Pourquoi des entreprises continuent de miser sur la rue Bank à Ottawa?
Michael Wallack explique qu'on lui demande souvent pourquoi son entreprise fa‐ miliale, qui existe depuis longtemps, reste installée sur la rue Bank, dans le centre-ville, compte tenu de la situation économique difficile de ce secteur d'Ot‐ tawa.
Mais lorsque l'occasion s'est récemment présentée de déménager Wallack's Art Supplies & Framing à trois rues de là - mais toujours sur la rue Bank - cela lui a sem‐ blé logique.
Il y aura toujours des gens qui aimeront le centre-ville. Je pense qu'il sera de plus en plus fréquenté. Cela peut prendre beaucoup de temps. [Mais] je mise davantage sur l'avenir du centre-ville.
Michael Wallack, proprié‐ taire de Wallack's Art Sup‐ plies & Framing
La population de la rue Bank, au nord de l'autoroute 417, devrait augmenter dans les années à venir grâce à des projets tels que le déve‐ loppement de 127 apparte‐ ments par les entreprises Ur‐ ban Capital et Taggart, entre les rues Florence et James.
Mais comme l'illustre le campement de sans-abri qui a récemment surgi juste à côté de la clôture de construction de ce projet et d'autres signes visibles de pauvreté, la rue Bank devient aussi de plus en plus une fe‐ nêtre sur les moins per‐ sonnes les moins fortunées de la ville.
Pendant ce temps, les en‐ treprises attendent toujours que les travailleurs fédéraux reprennent leurs activités, fait savoir M. Wallack.
Un gardien de cet en‐ droit magnifique
Certains des locaux va‐ cants de la rue Bank, comme celui situé entre les rues Ne‐ pean et Lisgar où Wallack's est installé depuis le début des années 1970, ne sont pas nécessairement dus à des problèmes de location, mais plutôt à des efforts de ré‐ aménagement de la part des propriétaires, souligne Mi‐ chael Wallack.
Il déclare d’ailleurs que le déménagement de Wallack's dans le grand espace occupé jusqu'à récemment par le magasin de vélos Foster's a été motivé par de tels pro‐ jets.
Le bloc où se trouvait Fos‐ ter's, plus proche de l'épice‐ rie du quartier, est plus fré‐ quenté.
Il y a quelques autres bou‐ tiques autour. Il y a quelques bons restaurants [qui] hier n'étaient même pas acces‐ sibles, soutient M. Wallack.
Il explique qu'une partie de l'éthique du magasin consiste à conserver et à pro‐ téger un espace, et se dit heureux d'être le gardien de ce bel endroit.
Autre raison impérieuse de rester : les données re‐ cueillies par le magasin pen‐ dant la pandémie ont montré que de nombreuses com‐ mandes en ligne de M. Wal‐ lack provenaient de clients du centre-ville.
La décision était claire pour nous
Le magasin Foster's, avec ses hauts plafonds et ses plus de 10 000 mètres carrés, est devenu disponible parce que son propriétaire, Rami Aroosi, prend sa retraite.
Suivant les traces de ses beaux-parents, qui ont lancé l'affaire, il a exploité le maga‐ sin pendant plusieurs décen‐ nies.
Il y a beaucoup de bons souvenirs dans cet endroit, avait expliqué M. Aroosi lors d'une entrevue récente orga‐ nisée par la Zone d'améliora‐ tion commerciale du centreville.
Quick Cranks, un magasin de vélos de Hintonburg, a ra‐ cheté Foster's et repris sa liste de clients.
Au lieu de s'installer dans le bâtiment de Foster's, Quick Cranks ouvre un deuxième magasin sur la rue Cooper, près de la rue Bank, en partie pour profiter du stationnement à proximité.
Tout comme M. Wallack, Mustafa Ismail, le proprié‐ taire de Quick Cranks âgé de 23 ans, a entendu les préoc‐ cupations concernant la rue Bank.
Mais les gens oublient qu'il y a des gens qui vivent dans le centre-ville et qui s'y sentent chez eux, explique M. Ismail, qui a lui-même vécu à l'angle des rues Bank et Sla‐ ter pendant des années.
La perte de Foster's aurait été un coup dur pour les transports verts, le cyclisme et toutes les autres activités sportives et de remise en forme du centre-ville, estime M. Ismail. Et d’ajouter la déci‐ sion [de s'installer dans le quartier de la rue Bank] était donc évidente pour nous.
Avec les informations de Guy Quenneville de CBC News