Déficience intellectuelle : un organisme dénonce le manque de financement chronique

Shineeca McLeod est une femme avec une déficience intellectuelle. Malgré les défis de son quotidien, elle travaille comme concierge depuis six ans. Elle s'in‐ quiète du manque de fi‐ nancement de services qui lui permettent d'avoir une certaine autonomie au quotidien.

Community Living To‐ ronto, une association à but non lucratif pour les per‐ sonnes handicapées, dit être confrontée à une crise sans précédent face à un déficit budgétaire.

Sur les 117 organisations [comme nous] à travers la province, environ 50 % d'entre nous sont en déficit, et 68 % prévoient être en dé‐ ficit l'année fiscale suivante, explique le PDG Brad Saun‐ ders.

L'organisme affirme avoir été contraint de vendre trois foyers de groupe malgré une liste d'attente de 4000 per‐ sonnes pour pouvoir mainte‐ nir ses services existants.

L'inflation galopante

a poussé Community Living To‐ ronto et d'autres agences en Ontario dans le déficit, af‐ firme l'association qui tente d'attirer l'attention du gou‐ vernement ontarien avant le budget du printemps.

Personne n'a perdu son logement en raison de la vente de ces trois propriétés puisqu'elles n'étaient pas ha‐ bitées au moment de leur vente. Les résidents avaient été transférés vers d'autres maisons, confirme-t-il.

Ces établissements per‐ mettent à ces personnes vul‐ nérables de vivre en commu‐ nauté. Community Living To‐ ronto offre entre autres des services d'accompagnement et facilite l'accès à l'emploi.

Au total, environ 500 per‐ sonnes handicapées sont lo‐ gées par l'organisme à but non lucratif.

Shineeca McLeod a juste‐ ment bénéficié de ce soutien pour trouver un poste stable où elle peut être autonome. Elle nettoie des immeubles de bureaux à Toronto depuis six ans et bénéficie de l'aide de l'organisme depuis 2009.

Si je perdais ces services, je serais dévastée. Cela me briserait le coeur.

Shineeca McLeod, dente de Toronto

Il me faut du temps pour apprendre à avoir un bon emploi du temps et com‐

rési‐ ment utiliser les produits de nettoyage, explique-t-elle.

La femme, qui a de la dif‐ ficulté à lire et écrire, est ac‐ compagnée par une prépo‐ sée aux services de soutien à la personne.

Elle ajoute qu'elle ne veut pas dépendre du Programme ontarien de soutien aux per‐ sonnes handicapées seule‐ ment.

Selon le PDG de Commu‐ nity Living Toronto, Brad Saunders, le secteur n'a pas bénéficié d'une augmenta‐ tion significative de son fi‐ nancement de base depuis 30 ans.

Cet argent est utilisé pour payer les coûts de fonction‐ nement liés au chauffage, à l'électricité, aux réparations, à la nourriture et au fonction‐ nement des véhicules acces‐ sibles, selon l'organisme cari‐ tatif.

Appel à l'aide

Environ 80 % de notre fi‐ nancement vient de la pro‐ vince, indique M. Saunders.

Le gouvernement Ford ex‐ plique par courriel avoir une vision qui encourage le choix et l’inclusion des personnes handicapées comme Shi‐ neeca McLeod par son plan pluriannuel de services aux personnes ayant une défi‐ cience intellectuelle.

Dans une déclaration écrite, le ministère des Ser‐ vices à l’enfance et des Ser‐ vices sociaux et communau‐ taires assure qu'il travaille avec [les organismes et leur personnel] pour identifier et gérer les pressions exercées sur les services tout en conti‐ nuant d'améliorer les sou‐ tiens actuels pour les gens avec des troubles du déve‐ loppement.

Les gens de Community Living Toronto ont été vrai‐ ment là pour moi. Ils me traitent comme une membre de leur famille.

Shineeca McLeod, rési‐ dente de Toronto

Shineeca McLeod, qui vit avec une déficience intellec‐ tuelle, pense que la province doit en faire plus.

Ces gens [qui travaillent auprès de l'organisme] sont comme ma famille, ils m'ont accueilli avec les bras ou‐ verts, sans jugement, raconte Mme McLeod.

[Le gouvernement provin‐ cial] doit voir que Community Living Toronto a besoin de ce [financement]. L'organisme en dépend pour nous aider, explique-t-elle.

Cela devrait être une prio‐ rité. Nous avons besoin de cette aide, lance-t-elle.