Documents confidentiels gardés par Trump : la juge rejette une première motion
La juge fédérale de la Flo‐ ride qui préside le procès intenté contre l'ex-pré‐ sident Donald Trump pour gestion négligente de se‐ crets d'État a rejeté, jeudi, l'une des nombreuses mo‐ tions visant l'abandon des accusations portées contre lui.
À l'issue d'une audience de près de quatre heures consacrée à deux des neuf motions déposées par les avocats de M. Trump, la juge Aileen Cannon a réfuté leurs arguments selon lesquels la loi sur l'espionnage (Espio‐ nage Act), en vertu de la‐ quelle il a été inculpé, est trop vague et donc inappli‐ cable.
Vous conviendrez que le fait de déclarer qu'une loi est inconstitutionnellement vague serait une mesure tout à fait extraordinaire, a lancé la juge Cannon aux avocats de la défense.
C'est la première fois que la magistrate, qui a été nom‐ mée par Donald Trump, sta‐ tuait sur une des nom‐ breuses requêtes de la dé‐ fense destinées à faire avor‐ ter le procès.
Trente-deux des 40 chefs d'accusation portés contre lui dans cette affaire par le pro‐ cureur spécial Jack Smith l'ont été en vertu de la loi sur l'espionnage, qui régit le trai‐ tement des documents clas‐ sifiés. Les 32 chefs d'accusa‐ tion correspondent à autant
de documents confidentiels.
Pas de décision sur une autre motion
L'autre motion présentée par les avocats de la défense qui a été débattue pendant la journée, et sur laquelle la juge n'a pas rendu de déci‐ sion, cible la loi sur les docu‐ ments présidentiels (Presi‐ dential Records Act).
Ils affirment que l'ancien président a déclassifié avant la fin de son mandat les do‐ cuments qu'il a emportés à sa résidence de Mar-a-Lago et que cela le protège donc des poursuites.
Même si elle n'a pas tran‐ ché cette question, la juge Cannon a semblé peu récep‐ tive à cet argument. Il est dif‐ ficile de voir comment cet ar‐ gument peut justifier le rejet des accusations, a-t-elle dit, ajoutant qu'il se prêtait mieux à une présentation de‐ vant un jury.
Le procureur spécial Jack Smith accuse Donald Trump d’avoir mis en danger la sécu‐ rité nationale des États-Unis en conservant, après son dé‐ part de la Maison-Blanche, des documents confidentiels dans sa résidence de Mar-aLago, certains ayant le plus haut degré de confidentialité.
Les documents en ques‐ tion incluaient notamment des informations sur les ca‐ pacités de défense des ÉtatsUnis et de pays étrangers, sur les programmes nu‐ cléaires américains et sur les vulnérabilités potentielles en cas d'attaque contre les
États-Unis et leurs alliés.
Pendant l'audience, la dé‐ fense a avancé que la pour‐ suite découlait de motiva‐ tions politiques. Les avocats de Donald Trump ont évoqué la décision du procureur spé‐ cial Robert Hur de ne pas porter d'accusations à l'issue de son enquête sur la négli‐ gence dans la gestion de do‐ cuments confidentiels par le président Joe Biden. Son rap‐ port signalait cependant des différences entre les deux dossiers.
Outre les chefs d'accusa‐ tion pour rétention illégale d'informations portant sur la sécurité nationale, les plus nombreux, Donald Trump est notamment accusé de conspiration pour faire en‐ trave à la justice et de faux témoignage.
Il avait plaidé non cou‐ pable l'été dernier.
Donald Trump, qui, plus tôt cette semaine, a amassé suffisamment de délégués