89M$ pour le nouvel édifice d’Halifax Water : un coût « excessif », dit une firme
La facture de 89 millions de dollars prévue pour la construction d’un nouveau centre d’exploitation pour Halifax Water n’est pas jus‐ tifiée, indique une nouvelle évaluation faite pour la Commission des services publics et de révision de la Nouvelle-Écosse.
L’agence chargée des ser‐ vices d’aqueduc de la métro‐ pole néo-écossaise prévoit construire cet édifice de 9200 mètres carrés dans le secteur de Burnside, à Dartmouth. Halifax Water compte y re‐ grouper ses quatre dépôts existants. Ce centre devien‐ drait le lieu de travail de 150 personnes à son ouverture, prévue en juillet 2026.
Mais le coût de ce projet a augmenté avant même qu’une première pelletée de terre soit soulevée. Alors qu’il se chiffrait à 52 millions de dollars en avril 2023, il a grimpé à 89 millions de dol‐ lars en novembre de la même année.
Le budget du projet a été légèrement revu à la baisse depuis novembre 2023, et la taille du bâtiment a été aug‐ mentée de 14 %.
La Commission a de‐ mandé un second avis après cette augmentation de 37 millions de dollars.
Nous recommandons que la demande de financement actuelle ne soit pas approu‐ vée tant que la conception, la portée et le budget n'auront pas été validés, a déclaré la société de services immobi‐ liers CBRE, qui a mené l'étude.
Son rapport de 38 pages a été publié cette semaine par le conseil d'administration de l’organisme de réglementa‐ tion de la province.
La réalisation de projet intégrée en cause ?
Le coût estimé a grimpé en flèche après que le service public a décidé d'avoir re‐ cours à la réalisation de pro‐ jet intégrée (RPI), une mé‐ thode dans laquelle les coûts de construction et les béné‐ fices pour les participants au projet sont convenus dès le départ dans un contrat unique. Le propriétaire, l'en‐ trepreneur général et les autres intervenants colla‐ borent pour s'assurer que ces objectifs soient atteints.
Des experts ont expliqué à Halifax Water que cette ap‐ proche permettrait de ré‐ duire les risques rencontrés sur le marché de la construc‐ tion en raison des pénuries de main-d'oeuvre et des per‐ turbations dans les chaînes d'approvisionnement.
CBRE estime que les membres de l'équipe tra‐ vaillant sur le projet - BirdChandos Joint Venture, Group2 Architecture, FBM, CBCL et Atlantica Mechanical Contractors - sont expéri‐ mentés et devraient rester impliqués dans les pro‐ chaines phases du projet pour les mener à bien.
Cela dit, compte tenu de la raison floue de l'augmen‐ tation de la taille du bâtiment et de l'augmentation irréa‐ liste du coût du budget, il se‐ rait recommandé de fixer des objectifs plus réalistes, note CBRE.
Il est recommandé que le contrat de RPI soit revu par un spécialiste des contrats afin de s'assurer que Halifax Water comprend ses obliga‐ tions, ses risques et sa pleine compréhension des coûts.
Dans son rapport, CBRE affirme que le budget actuel contient des imprévus exces‐ sifs. La firme estime, par exemple, que les 8 % prévus pour les risques de construc‐ tion devraient être ramenés à 3 %.
Le consultant s'est égale‐ ment demandé si le contrat était à la hauteur de ce qu'il prévoyait.
Le contrat indique que le propriétaire est tenu de payer le coût des travaux même s'ils dépassent les coûts prévus. Cette déclara‐ tion semble aller à l'encontre de l'objectif de l'approche de RPI, ajoute la firme.
Halifax Water a refusé de répondre aux points soulevés par CBRE.
Halifax Water reconnaît qu'il s'agit d'un investisse‐ ment important et s'engage à agir dans le meilleur intérêt de ses clients, a déclaré un porte-parole dans une décla‐ ration à CBC News.
Nous examinons le rap‐ port et travaillons avec le consultant ainsi qu’avec le conseil d'administration pour répondre aux questions et aux préoccupations soule‐ vées.
Avec les informations de Paul Withers, CBC