Radio-Canada Info

Le CISSS-AT intensifie l’opération charme auprès de la main-d’oeuvre indépendan­te

- Marc-André Landry

Le réseau régional de la santé veut intensifie­r ses efforts pour recruter les employés des agences pri‐ vées qui oeuvrent déjà en Abitibi-Témiscamin­gue.

La loi 10 oblige le Centre intégré de santé et services sociaux en Abitibi-Témisca‐ mingue (CISSS-AT) à se dé‐ faire de la main-d’oeuvre in‐ dépendante (MOI) d’ici oc‐ tobre 2026. Présenteme­nt, près de 10 % des heures tra‐ vaillées au CISSS-AT pro‐ viennent des agences privées et la tendance est à la hausse.

Ces chiffres expliquent en grande partie le déficit anti‐ cipé de 90 M$ pour le CISSSAT en 2023-24.

Le défi pour la région est de convaincre un maximum de ces employés de signer des contrats dans le réseau public, même si 95 % d’entre eux ont un lieu de résidence à l’extérieur de l’Abitibi-Témis‐ camingue.

C’est un très grand défi, parce que pour plusieurs, ça veut dire de déménager en Abitibi-Témiscamin­gue. On n’attend pas 2026. On pose déjà des actions depuis des années pour avoir moins re‐ cours à la MOI. De meilleures conditions de travail, l’auto‐ gestion des horaires : tout ça contribue à attirer et retenir des gens dans notre organi‐ sation, reconnaît Caroline Roy, présidente-directrice gé‐ nérale du CISSS-AT.

Recruter rapidement

Le CISSS-AT sent la pres‐ sion d’agir rapidement parce que plusieurs régions dans les grands centres intensi‐ fient déjà leurs actions de re‐ crutement pour se confor‐ mer à la loi d’ici octobre pro‐ chain.

C’est de la main-d'oeuvre qui se fait solliciter dès main‐ tenant dans le réseau, ajoute Caroline Roy. Nous aussi on amorce une très grande cam‐ pagne de recrutemen­t pour être capable de les solliciter, surtout ceux qui viennent dé‐ jà travailler dans nos équipes. Ces centaines de personnes, on leur dit : "Vous pouvez dès maintenant faire le saut et devenir des em‐ ployés de notre organisa‐ tion".

Cette situation inquiète le

Syndicat interprofe­ssionnel en soins de santé de l’AbitibiTém­iscamingue (FIQ-SISSAT) qui craint que la période de transition vers la fin de la main-d'oeuvre indépendan­te cause de nouveaux bris de services en Abitibi-Témisca‐ mingue.

Ce n'est pas uniquement en regagnant leur ancienneté qu’ils vont décider de traver‐ ser le parc La Vérendrye et s’installer en Abitibi-Témisca‐ mingue.

Jean-Sébastien Blais, pré‐ sident FIQ-SISSAT

Il va falloir avoir des inci‐ tatifs spécifique­s en région, sinon ça va se traduire défini‐ tivement par des coupures de services. On ne sait même pas comment on va être en mesure d'ouvrir les maisons des aînés. Imaginez nos CHSLD qui sont composés à 80 % de personnel qui pro‐ vient de la MOI. Ça pourrait donner un grand coup, et au final, ce sont les usagers qui vont payer le prix, ajoute-t-il.

(Avec les informatio­ns de Martin Guindon)

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