Jusqu’à 200 000 $ par maison pour raccorder un quartier de Beaumont aux égouts
Les résidents d’un quartier de Beaumont devront pui‐ ser dans leurs économies pour raccorder leur maison au réseau d'égout. La Muni‐ cipalité veut refiler les trois-quarts de la facture aux propriétaires concer‐ nés. Si le projet va de l’avant, certains auront à débourser plus de 200 000 $ pour dire au revoir à leur fosse septique.
Le quartier Beau-Site compte 78 résidences qui ont pour la plupart été construites dans les années 1980 et 1990. À l’époque, la Municipalité de Beaumont avait jugé que le raccorde‐ ment du quartier au réseau d’égout était trop onéreux.
Résultat : plusieurs décen‐ nies après leur construction, les maisons du secteur dé‐ pendent toujours d'installa‐ tions sanitaires autonomes pour évacuer et traiter leurs eaux usées.
Plusieurs de ces installa‐ tions ne répondent plus aux normes environnementales ou sont tout simplement arri‐ vées à la fin de leur vie utile. Depuis quelques années, des citoyens du quartier BeauSite militent pour que leur ré‐ sidence soit raccordée au ré‐ seau d’égout municipal.
Une étude préliminaire réalisée en 2021 a évalué les coûts des travaux à un peu plus de 8 millions de dollars. En incluant la subvention gouvernementale de 1,27 million, la facture s’élève à 6,73 millions. Les travaux à effectuer incluent le branche‐ ment aux réseaux d’égout pluvial et sanitaire, le rempla‐ cement du système d’aque‐ duc et le réasphaltage des rues.
Coûts élevés
La Municipalité de Beau‐ mont est prête à financer le quart des coûts de raccorde‐ ment à même les taxes de l’ensemble des citoyens. Le gros de la facture, soit un montant de plus de 5 mil‐ lions de dollars, devrait être assumé par les propriétaires des résidences concernés par le projet.
La note risque d’être donc salée pour les propriétaires du quartier Beau-Site, qui paieront en moyenne 5000 $ de taxes de plus par année, et ce, sur une période de 30 ans. Leur contribution dé‐ pendra de la valeur de leur résidence au rôle d’évalua‐ tion foncière.
Pour une résidence de 450 000 $, cela représente une taxe supplémentaire an‐ nuelle de 5436 $. Le proprié‐ taire d’une maison évaluée à 600 000 $ paiera pour sa part 6936 $ de plus par année. Sur une période de 30 ans, cela totalise 208 080 $.
Lors d’un vote tenu lundi soir, les riverains ont donné le feu vert à la Municipalité pour aller de l’avant avec la réalisation des plans et devis. Cette étape permettra à la Municipalité d’avoir une idée plus précise des coûts totaux du projet. Avant d’aller de l’avant avec les travaux, elle soumettra la réalisation du projet au vote des résidents du quartier Beau-Site. Selon le maire David Christopher, dans le meilleur des scéna‐ rios, les travaux, s’ils ont bel et bien lieu, ne seront pas ef‐ fectués avant 12 à 18 mois.
Ça prend du temps, énor‐ mément de temps, lâche-t-il au bout du fil.
Les coûts des plans et de‐ vis sont estimés à 400 000 $. La subvention gouvernemen‐ tale couvrira 65 % de ce mon‐ tant, pour un total de 260 000 $. Les 140 000 $ restants seront répartis entre la Muni‐ cipalité et les résidents du quartier Beau-Site, qui paie‐ ront 25 % et 75 % de ce mon‐ tant, respectivement.
« La Municipalité n'opère pas comme ça »
David Christopher, rap‐ pelle que la participation fi‐ nancière d’une municipalité aux travaux d’infrastructures se limitant à un secteur en particulier ne peut dépasser 25 %. Au-delà de ce seuil, la population doit être consul‐ tée.
Le maire affirme que les citoyens des autres quartiers n’accepteront jamais que la facture des travaux de rac‐ cordement soit répartie équi‐ tablement entre les résidents de tous les secteurs.
Pour imposer une taxa‐ tion à l’ensemble des ci‐ toyens, ça prend une consul‐ tation publique. Mais, les gens, vont-ils accepter? Je suis pas mal sûr que quel‐ qu'un qui n'est pas dans ce secteur-là ne voudra pas commencer pas à payer des augmentations [de taxes] pour le secteur [visé par les travaux]. Elle est là, la problé‐ matique, à Beaumont, in‐ dique M. Christopher en en‐ trevue à Radio-Canada.
Il y en a qui disent : "non, on va taxer tout Beaumont", mais les gens qui sont déjà raccordés aux égouts, on va augmenter leurs taxes pour payer les travaux dans un autre secteur? La Municipa‐ lité n'opère pas comme ça.
