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Élections au Mexique : duel inédit entre deux femmes

- Ximena Sampson

Les Mexicains voteront le 2 juin lors d'une élection qui promet d'être historique puisque, pour la première fois, les Mexicains auront une présidente.

En effet, les principale­s candidates sont deux femmes : Claudia Shein‐ baum, la dauphine du pré‐ sident sortant, et Xochitl Gal‐ vez, la candidate de l’opposi‐ tion. Voici un aperçu des can‐ didats en lice.

Claudia Sheinbaum, 61 ans, ex-mairesse de Mexico

Elle est la candidate de la coalition de l'actuel président du Mexique, Andres Manuel Lopez Obrador (AMLO), qui regroupe son parti, le Mouve‐ ment de régénérati­on natio‐ nale (Morena) ainsi que le Parti du travail et le Parti vert écologiste.

Cette ingénieure de for‐ mation, qui détient un docto‐ rat en génie de l'énergie, a fait partie du Groupe d’ex‐ perts intergouve­rnemental sur l’évolution du climat (GIEC), avec lequel elle a reçu le prix Nobel de la paix en 2007.

Elle a renoncé à son poste de mairesse de la capitale en juin 2023 pour se présenter à la présidence, remportant la primaire du parti actuelle‐ ment au pouvoir.

Claudia Sheinbaum béné‐ ficie de la forte cote de popu‐ larité du président sortant, qui ne peut pas se présenter pour un deuxième mandat, comme le prévoit la loi. Le président a organisé toute une série d’événements avec elle qui ont permis de mettre sa candidatur­e à l’avant-plan.

Claudia Sheinbaum mène actuelleme­nt dans les son‐ dages avec environ 50 % à 60 % des voix.

Xochitl Galvez, 61 ans, ex-sénatrice

D’origine autochtone, Xo‐ chitl Galvez est née dans un milieu modeste. Ingénieure, elle aussi, Mme Galvez a créé sa propre entreprise dans le secteur de la technologi­e. Re‐ marquée par l’ancien pré‐ sident Vicente Fox, elle a été responsabl­e du dossier des peuples autochtone­s au sein de plusieurs organismes gou‐ vernementa­ux.

Élue sénatrice en 2018, elle s’est montrée critique du président Lopez Obrador et a dénoncé à maintes reprises des affaires de corruption.

Elle est la candidate du PAN (Parti de l’action natio‐ nale), auquel se sont ralliés son rival traditionn­el, le PRI (Parti de la révolution institu‐ tionnelle) et le PRD (Parti de la révolution démocratiq­ue).

Elle a du charisme, elle est bien préparée et elle a un discours incisif, note Tony Payan, directeur de l’Institut Baker pour les États-Unis et le Mexique de l’Université Rice, à Houston. La diffé‐ rence est notable avec Clau‐ dia Sheinbaum, qui, selon lui, est très ennuyeuse et plutôt terne.

Jorge Alvarez Maynez, 38 ans, député

Jorge Alvarez Maynez était le coordinate­ur de la cam‐ pagne du gouverneur de l’État de Nuevo Leon, Samuel Garcia, qui était le candidat initial du parti. Quand il a dû se retirer, Jorge Alvarez a été choisi pour le remplacer. Dé‐ puté de Jalisco, il fait cam‐ pagne sur le renouvelle­ment des génération­s, la social-dé‐ mocratie, l’égalité des genres, la défense des droits des mi‐ norités et des travailleu­rs. On lui attribue environ 5 % des voix.

Des défis sans précé‐ dent

Les défis qui attendent la prochaine présidente sont immenses.

L’insécurité et la violence atteignent des niveaux ja‐ mais vus. Les affronteme­nts des membres de gangs entre eux et avec l’armée font en sorte que le Mexique est de‐ venu le pays le plus dange‐ reux au monde pour les ci‐ vils, selon le classement de l’ONG « Projet de données sur la localisati­on et les évé‐ nements des conflits armés » (ACLED). En 2023, plus de 30 000 Mexicains ont été assas‐ sinés.

Il y a les meurtres, mais il y a aussi d'autres types de violences prédatrice­s, comme l'extorsion, les enlè‐ vements et un autre pro‐ blème qui s’est aggravé au cours de ces six dernières an‐ nées, qui est celui des dispa‐ ritions, souligne Cecilia Far‐ fan, responsabl­e des pro‐ grammes de recherche sur la sécurité au Centre d'études américano-mexicaines de l’Université de Californie à San Diego. Si l’on suppose qu’un grand nombre des dis‐ parus sont morts, le taux d’homicide devrait être en réalité encore plus élevé, ex‐ plique-t-elle.

En outre, l’impunité est généralisé­e. En moyenne, seuls 7 homicides sur 100 sont résolus, pour un taux

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