À Terre-Neuve-et-Labrador, les difficultés de SaltWire ébranlent les journaux locaux
L’avenir incertain de l'en‐ treprise de presse Saltwire soulève des questions sur la viabilité des journaux de Terre-Neuve-et-Labrador.
Saltwire traîne une dette de près de 100 millions de dollars et s’est placé cette se‐ maine sous la Loi sur les ar‐ rangements avec les créan‐ ciers des compagnies.
Cody Broderick exerce une profession qui se fait de plus en plus rare. Il est jour‐ naliste au Gaboteur, un des seuls journaux locaux de la province. Le journal n’échappe pas à la crise mé‐ diatique qui bouleverse la presse, partout au Canada.
On en souffre partout, même ici, se désole Cody Broderick. On a vu un peu de difficulté financière par le passé. Le coût d’impression augmente sans cesse [et] on voit de moins en moins d’an‐ nonceurs aussi.
Ainsi, plusieurs publica‐ tions locales ont disparu du paysage médiatique terreneuvien au cours des der‐ nières années. Cody Brode‐ rick se dit peiné par ces fer‐ metures, d'autant plus que les journaux jouent un rôle primordial afin d'informer les régions rurales éloignées.
Des effectifs de plus en plus petits
Keith Gosse, journaliste et président du syndicat au sein du journal The Telegram, croit aussi que les difficultés vécues par l'industrie de la presse ont un impact négatif sur les populations locales.
C’est difficile, voire impos‐ sible, de raconter les his‐ toires des gens qui vivent dans les régions rurales de Terre-Neuve-et-Labrador. Surtout quand on n’a pas de journaliste à envoyer sur place, lance-t-il.
Bien que le Telegram de‐ meure le plus gros journal de la province, son avenir est lui aussi incertain puisqu’il est publié par l’entreprise Salt‐ wire.
De son côté, Cody Brode‐ rick est soulagé que le jour‐ nal pour lequel il travaille soit mieux protégé que certains autres.
Le Gaboteur sert une po‐ pulation en situation linguis‐ tique minoritaire, rappelle-til. Il reçoit donc une subven‐ tion du gouvernement fédé‐ ral.
La prolifération des jour‐ naux numériques l’encou‐ rage, aussi.
On n’est pas dans un désert informatique, convient le jeune journaliste.
D’après le reportage de Kyle Mooney