Le syndicat de la papetière de Clermont demande à Résolu d’agir pour l’avenir de l’usine
Le syndicat des employés de la papetière de Cler‐ mont dans Charlevoix a fait une sortie publique mardi. Il exige que Produits fores‐ tiers Résolu (PFR), proprié‐ taire des installations, en fasse plus pour garantir l'avenir de l’usine, alors que le marché du papier journal connaît des boule‐ versements.
En 2023, les machines ont été fermées durant 41 jours, alors qu’elles ont la capacité de tourner à longueur d’an‐ née, d’après le Syndicat des travailleurs et travailleuses du papier de Clermont, affilié à la CSN.
Cela représente une baisse de production de 25 000 tonnes de papier, sur un total annuel qui avoisinait normalement les 228 000 tonnes, estime le syndicat.
Cette baisse de produc‐ tion serait liée à la diminu‐ tion des commandes de pa‐ pier journal, spécialité de l’usine. Le syndicat craint maintenant que la fin de la distribution du Publisac au Québec n’aggrave les choses dans les mois qui viennent, sans intervention de la part de Résolu.
Le marché du papier jour‐ nal est en déclin depuis des années, et rien n’a été fait pour préparer l’avenir de l’usine de Clermont, s’in‐ quiète Éric Marinoff, pré‐ sident du syndicat. D’après lui, cette inaction aura un im‐ pact considérable sur les tra‐ vailleurs et travailleuses qui ont dédié tant d’années à l’entreprise, a-t-il déclaré par communiqué.
Travailler à Clermont
La papetière de Clermont est l’un des plus gros em‐ ployeurs de l’est de Charle‐ voix. Elle emploie 166 per‐ sonnes, selon ce qu'on peut lire sur le site internet de Ré‐ solu.
Le syndicat craint que le manque de vision et de plani‐ fication de Résolu ne mette l’usine à risque de fermeture.
Le monde de Clermont, c'est à Clermont qu’ils veulent travailler. Des indus‐ tries comme la nôtre, dans une région comme Charle‐ voix, il n’y en a pas d’autres, déclare Éric Marinoff en en‐ trevue.
À la recherche d’un nou‐ veau créneau
Éric Marinoff se dit prêt à collaborer avec l'entreprise pour trouver des pistes de solutions pour diversifier la production de l’usine de Cler‐ mont, ce qui permettrait d’of‐ frir une meilleure sécurité d’emploi à ses membres.
C’est d’aller chercher les ressources nécessaires, re‐ garder avec les équipements en place ce qui pourrait être fait, ce qui pourrait être changé, ce qu’il faudrait mieux faire pour être ca‐ pables de viser d’autres cré‐ neaux, d’autres marchés, pro‐ pose Éric Marinoff.
D’après lui, la production de papier alimentaire pour‐ rait être une option envisa‐ geable.
Il estime aussi que la conversion de l’usine de pa‐ pier journal de Résolu à Gati‐ neau pour la production de papier d’emballage, étudiée par l’entreprise en 2022, pourrait permettre de rapa‐ trier plus de commandes à l’usine de Clermont.
La haute direction ren‐ contrera le syndicat
Par courriel, le vice-pré‐ sident affaires publiques pour l’est du Canada chez Ré‐ solu, Louis Bouchard, indique qu’une rencontre entre la haute direction de l’entre‐ prise et les représentants syndicaux de l’usine est pré‐ vue au début avril.
Elle sera selon lui l’occa‐ sion de répondre à toutes les questions en lien avec les in‐ quiétudes du syndicat, dont il prend acte.
L’usine de Clermont béné‐ ficie de nombreux avantages dont une force de travail de très haute qualité. Elle est au‐ jourd’hui en opération et re‐ présente un actif performant que nous souhaitons mainte‐ nir en activité, ajoute-t-il.