Budget provincial : déceptions en lien avec le logement en Mauricie
Des acteurs du monde éco‐ nomique et communau‐ taire de la Mauricie ont ré‐ agi au dévoilement du bud‐ get provincial. Un sujet fait l'unanimité : les critiques envers le manque de me‐ sures pour la construction de nouveaux logements.
Pour nous, c’est vraiment une aberration, affirme la co‐ ordonnatrice d’Info-Logis Mauricie, Claude Jalette.
Le gouvernement a an‐ noncé environ 153 M$ sur quatre ans pour financer la rénovation des habitations à loyer modique, mais Info-Lo‐ gis aurait voulu voir plus d’ar‐ gent pour la construction de nouvelles unités à loyer abor‐ dable.
On est inquiets, men‐ tionne-t-elle. Info-Logis reçoit énormément d'appels de personnes qui s'inquiètent de leur capacité à payer leur loyer. On ne parle pas juste de la personne vulnérable à revenu modique, on parle des personnes qui ont tra‐ vaillé toute leur vie, qui ont un régime de rente et qui ne suffira pas à payer leur loyer.
Le coordonnateur du Re‐ groupement des organismes d’éducation populaire auto‐ nome de la Mauricie (ROÉ‐ PAM), Marc Benoît, parle d’une grande déception par rapport à l’enjeu du loge‐ ment.
Il déplore l’absence de nouveaux investissements pour des logements sociaux et abordables. Est-ce que le gouvernement du Québec est bien conscient du degré de la crise du logement ici en Mauricie?, se questionne-t-il.
Environ 7,5 M$ sur cinq ans sont promis pour ac‐ croître le nombre de loge‐ ments étudiants et entretenir le parc immobilier, dont 1,5 M$ pour l’année financière 2024-2025. C’est si peu que je me demande si ça vaut la peine d’en parler, affirme, dé‐ couragé, Marc Benoît. Il trouve que Trois-Rivières au‐ rait besoin d’un bien meilleur coup de pouce dans ce dos‐ sier.
C'est un budget qui passe à côté de la crise sociale dans laquelle nous sommes. Mal‐ heureusement, on s'attendait à plus. On s'attendait à beau‐ coup plus particulièrement pour la Mauricie, pour notre région qui vit une crise.
Marc Benoît, coordonna‐ teur du Regroupement des organismes d’éducation po‐ pulaire autonome de la Mau‐ ricie (ROÉPAM)
De l’argent est injecté dans le programme Alloca‐ tion-logement, mais Marc Be‐ noît souligne qu’il s’agit de la poursuite d’un programme existant. Il aurait aimé, par exemple, qu’un plan de construction de logements soit mis sur la table.
La directrice générale de la Chambre de commerce et d’industries de Trois-Rivières, Geneviève Scott Lafontaine aurait aussi aimé voir plus de mesures pour favoriser la construction de nouveaux lo‐ gements, notamment pour accueillir les futurs tra‐ vailleurs. C’est quand même un parcours fastidieux pour la construction de de nou‐ veaux logements, affirme Ge‐ neviève Scott Lafontaine, qui trouve que le parcours peut être long pour un entrepre‐ neur en construction.
En lien avec la pénurie de main-d’oeuvre, elle se désole de ne pas avoir vu de nou‐ velles mesures incitatives. Elle a plutôt repéré des re‐ culs, notamment par rapport à l’intégration et au maintien des personnes plus âgées sur le marché du travail.
La directrice générale de la chambre de commerce dé‐ plore la disparition d’un cré‐ dit d’impôt pour l’embauche de travailleurs expérimentés.
Quelques mesures bien accueillies
La directrice générale de la Chambre de commerce et d’industries de Trois-Rivières qualifie de bonne nouvelle la création de financement pour des laboratoires indus‐ triels dans des zones d’inno‐ vation. Trois-Rivières fait par‐ tie, avec Bécancour et Shawi‐ nigan, de la zone appelée la Vallée de la transition éner‐ gétique et pourrait donc as‐ pirer à recevoir des investis‐ sements pour un tel labora‐ toire.
Geneviève Scott Lafon‐ taine croit que cela permet‐ trait à des entreprises de pouvoir tester leurs produits dans ce laboratoire indus‐ triel, alors on pourrait sûre‐ ment voir de nouveaux pro‐ duits, de nouvelles machines qui vont pouvoir sortir de ce laboratoire, estime-t-elle.
Parmi les points positifs, elle souligne aussi les 400 M$ sur cinq ans pour la francisa‐ tion ainsi que l’accompagne‐ ment et le soutien à l’intégra‐ tion des personnes immi‐ grantes. Pour les entreprises, c'est un grand besoin de bien intégrer les travailleurs, la main-d'oeuvre, qu’elles ont pu aller chercher là à l'interna‐ tional, dit-elle.
D’après les entrevues réa‐ lisées à l’émission En direct et Toujours le matin