Une fête foraine pour parler de santé mentale aux ados
Y a-t-il un meilleur moment pour parler de santé men‐ tale avec les jeunes… qu’à la fête foraine? C’est le pari que prend le Théâtre Les Gros Becs avec son installa‐ tion interactive Passe au
suivant.
Stratégiquement disposée dans un lieu passant de l’école Roger-Comtois, à Lo‐ retteville, Passe au suivant pique la curiosité des jeunes, qui, rapidement, se mettent en rang pour expérimenter les trois kiosques de l’installa‐ tion.
C’est intrigant, c’est plein de couleurs, de lumières, on a envie d’y aller, témoigne Marie-Pier, élève de deuxième secondaire.
Je suis curieux, ça a l’air in‐ téressant. C’est important, en plus, la santé mentale, pis ça nous fait passer le temps du‐ rant le midi, enchaîne Ga‐ briel, également en deuxième secondaire.
Actuellement en tournée dans cinq écoles secondaires de Québec, Passe au suivant pimente le quotidien des élèves, et profite de l’occa‐ sion pour aborder positive‐ ment et avec bienveillance le thème de la santé mentale.
On ne veut pas confronter les jeunes dans des choses qui pourraient les mettre mal à l’aise ou dans un état an‐ xieux, explique Héléna Ri‐ chard, chargée aux projets spéciaux et action commu‐ nautaire pour le Théâtre Les Gros Becs.
On veut vraiment juste qu’ils vivent un moment joyeux et qu’ils prennent soin de leur santé mentale et de celle de leur entourage.
Héléna Richard, Théâtre Les Gros Becs
Trois kiosques, trois oc‐ casions de partage
Il y a trois kiosques à visi‐ ter. Dans La Distributrice, on invite les jeunes à écrire sur un bout de papier une re‐ commandation bien-être qui sera ensuite partagée à d’autres jeunes via une distri‐ butrice.
Juste à côté, La Voyante propose à ses visiteurs de donner ou de recevoir un conseil sur la solitude, l’an‐ xiété, les conflits avec les pa‐ rents ou encore sur la rup‐ ture amoureuse.
En terminant, La Machine de force donne l’occasion aux participants de se décharger de leurs énergies négatives avec un gros marteau.
On parle de santé men‐ tale, c’est un peu plus léger, ludique, que d’aller dans les grands maux sérieux de la santé mentale qui peuvent être intimidants. C’est une fa‐ çon différente d’en parler , ajoute Mme Richard.
Le partage de conseils et d’idées entre élèves est en‐ couragé. Une stratégie ga‐ gnante, selon Auréliane Macé, la directrice artistique de Passe au suivant.
Quand on est adolescent, on a l’impression que l’adulte ne nous comprend pas. La plupart des adolescents tra‐ versent des choses similaires, et entre eux, ils peuvent jus‐ tement se sentir moins seuls. Ça [Passe au suivant] fait une différence pour un jeune, qui, sur son midi, peut rece‐ voir le conseil d’un ami.
Le but de l’installation est aussi d’aiguiller les adoles‐ cents vers les bonnes res‐ sources. En effet, Les Gros becs a travaillé en collabora‐ tion avec le Centre de pré‐ vention du suicide et la Fon‐ dation Jeunes en Tête pour l’élaboration de Passe au sui‐ vant.
On a vraiment de beaux échanges, de beaux retours, ça ouvre des discussions et ça, c’est plaisant. Au fil des jours, il y a des jeunes qui re‐ viennent, qui se confient... des fois, ça les met juste de bonne humeur pour la jour‐ née! conclut Mme Macé.
Après l’école secondaire Roger-Comtois, Passe au sui‐ vant sera présenté à l’école secondaire Vanier et à l’école secondaire de la Seigneurie.