Julien Lacroix devient porte-parole pour Le Grand Chemin
Les centres Le Grand Che‐ min viennent en aide aux adolescents de 12 à 17 ans aux prises avec des pro‐ blèmes de toxicomanie, de jeu excessif ou de cyberdé‐ pendance. Après avoir luimême effectué une théra‐ pie à la Maison Jean-La‐ pointe, Julien Lacroix a voulu redonner au suivant en offrant de son temps au centre dédié aux jeunes. L'organisme a accepté son offre car il croit que tout le monde a droit à une deuxième chance.
De l’eau a coulé sous les ponts depuis 2020 pour l’hu‐ moriste Julien Lacroix. Visé par des allégations d’agres‐ sion et d’inconduites sexuelles à la suite d’une en‐ quête menée par le quoti‐ dien Le Devoir, l’humoriste s’est retiré de la vie publique et a entrepris une thérapie.
Quatre ans plus tard, il re‐ vient à la scène, parle ouver‐ tement de sa démarche qui l’a mené vers la sobriété et veut redonner ce qu’il a reçu. Il a offert ses services au Grand Chemin, car une large partie de son public est com‐ posée de jeunes autant sur les médias sociaux qu'en salle, dit-il.
On s'est surtout intéressé à sa démarche de rétablisse‐ ment. Il a fait une thérapie, il a fait oui, des gestes pas trop reluisants. Sauf qu' il est en démarche de rétablissement et on voulait voir où il en était, explique David La‐ plante, le directeur général du Grand Chemin.
Je suis allé rencontrer les équipes de Québec, Mon‐ tréal, Saint-Célestin. On a eu de belles discussions, on a réfléchi aussi à la manière que je pouvais m'impliquer. Puis c'est allé de soi, raconte Julien Lacroix.
Quand on a fait la tournée des centres, il y a eu des dis‐ cussions très franches, très directes, très intéressantes. Mais l'élément qui sortait des intervenants, c'était : on croit à la deuxième chance.
David Laplante, le direc‐ teur général du Grand Che‐ min
Un centre de réadapta‐ tion n’est pas une prison
La première chose que souhaite faire Julien Lacroix, c’est de corriger l’image que bien des gens se font des centres de thérapie. Moimême qui est allé à Jean-La‐ pointe à Montréal, je m'ima‐ ginais un peu une prison, un peu sale avec des interve‐ nants et des bâtons qui te ra‐ mènent à l'ordre. Puis au fi‐ nal, c'est tellement pas ça, c'est tellement du monde im‐ pliqué, du monde à jour si on veut. C'est des places telle‐ ment propres. C'est des gens qui savent ce qu'ils font, puis qui ont le coeur à bonne place.
Il souhaite oeuvrer auprès des jeunes pour leur offrir la possibilité de développer leur créativité. L’art lui a permis de passer à travers l’épreuve.
Aller premièrement donner des formations d'écriture, de jeux, d'improvisation. Si ça peut allumer une ou deux personnes à guérir à travers ça, tant mieux.
Il souhaite aussi faire connaître l’organisme. Beau‐ coup de jeunes le suivent, beaucoup d'adolescents le suivent, beaucoup d'adoles‐ cents l'aiment, beaucoup aiment son humour, sa dé‐ marche. Et donc nous, on doit toujours rejoindre les adolescents [là] où ils sont, affirme le directeur général. Il mentionne que pendant la pandémie, les écoles n’ont pas pu faire connaître les centres, si bien que peu de jeunes et leurs parents igno‐ raient que cette ressource était à leur disposition.
Une deuxième chance pour tous
David Laplante est parfai‐ tement conscient du passé de son nouveau porte-pa‐ role. On ne nie pas ce qu'il a fait évidemment, mais ça fait partie de sa vie maintenant et on avance ensemble. Puis je pense que certains jeunes vont trouver certainement une inspiration. [Ils peuvent se] dire : "même [avec ce] que j'ai fait dans ma vie, il y a possibilité d'avancer puis de garder la tête haute mainte‐ nant".
C'est du travail constant, puis c'est d'avoir des objec‐ tifs, de ne pas non plus se laisser démotiver par de la violence sur les médias so‐ ciaux ou des trucs comme ça, puis de rester concentrés. On a une vie à vivre. Puis j'ai dé‐ cidé de la vivre debout en re‐ gardant vers l'avant, conclut Julien Lacroix.
À écouter :
Julien Lacroix en entrevue à Toujours le matin Pourquoi le Grand Chemin a choisi Ju‐ lien Lacroix