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De jeunes agriculteu­rs préoccupés par l’augmentati­on de la valeur des terres agricoles

- Ernst Jeudy

Le prix des terres agricoles explose un peu partout au pays, selon le dernier rap‐ port de Financemen­t agri‐ cole Canada (FAC). Un agri‐ culteur et un professeur en sociologie estiment que cette tendance est inquié‐ tante pour l'avenir du sec‐ teur agricole, car il est de plus en plus difficile pour les jeunes agriculteu­rs d'acquérir des terres.

terres agricoles cultivées au pays.

L'agriculteu­r Joël Denis a une ferme familiale à SaintDenis.

Il estime que le prix élevé des terres agricoles crée une pression chez les agricul‐ teurs. Selon lui, cela pourrait ralentir les projets à court terme ou rendre l'achat d'une terre plus difficile pour les jeunes qui travaillen­t dans ce domaine.

C’est négatif pour moi qui veux augmenter les acres, déplore-t-il. C'est 2000 $ à 3000 $ l'acre. Quand tu as un étang de cinq acres, cela fait presque 15000 $ juste pour nettoyer le terrain.

Joël Denis espère toute‐ fois tirer profit de l’augmen‐ tation du prix des terres agri‐ cole à long terme.

Si la valeur de la terre reste forte, à long terme c'est un bénéfice pour moi, af‐ firme-t-il.

Cette hausse des prix s’ex‐ plique par plusieurs facteurs, affirme André Magnan, pro‐ fesseur de sociologie à l’Uni‐ versité de Regina.On peut ex‐ pliquer la hausse selon les tendances d'offre et de de‐ mande.

C’est sûr qu'il y a toujours des agriculteu­rs qui cherchent de nouvelles terres à exploiter, indique-t-il. Il y a aussi de l'autre côté des investisse­urs qui s'inté‐ ressent à acheter des terres agricoles.

Je crois qu’on peut s’in‐ quiéter de ces hausses très rapides pour la valeur des terres.

André Magnan, profes‐ seur de sociologie à l’Univer‐ sité de Regina

M. Magnan partage les préoccupat­ions de Joël Denis et indique que cela va être compliqué pour les agricul‐ teurs qui commencent leur carrière.

Même si on a hérité de grandes superficie­s de terres de nos parents, souvent on cherche à faire grandir l'ex‐ ploitation, indique-t-il. On ne peut jamais prévoir avec grande certitude le climat, la météo, les prix des grandes cultures, les taux d'intérêt. Donc il y a beaucoup de fac‐ teurs qui sont imprévisib­les et difficiles à contrôler.

Malgré certaines inquié‐ tudes, Joël Denis pense que la Saskatchew­an reste tou‐ jours attrayante pour les agriculteu­rs au niveau du prix des terres.

André Magnan indique, pour sa part, que les terres agricoles de la Saskatchew­an sont très attrayante­s pour les investisse­urs.

On n'a pas vu une chute dans la valeur des terres agri‐ coles en Saskatchew­an de‐ puis plus de dix ans, dit-il.

Avec les informatio­ns de David Houle et Pier-Olivier Nadeau

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