exigé par la loi avant d'exiger le paiement ou de tenter de le recouvrer.

M. McGrath assure que ni la Ville ni FDR ne l’a contacté. Recevoir une alerte sur sa cote de crédit a été un choc désagréabl­e.

Il a finalement payé FDR, mais ne s'attend pas à ce que sa cote de crédit remonte avant des mois.

Avec les informatio­ns de Guy Quennevill­e de CBC News

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