L’UPA régionale déçue du budget
Le président régional de l'Union des producteurs agricoles, Mario Théberge, se dit déçu au lendemain du dépôt du budget par le ministre des Finances Éric Girard. La grogne observée dans le domaine de l’agri‐ culture est bien loin de s'essouffler.
Les doléances émanant du domaine agricole ne semblent pas avoir trouvé d'échos à Québec.
On ne comprend pas qu’on n’est même pas 1 % du budget du gouvernement. Il y a une grande partie qui va au remboursement de taxes dans nos municipalités. Il y a des choses qui ne sont pas cohérentes, a-t-il confié en entrevue à l’émission C’est ja‐ mais pareil.
Mario Théberge indique que ses collègues ont trans‐ mis leurs demandes, à maintes reprises, aux ins‐ tances politiques.
Le problème, ce n’est pas notre ministre de l’agricul‐ ture. Il comprend. On a un premier ministre qui ne considère pas l'agriculteur du tout. On a des preuves de plus en plus éloquentes, af‐ firme-t-il.
Le représentant des pro‐ ducteurs agricoles de la ré‐ gion se montre guère impres‐ sionné par les 50 millions $ dédiés à la création d’un nou‐ veau fonds d’investissement pour faciliter l’accès à la pro‐ priété des terres à de jeunes entrepreneurs.
On ne peut pas ne pas dire merci, mais il manque combien de fois ce montant [dans le budget]. Le pro‐ gramme d’aide à la relève agricole n’a pas bougé depuis 11 ans. Les statistiques disent que la valeur des terres a presque quadruplé depuis 12 ans, expose M. Théberge. Il faudrait peut être réajuster le tir. Si on veut de la relève, il va falloir que les programmes suivent l’augmentation des coûts.
Des manifestations dans la région?
La semaine à venir sera marquée par d’autres mani‐ festations dans le monde de l’agriculture. Celles-ci sont prévues à Québec et dans la Côte-Nord. Mario Théberge indique que d’autres opéra‐ tions de visibilité pourraient s’organiser ailleurs au Qué‐ bec, dont au Saguenay-LacSaint-Jean.
Il ajoute recevoir des ap‐ pels de producteurs mécon‐ tents qui souhaitent se faire voir et entendre.
Un producteur m’a dit: moi et ma gang, on va barrer des routes. S’il faut que je fasse de la prison, ça ne me dérange pas, je suis en train de perdre ma ferme de toute façon, raconte M. Théberge.
Valeurs des terres
La valeur des terres du Saguenay-Lac-Saint-Jean a augmenté de 24 % selon le dernier rapport de Finance‐ ment agricole Canada. Il s’agit de la hausse la plus éle‐ vée au pays même si les terres de la région sont parmi les moins coûteuses au Québec.
L’agriculture sert mieux ceux qui quittent que ceux qui veulent en arriver
Mario Théberge
Mario Théberge admet que les changements clima‐ tiques aident. Selon ce qu’il avance, il y a cinq à six se‐ maines de plus de végétation depuis 40 ans.
Il y a du monde qui voit qu’il y a des cultures de plus en plus faciles à faire. Il y a un avenir de plus en plus prospère pour notre région, souligne-t-il.
L’UPA régionale est, de‐ puis un moment, préoccupée par le prix des terres agri‐ coles
Ceux qui peuvent acheter des terres à ce prix sont ceux qui ont des fonds qu’on ne sait pas d’où vient l’argent ou ceux qui ont du vieux gagné, une grande superficie qu’ils donnent en garantie.