David Christopher, maire de Beaumont
Mécontentement
Le refus de la Municipalité de financer une part plus grande de la facture ne fait pas l’affaire de tous. Sur les 56 propriétaires qui ont parti‐ cipé au vote de lundi, vingt se sont prononcés contre la réa‐ lisation des plans et devis.
La présidente du comité citoyen pour le projet d'aque‐ duc et d'égouts du quartier Beau-Site, Mélanie Savoie, juge inéquitable le fait qu’on exige d’elle et ses voisins une contribution plus grande au financement des travaux, in‐ cluant la conception des plans et devis.
Dans d'autres projets d'in‐ frastructures, ces frais-là, ha‐ bituellement, sont entière‐ ment assumés par la Munici‐ palité. Il y a eu dernièrement des travaux qui ont été effec‐ tués sur la rue du Coteau et du côté du chemin SaintRoch pour lesquels tous les frais associés au pluvial et à la voirie ont été assumés soit par des subventions ou soit par la Municipalité, raconte Mme Savoie en entrevue à Radio-Canada.
On n'est pas allé cogner à la porte des gens pour leur dire "bon, bien, l'asphalte de‐ vant chez vous nous a coûté tant de millions de dollars, vous avez à en payer telle partie."
Mélanie Savoie, prési‐ dente du comité citoyen pour le projet d'aqueduc et d'égouts du quartier BeauSite
David Christopher fait va‐ loir que le financement des infrastructures d’égout et d’aqueduc ne représenterait pas un tel casse-tête pour les villes et les citoyens si la contribution du gouverne‐ ment du Québec était plus importante.
Le maire de Beaumont a l’impression que les munici‐ palités de plus petite taille comme Beaumont sont lais‐ sées pour compte. Le dernier budget provincial, dit-il, en est la preuve.
Les défis auxquels sont confrontés les élus munici‐ paux quand vient le temps de financer ce type de tra‐ vaux ont selon lui contribué à la démission de quelque 800 maires et conseillers depuis les dernières élections muni‐ cipales.
S’ils sont aussi nombreux à avoir tout laissé tomber, c’est qu’il y a un problème quelque part, avance David Christopher.
Mélanie Savoie estime elle aussi que la contribution du gouvernement du Québec aux projets d’infrastructures d’égout devrait être plus gé‐ néreuse.
Redistribuer une facture
de 6 millions de dollars à 78 résidences, c'est beaucoup à mettre sur les résidents d'un quartier [...] Je pense qu'au niveau provincial, il y aurait effectivement des ajuste‐ ments à faire par rapport à ce type de subvention là, note-t-elle.
Mme Savoie y voit notam‐ ment une question de cohé‐ rence. Si le gouvernement ac‐ corde autant d’importance à l’environnement qu’il ne l'af‐ firme, il devrait à son avis mieux financer le raccorde‐ ment des résidences au ré‐ seau d’égout et aider davan‐ tage les particuliers à entre‐ tenir et remplacer leurs ins‐ tallations sanitaires.
Avec la collaboration de Camille Carpentier
relles, particulièrement les personnes d’origine africaine, dans leur processus d’inté‐ gration sociale, culturelle et économique au Canada. Elle a fait le déplacement de Montréal spécialement pour participer à cette conversa‐ tion.
Les préoccupations de la violence conjugale, c'est quelque chose qui est vrai‐ ment problématique au sein des communautés immi‐ grantes, en particulier afro‐ descendantes, explique-telle. Selon elle, beaucoup de ces nouvelles arrivantes sont des réfugiées, des tra‐ vailleuses temporaires et des étudiantes étrangères qui ont besoin de référents.
Au Québec, on voit beau‐ coup de femmes qui ont peur de la stigmatisation, la peur d'être jugée dans l'en‐ tourage, elles ont donc be‐ soin de parler, de référents qui comprennent leur contexte, témoigne-t-elle.
Il y a certains sujets qui sont tabous, notamment les problèmes de santé mentale. C'est un peu une honte dans leur culture, donc elles n'en parlent pas. Et même si elles en parlent, elles ne trouvent pas forcément un spécialiste francophone.
Mariama Gueye, directrice de la Coalition des femmes de l’Alberta
Selon Mariama Gueye, certaines immigrantes ar‐ rivent en terre inconnue, sans aucun soutien, et manquent d’information.
En amont, il est vraiment nécessaire de se renseigner sur les services qui existent dans la province et d'essayer d'établir un contact physique, un contact humain avec des gens sur place qui pourront, à leur arrivée, les aider et puis les orienter., souligne-telle.
Manque de maisons d’hébergement phones
Il y a une cinquantaine de maisons d'hébergement en Alberta, mais aucune n'offre de services en français. Si on a de la chance de trouver une employée qui parle fran‐ çais, c'est déjà bien. Il y a une nécessité de mettre en place un refuge dédié aux femmes, conclut la directrice de la Coalition des femmes de l’Al‐ berta.