Immigrantes francophones en Alberta : l’importance du réseau
De plus en plus d'immi‐ grantes francophones qui arrivent en Alberta sont confrontées à la barrière de la langue, au manque de services pour les accueillir et ont peur de parler des formes de violences qu'elles subissent, selon des intervenantes commu‐ nautaires. Dans une pro‐ vince majoritairement an‐ glophone, les obstacles à leur installation peuvent être nombreux.
Pour les femmes qui ont traversé des moments diffi‐ ciles, qui ont vécu des vio‐ lences, l'accès aux services est encore plus difficile parce qu’ils sont assurés unique‐ ment en anglais, ici en Al‐ berta, explique Serena Teya. Pourtant, ces cas-là sont beaucoup répandus et elles ont besoin d'être soutenues, entendues.
Serena Teya est à l’initia‐ tive de l'événement intitulé Honneur et respect, un pro‐ jet de l’Alliance Jeunesse-Fa‐ mille de l'Alberta Society (AJ‐ FAS) organisé samedi au Campus Saint-Jean, à Edmon‐ ton.
Originaire de la Côte d’Ivoire, la jeune femme vit en Alberta depuis 10 ans. Elle connaît donc bien les obs‐ tacles que peuvent rencon‐ trer les femmes franco‐ phones à leur arrivée dans la province, puisqu'elle en a elle-même fait les frais.
Quand j’ai dû trouver un médecin de famille franco‐ phone, c'était très difficile. Je venais d'arriver, je ne com‐ prenais pas forcément l'an‐ glais, je ne connaissais que quelques mots, j’avais du mal à expliquer mon mal pour qu'il puisse me faire un diag‐ nostic, se souvient la jeune femme.
Au troisième trimestre de 2023, l’Alberta était l’endroit du Canada avec la plus forte croissance démographique, principalement en raison de l’immigration internationale.
Mariama Gueye est direc‐ trice de la Coalition des femmes de l’Alberta, un orga‐ nisme oeuvrant pour l'égalité des genres dans la province. C’est l’une des intervenantes de l'événement.
On accueille beaucoup plus de femmes et plus de 50 % des membres de la Coali‐ tion des femmes sont des immigrantes. Donc ce regain d'immigration là a un impact sur les services en français, explique-t-elle.
Henriette Kandula est la directrice de Chantier d’Afrique du Canada (CHA‐ FRIC), dont la mission est de soutenir les personnes issues des minorités ethnocultu‐