Israël cherche à importer des véhicules blindés canadiens
Ottawa laisse volontaire‐ ment en suspens une de‐ mande d’exportation de vé‐ hicules blindés fabriqués au Canada destinés au gou‐ vernement israélien, a ap‐ pris Radio-Canada.
Peu de temps après l’at‐ taque meurtrière du 7 oc‐ tobre menée par le Hamas, une requête hautement sen‐ sible a fait son chemin jus‐ qu’au bureau de la ministre des Affaires étrangères, Mé‐ lanie Joly.
Le gouvernement israé‐ lien souhaite importer une trentaine de véhicules blin‐ dés légers de type Senator du fabricant ontarien Roshel, dont le PDG, Roman Shimo‐ nov, est originaire d'Israël, où il a servi dans l'armée. L'en‐ treprise précise que ces véhi‐ cules seraient utilisés pour usage policier et intérieur en Israël.
Pour que la transaction aboutisse, Ottawa doit accor‐ der les licences d’exportation nécessaires. La requête est demeurée en suspens depuis trois mois, selon ce qu'af‐ firme le fabricant Roshel.
Selon nos informations obtenues auprès de deux sources, le gouvernement ca‐ nadien laisse volontairement traîner le traitement du dos‐ sier vu le contexte politique extrêmement délicat qui en‐ toure le conflit Israël-Hamas.
Si le gouvernement fédé‐ ral autorise cette transaction, il risque de s’attirer les foudres de groupes propales‐ tiniens et de se faire accuser de complicité dans les opéra‐ tions de l’armée israélienne dans la bande de Gaza, alors que les morts civiles s’accu‐ mulent chez les Palestiniens.
Interpellé par les journa‐ listes, le premier ministre Jus‐ tin Trudeau s’est montré éva‐ sif.
Le Canada a un des ré‐ gimes les plus robustes au ni‐ veau des permis d’exporta‐ tion. Nous allons continuer de nous assurer que les règles soient suivies.
Justin Trudeau, premier ministre du Canada
Manque de clarté
Depuis des semaines, le Nouveau Parti démocratique (NPD) réclame l’interdiction des exportations de matériel militaire vers Israël en raison de l’assaut brutal [...] du gou‐ vernement Nétanyahou contre la population de Gaza.
Le gouvernement libéral de Justin Trudeau devrait être plus clair et plus ferme, a in‐ diqué le député néo-démo‐ crate Alexandre Boulerice, en entrevue avec Radio-Canada jeudi. M. Trudeau doit faire preuve de leadership, au lieu de vendre des armes à Israël, il devrait travailler pour un cessez-le-feu immédiat.
Il y a beaucoup d’ambi‐ guïté et d’ambivalence dans la position des libéraux. […] Ce genre de véhicule peut être utilisé dans des opéra‐ tions qui vont mettre en dan‐ ger la vie de civils et d’inno‐ cents.
Alexandre Boulerice, dé‐ puté du NPD dans Rose‐ mont-La Petite-Patrie
Richard Marceau, du Centre consultatif des rela‐ tions juives et israéliennes, dénonce lui aussi le manque de clarté, mais en ce qui concerne la fiabilité du Ca‐ nada aux yeux de ses alliés. La politique canadienne manque de clarté. La de‐ mande pour les permis d’ex‐ portation pour ces véhicules, qui ne sont pas des véhicules offensifs, a été faite à l'au‐ tomne dernier.
[Le fait qu’on soit] en mars et qu’on n’ait pas en‐ core de réponse envoie des signaux très inquiétants à un pays dont le Canada dit être un allié. C’est décevant, c’est inquiétant et c’est malheu‐ reux.
Tout envoi de matériel discrètement suspendu
Radio-Canada a pu confir‐ mer jeudi que, depuis le 8 janvier, le gouvernement fé‐ déral a suspendu l'octroi de permis d'exportation pour du matériel militaire non létal destiné à Israël, craignant qu'il puisse être utilisé lors d'opérations qui violent les droits de la personne.
Le gouvernement n'avait toutefois pas annoncé publi‐ quement cette décision.
La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, avait plutôt assuré, fin jan‐ vier, que le Canada avait uni‐ quement autorisé l’exporta‐ tion d’équipements militaires « non létaux » vers Israël de‐ puis le début de sa guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza.
Le gouvernement fédéral ne donne pas non plus de liste détaillée de l’équipe‐ ment qu'il a fourni à Israël, du 7 octobre 2023 au 8 jan‐ vier 2024.
Suivez notre couverture en direct sur les derniers dé‐ veloppements de la guerre entre Israël et le Hamas
le monde judiciaire. Vous n’avez qu'une seule occasion de faire certifier la requête et, cette fois, nous avons réussi.
La période couverte par les recours autorisés com‐ mence le 25 janvier 2020 et se termine le 5 mai 2023. Les plaignants sont des proches de résidents et de visiteurs de foyers qui ont contracté la COVID-19 et qui ont perdu la vie pendant la pandémie.
Par ailleurs, le juge Mor‐ gan n’a pas voulu certifier deux autres demandes de re‐ cours collectif, l’une contre des dizaines de foyers indé‐ pendants, l’autre contre des foyers sous la supervision de
municipalités.
Des foyers privés pondent
Chartwell considère que le recours qui a été autorisé n’est pas fondé et entend se défendre vigoureusement, a déclaré dans un courriel sa vice-présidente aux commu‐ nications et au marketing, Sharon Ranalli.
De son côté, un porte-pa‐ role de Revera a affirmé que puisque l’affaire est devant les tribunaux, la compagnie ne peut faire de commen‐ taire pour le moment.
Kristian Partington, direc‐ teur des communications de Schlegel Villages, souligne que les allégations seront examinées par la cour.
Il soutient que les établis‐ sements de la compagnie ont à coeur d’offrir des services et des soins de qualité aux résidents et qu’ils s’efforcent de faire preuve de transpa‐ rence, comme ils l’ont fait pendant la pandémie.
Le secteur des soins a fait face à des défis immenses et sans précédent pendant la pandémie, ajoute-t-il. Pour y faire face, nos équipes ont suivi les conseils du médecin hygiéniste en chef de l’Onta‐ rio.
Un pas vers la justice
Pour Vivian Stamatopou‐ los, ces recours collectifs sont un pas de plus vers une res‐ ponsabilisation des foyers et un semblant de justice pour les plaignants, ce qu’ils n’ont pas pu obtenir de la part du gouvernement ni même de la police. Cette chercheuse et militante pour les résidents de foyers de soins de longue durée est aussi professeure à l’Université Ontario Tech.
Ces familles ne retrouve‐ ront jamais leurs proches. Elles ne s’attendent pas à ce que tout aille bien une fois qu’elles auront gagné un de ces procès, mais le simple fait d'avoir une sorte de re‐ connaissance des actes ré‐ préhensibles, c’est vraiment tout ce qu’elles recherchent, dit-elle.
Se tourner ainsi vers les tribunaux peut aussi faire en sorte que les compagnies d'assurance revoient et ren‐ forcent les règles qu’elles im‐ posent aux prestataires de soins de longue durée, c'està-dire les normes que ces établissements doivent suivre pour conserver leur assurance. C’est un effet se‐ condaire intéressant de ces poursuites, relève la profes‐ seure Stamatopoulos. Dans bien des cas, ces compagnies d'assurance vont alors vou‐ loir créer des mécanismes et instituer de nouvelles normes.
Aucune des allégations des plaignants n'a été prou‐ vée à ce jour devant une cour de justice.
Avec des informations de Mathieu Simard et de Mike Crawley