Une réforme « urgente » du système de soins de longue durée réclamée au N.-B.
Après son premier rapport sorti lundi, le défenseur des droits des aînés en‐ fonce le clou. Dans un nou‐ veau document, Kelly Lam‐ rock appelle à une refonte « urgente » du système des soins de longue durée du Nouveau-Brunswick.
Ce dossier nommé Ce que nous voulons tous est la pro‐ longation de son rapport brutal titré Comment tout s’est écroulé dans lequel il dénonce un système social qui s’est effondré et qui ne répond plus correctement aux besoins de la population.
Après avoir pointé du doigt les échecs des gouver‐ nements depuis ces 30 der‐ nières années, Kelly Lamrock s’intéresse plus précisément à la situation des aînés dans le système de soins de longue durée de la province.
Il appelle à mener une sé‐ rieuse réflexion et un travail de fond de manière urgente.
Face à un système d’aide défaillant, les gens expriment ouvertement leur crainte d’être vieux ou malades et que l’aide n’arrive jamais vrai‐ ment, selon le défenseur des aînés.
Nous ne pouvons pas per‐ mettre que les personnes âgées soient rendues invi‐ sibles par leur manque d'in‐ dépendance, qu'elles soient oubliées.
Kelly Lamrock, défenseur des droits des aînés dans son rapport Ce que nous voulons tous
La situation est d’autant plus urgente que le Nou‐ veau-Brunswick à la popula‐ tion la plus âgée du Canada et son vieillissement va se poursuivre dans les décen‐ nies à venir.
57 recommandations à mettre en place
Kelly Lamrock reproche au système actuel d’être trop cloisonné, trop centralisé et de ne pas prendre assez en compte les solutions commu‐ nautaires et locales.
Les aînés et leurs familles se perdent dans un laby‐ rinthe de détails entre les mi‐ nistères de la Santé et du Dé‐ veloppement social et font face à trop d’attente et de bu‐ reaucratie.
Pour s’attaquer à la situa‐ tion, il propose 57 recom‐ mandations.
La première et principale recommandation est d’adop‐ ter une nouvelle loi sur les soins de longue durée. Celleci devrait permettre une ges‐ tion plus personnalisée et simplifiée des cas via la créa‐ tion d’autorités locales.
Ces autorités locales se‐ raient souples, basées sur la communauté et flexibles d'un point de vue administra‐ tif pour mettre le système au service de l'aîné et non l’in‐ verse.
Nous ne demandons pas plus de bureaucratie.
Kelly Lamrock, défenseur des droits des aînés dans son rapport Ce que nous voulons tous
Une meilleure collabora‐ tion entre les ministères du Développement social et de la Santé est primordiale pour la réussite de cette réforme du système, selon Kelly Lam‐ rock qui souhaite qu'elle soit présentée au Cabinet d'ici à l'automne prochain.
Elle garantirait les droits des adultes vieillissants et aurait comme premier objec‐ tif de leur permettre de res‐ ter à domicile quand cela est possible.
Pour rendre cela possible, le ministère du Développe‐ ment social devrait notam‐ ment créer un plan provincial pour améliorer les presta‐ tions d'aides pour les proches aidants qui sou‐ tiennent un proche vieillis‐ sant à domicile.
Le défenseur des aînés croit également que les tra‐ vailleurs sociaux devraient avoir plus de flexibilité pour approuver des mesures de soutien pour encourager le vieillissement à domicile.
Kelly Lamrock juge que le gouvernement devrait égale‐ ment augmenter le seuil du programme d’aide pour adapter les logements des
personnes âgées et garantir le traitement des demandes en deux mois maximum.
Pour améliorer le système de soins de longue durée, le défenseur des aînés veut aussi des inspections plus ré‐ gulières et complètes mais aussi inopinées des foyers de soins. Les foyers de soins et de soins spéciaux devraient, selon lui, être tenus d’établir des rapports réguliers et ac‐ cessibles au public pour les rendre redevable.
Le défenseur des aînés ré‐ clame une amélioration de la formation des travailleurs notamment via le CCNB et le NBCC ainsi qu'une augmen‐ tation des salaires et une amélioration des conditions de travail pour permettre de retenir le personnel.