Des Saskatchewanais d’origine haïtienne préoccupés par la spirale de violence en Haïti
La grave crise politique, so‐ cio-économique et sécuri‐ taire que connaît Haïti de‐ puis quelque temps ne laisse pas indifférents les Saskatchewanais et les Fransaskois qui sont d’ori‐ gine haïtienne. Ils s’in‐ quiètent surtout de la nou‐ velle spirale de violence dans ce pays où des gangs lourdement armés im‐ posent leur loi.
Certains d'entre eux s'émeuvent de l’état d’ur‐ gence en Haïti et du fait que de centaines de personnes qui résident dans des quar‐ tiers contrôlés par des bandes criminelles ont fui leur maison.
Nancie Auguste, une habi‐ tante de Regina, affirme qu'il est difficile de voir la détério‐ ration sécuritaire et politique dans son pays d’origine à dis‐ tance.
C’est la souffrance, c'est la douleur, c’est la guerre, ça fait très mal au coeur, ça fait très mal à voir, c’est très dur à vivre.
Nancie Auguste La situation sécuritaire demeure instable en Haïti au point que de nombreux pays comme les États-Unis ont évacué leurs membres du personnel diplomatique.
Pour le Réginois d'origine haïtienne, Carlos PetitHomme, il est de plus en plus urgent de rétablir la sécurité pour permettre à la popula‐ tion de vaquer librement à ses activités.
On a besoin d'une force. S'il n'y a pas de force et de sécurité pour aider les Haï‐ tiens, il n'y aura pas de chan‐ gement, affirme-t-il. Ce der‐ nier était policier en banlieue de Port-au-Prince en plus d’assurer la sécurité de l’exprésident Jean Bertrand Aris‐ tide.
Carlos Petit-Homme veut qu'une force de sécurité in‐ ternationale soit déployée pour aider la police à restau‐ rer l’ordre. Selon lui, une in‐ tervention militaire étrangère de 5 à 10 ans serait la solu‐ tion, rappelant que les mis‐ sions de paix de l'ONU en Haïti ne durent pas assez longtemps.
Le journaliste indépen‐ dant basé en Haïti Étienne Côté-Paluck tire la sonnette d’alarme en ce qui concerne une possible famine qui pourrait toucher le pays suite à la démission du premier ministre Ariel Henry.
Normalement ce n’est pas un enjeu, mais comme tout est fermé autour de la capi‐ tale, les transports même sont difficiles dans le pays, indique-t-il.
L’économie est vraiment à plat, c’est ça qui fait vraiment souffrir la population.
Étienne Côté-Paluck, jour‐ naliste indépendant basé en Haïti
Des milliers de détenus sont en fuite après l’assaut des gangs armés sur le plus grand centre carcéral d'Haïti et la prison de la Croix-desBouquets. Ces derniers ont mis le feu et pillé certains commissariats de police.
Les actes de violence et l’impasse politique des der‐ niers mois ont poussé à la porte le chef du gouverne‐ ment qui ne pouvait pas ren‐ trer au pays, après un voyage au Kenya.
Plusieurs des personnes qui ont été interrogées voient dans le départ d’Ariel Henry une solution tempo‐ raire.
Entretemps, la diaspora haïtienne en Saskatchewan attend une solution pour ré‐ soudre les problèmes dans ce pays qu’on appelait autre‐ fois la Perle des Antilles.
Avec les informations de Geneviève Patterson et Sa‐ sha-Wilky Merazil