Du nickel pour encore au moins 25 ans au port de Québec
La multinationale Glencore en a encore pour de nom‐ breuses années à transbor‐ der du nickel au port de Québec. L'entreprise vient tout juste d'inaugurer une seconde mine au Nunavik et espère exploiter encore davantage de gisements à long terme.
Après des années de tra‐ vaux préparatoires, Glencore a finalement inauguré la mine Anuri, le mois dernier. Le projet permettra de pro‐ longer ses activités de l’entre‐ prise pour au moins 25 ans dans le Nord-du-Québec.
Nécessitant des investis‐ sements de 600 millions $, ce projet d'expansion vise à maintenir la production ac‐ tuelle de Mine Raglan, fon‐ dée en 1997, et non à aug‐ menter sa capacité annuelle. Chaque année, un volume de 40 000 tonnes de nickel est extrait des mines sous-ter‐ raines situées près de Salluit.
Québec au coeur de la chaîne
Le minerai extrait du sous-sol arctique passe par Québec et ses installations portuaires de la baie de Beauport. Ces infrastructures sont au coeur de la chaîne d'approvisionnement de Mine Raglan, affirme la porte-parole Amélie Rouleau.
Elles permettent de char‐ ger, d'entreposer et de trans‐ border le nickel par bateau à ses différentes destinations. Le nickel arrive par cargo en provenance du Grand Nord sous forme de pentlandite. Le minerai est transbordé dans les installations por‐ tuaires de Glencore puis en‐ voyé par voie ferroviaire dans une fonderie en Ontario.
La fonderie de Sudbury traite le concentré de nickelcuivre [...] pour produire une matte de nickel qui est en‐ voyée aux installations por‐ tuaires de la ville de Québec, d’où elle est expédiée à l’affi‐ nerie Nikkelverk de Glencore, en Norvège.
À Québec pour y rester
Avec l'inauguration de la mine Anuri, Glencore pro‐ jette de maintenir ses opéra‐ tions à Québec au cours de la même période. C’est en effet ce qui est prévu, indique l'en‐ treprise.
Il est même probable que le géant minier poursuive ses activités de Mine Raglan audelà de la présente durée de vie estimée.
Nos réserves prouvées suggèrent que Mine Raglan restera en opération pour encore au moins 25 ans. Ce‐ pendant, avec seulement 15 à 18 % de la propriété explo‐ rée à ce jour, nous nourris‐ sons de grandes ambitions quant à l'extension de la du‐ rée de vie de la mine, ajoute Amélie Rouleau.
Glencore est actuellement le seul opérateur du port de Québec à manutentionner du nickel.
Qualité de l'air
La multinationale est sou‐ vent montrée du doigt pour les dépassements de la norme de nickel émise dans l'air ambiant à Québec.
Après un récent assouplis‐ sement autorisé par le minis‐ tère de l'Environnement, la valeur maximale quotidienne est passée à 70 nano‐ grammes par mètre cube d'air, alors que la moyenne annuelle doit se maintenir à un maximum de 20 nano‐ grammes par mètre cube.
Glencore faisait partie des entreprises minières ayant fait pression pour assouplir la norme.
Malgré cet allègement no‐ table pour l'industrie, le seuil maximal a encore été dé‐ passé récemment. Le 16 no‐ vembre, à la station du VieuxLimoilou, la concentration du métal a été mesurée à 171 nanogrammes par mètre cube d’air, soit plus de deux fois la norme quotidienne.
Le navire Arvik 1, utilisé pour le transport du minerai de Raglan vers Québec, était alors amarré au port pour des opérations de transbor‐ dement.
Ayant déjà déploré être victimed'une chasse aux sor‐ cières, Glencore répète qu'elle a investi plus de 60 millions $ dans ses installa‐ tions portuaires de Québec au cours des dix dernières années, notamment pour le recouvrement complet du système de convoyeur, d’en‐ treposage et de chargement ferroviaire du nickel.
Des normes à respecter
Interrogé à savoir si Glen‐ core et le transbordement de nickel font partie des plans d'avenir, le Port de Québec n'a pas répondu directemet. L'orgnaisation veut à tout le moins s'assurer du respect des normes environnemen‐ tales, dont celle du nickel.
Les normes sont faites pour être respectées et le Port de Québec travaille in‐ lassablement avec les entre‐ prises présentes sur le terri‐ toire afin que les mesures soient mises en place pour respecter celles-ci. Cela inclut autant les opérations sur le territoire que celles durant l’étape de chargement/dé‐ chargement des navires, écrit le porte-parole et directeur des communications à l'Ad‐ ministration portuaire de Québec (APQ).
Tous les acteurs en lien avec le Port de Québec, ajoute-t-il, que ce soient les opérateurs de terminaux, les armateurs ou les expéditeurs ont un rôle à jouer.
Dans sa vision, produite après l'échec du projet de terminal de conteneurs Lau‐ rentia, l'APQ veut devenir un port reconnu par les citoyens pour sa gestion responsable du territoire, le respect de l'environnement et la protec‐ tion de la biodiversité, tout en se positionnant comme un chef de file mondial dans la concrétisation de chaînes d'approvisionnement du‐ rables.