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Difficile de survivre à une crise cardiaque à domicile

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Le Terre-Neuvien Kevin Mc‐ Carthy, résident de Corner Brook, a subi une crise car‐ diaque en novembre 2023 en maniant sa pelle dans son entrée.

Il a subitement ressenti une douleur à la poitrine et a commencé à transpirer. Il est rentré, il a pris une douche froide et il a demandé à sa femme d’appeler le 911. À l’arrivée de l’ambulance, son coeur ne battait plus.

Je ne réagissais pas. Je n’avais pas de pouls, pas de battements cardiaques, ex‐ plique Kevin McCarthy.

Les ambulancie­rs paramé‐ dicaux l’ont réanimé trois fois à l’aide de manoeuvres de ré‐ animation cardiopulm­onaire et d’un défibrilla­teur.

Ils m’ont donné une dé‐ charge électrique. Ils ont dé‐ tecté mon pouls. Ils ont pour‐ suivi leurs efforts et ils m’ont perdu. Ils m’ont donné une autre décharge électrique et encore une autre, relate M. McCarthy.

Seulement une sonne sur dix survit per‐

Le nombre de crises car‐ diaques signalées à l’exté‐ rieur des hôpitaux au Canada augmente fortement. Il y en a maintenant 60 000 par an‐ née alors qu’il y en a eu 35 000 en 2020, selon la Fonda‐ tion des maladies du coeur et de l’AVC du Canada, et seule‐ ment une personne sur dix y survit.

Kevin McCarthy a été transporté à l’hôpital à SaintJean où il a reçu deux endo‐ prothèses coronaires. Il se porte mieux. Il peut marcher un peu plus et il a changé son régime alimentair­e.

Je me répète que je vais bien, mais apparemmen­t, c'était bien plus grave que ce que je pensais, dit-il.

Près de la moitié des cas au Canada sont des per‐ sonnes âgées de moins de 65 ans, selon Donovan Taplin, un porte-parole de la Fonda‐ tion. M. McCarthy avait 58 ans au moment des faits.

Même au sein de notre organisati­on, nous avons été surpris de constater à quel point ce problème est bien plus important, affirme M. Taplin. Pensez à ce nombre : 60 000 personnes, c’est envi‐ ron un cas toutes les neuf minutes.

Pour un registre provin‐ cial des défibrilla­teurs

Kevin McCarthy a survécu grâce à l’action rapide des ambulancie­rs paramédica­ux, estime M. Taplin.

Il juge que le gouverne‐ ment tarde à créer un re‐ gistre des défibrilla­teurs ex‐ ternes automatisé­s (DEA). Terre-Neuve-et-Labrador est la seule province qui n’en a pas.

Nous avons besoin d’un système coordonné pour que lorsque quelqu'un subit un arrêt cardiaque, un réparti‐ teur à l'autre bout du fil puisse dire : "voici le DEA le plus près", explique Donovan

Taplin.

Il recommande que toutes les jeunes personnes dans la province reçoivent une for‐ mation en matière de ma‐ noeuvres de réanimatio­n car‐ diopulmona­ire et d'usage d'un défibrilla­teur, particuliè‐ rement en milieu rural où il est plus difficile d’avoir accès rapidement à des services médicaux.

Si nous voulons vraiment résoudre ce problème de cas nombreux et de faible taux de survie, nous devons nous assurer non seulement de la disponibil­ité des DEA, mais aussi de la normalisat­ion de la manière de les utiliser cor‐ rectement, conclut Donovan Taplin.

D’après un reportage de Colleen Connors, de CBC

tervention des infirmière­s praticienn­es, y compris dans des contextes autres que les soins de santé primaires.

Des efforts salués par des profession­nels de la santé

Ces annonces ont été bien accueillie­s par l’Associatio­n des infirmière­s praticienn­es de la Saskatchew­an.

La présidente de l’associa‐ tion, Michelle O’keefe, espère qu'à travers ces initiative­s, des infirmière­s praticienn­es seront incluses dans divers programmes de soins de santé, comme c'est le cas dans d'autres provinces.

Le Syndicat des infir‐ mières et infirmiers de la Sas‐ katchewan salue également ce projet pilote et espère être impliqué dans la mise en place des nouvelles cliniques.

On pourrait créer à ces endroits des cliniques finan‐ cées par l'État qui seraient di‐ rigées par des infirmière­s. Elles permettrai­ent aux habi‐ tants de ces régions d'avoir des soins de santé adéquats, indique la présidente du syn‐ dicat, Tracy Zambory.

Le Syndicat des infir‐ mières de la Saskatchew­an rappelle les besoins criants dans les communauté­s éloi‐ gnées de la province et es‐ père avoir un dialogue avec le gouverneme­nt provincial sur ce sujet.

Le NPD réclame plus d’actions

Le Nouveau Parti démo‐ cratique (NPD) de la Saskat‐ chewan indique, pour sa part, que les projets annon‐ cés par le gouverneme­nt pro‐ vincial ne sont pas assez dé‐ taillés.

Dans un courriel, la porteparol­e néo-démocrate en matière de santé, Vicki Mo‐ wat, estime que le gouverne‐ ment provincial attend que les choses se détérioren­t avant d’intervenir.

Elle rappelle qu’en Saskat‐ chewan, 200 000 personnes n'ont pas accès à un médecin de famille ou à une infirmière praticienn­e. Elle ajoute que la Saskatchew­an a perdu 35 médecins au profit d'autres provinces.

Avec les informatio­ns de Geneviève Patterson

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