Le BIXI électrique a le vent dans le dos
Face au succès des BIXI électriques, la Ville de Mon‐ tréal a décidé de sortir son chéquier pour relier 125 stations au réseau d’HydroQuébec au coût de 3,1 mil‐ lions $.
Pour justifier le coût du raccordement (25 000 $ par station en moyenne), la Ville invoque la popularité gran‐ dissante des 2395 vélos bleus.
Ils ont conquis les adeptes du vélo en libre-service et ont même attiré de nouveaux clients jusqu’au point où l’uti‐ lisation par jour a bondi de 17 % par rapport aux vélos standards depuis 2021, men‐ tionne un document déci‐ sionnel de la ville de Mon‐ tréal dont Radio-Canada a examiné le contenu.
Les BIXI bleus en bref : électriques
représentent désormais le quart des BIXI montréalais; sont 30 % plus utilisés que les BIXI gris; permettent d’ef‐ fectuer des trajets plus longs de 21 % (en moyenne); sont plus onéreux à utiliser.
En résumé et d'après nos calculs, si un BIXI classique est utilisé en moyenne près de 6 fois par jour, un BIXI électrique est enfourché 7,8 fois. Ces calculs n'ont pas pu être confirmés par BIXI Mon‐ tréal au moment de publier ces lignes.
L’électrification des sta‐ tions d'ancrage se justifie par des raisons opérationnelles.
En attendant l’électrifica‐ tion de ses stations, BIXI doit compter sur sa main-d'oeuvre pour changer manuellement ses batteries de VAELS (vélos à assistance électrique en libre-service) rechargées de diverses manières, ce qui re‐ présente des coûts d’opéra‐ tion évitables, mentionne le document de la Ville.
Actuellement, les bornes pour stationner les BIXI fonc‐ tionnent pour la majorité à l'énergie solaire, ce qui per‐ met de faire fonctionner la borne de paiement, mais pas de recharger des vélos élec‐ triques.
Lors de la réunion du co‐ mité exécutif du mercredi 13 mars, un autre contrat de 6,9 millions $ était à l’ordre du jour pour l’achat de matériel et de près de 1400 vélos.
L’octroi de ce contrat per‐ met de noter que le coût d’acquisition d’un BIXI clas‐ sique gris est de 1437 $, tan‐ dis que celui d’un BIXI élec‐ trique bleu est de 3317 $.
La Ville indique qu’elle a soumis une demande de subvention dans le cadre du Programme d'aide financière au développement des trans‐ ports actifs dans les péri‐ mètres urbains (TAPU), qui permet d’obtenir jusqu’à 2 millions $ en rembourse‐ ment.
Premier test hivernal
L’année dernière, BIXI a connu une (autre) saison re‐ cord avec près de 12 millions de déplacements. Un record qui sera possiblement battu en 2024, puisque les BIXI roulent pour la première fois l’hiver dans la métropole.
La société de vélo en libreservice fera son bilan hiver‐ nal plus tard ce printemps, mais les données accessibles en ligne indiquent que 54 548 déplacements ont été ef‐ fectués en janvier et 70 274 en février.
De son côté, la conseillère associée à la mobilité et au Plan vélo, Marianne Giguère, a indiqué sur les réseaux so‐ ciaux que des annonces concernant de nouveaux aménagements cyclables s'en viennent sous peu. La ville, qui revendique actuellement 901 km de voies cyclables, prévoit construire 200 km de nouvelles voies entre 2023 et 2027.
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