La violence conjugale inspire un premier roman à Jean-Nicolas Paul
Dans son premier roman, l’auteur gatinois Jean-Nico‐ las Paul aborde de front le thème de la violence conju‐ gale. Dans Conduire à sa Alexandre prend la fuite au volant de sa voi‐ ture après avoir sauvage‐ ment battu sa femme, l’abandonnant inerte.
perte,
Ce livre d’une centaine de pages est né dans le cadre de son doctorat en recherchecréation, à l’Université d’Ot‐ tawa. Pendant ses études, Jean-Nicolas Paul s’est inté‐ ressé aux caractéristiques du monologue intérieur en litté‐ rature. Ainsi, Conduire à sa perte plonge les lecteurs dans la tête du personnage d’Alexandre dès les pre‐ mières pages.
Je tenais à ce qu'il y ait une histoire. Je ne voulais pas que ce soit simplement une exploration des pensées et des souvenirs. J’avais envie d’une histoire bien ficelée, ex‐ plique celui qui est aussi pro‐ fesseur de littérature au Cé‐ gep de l’Outaouais.
Je conduisais souvent la nuit, sur la 417, entre Mon‐ tréal et Ottawa. [...] C’était le cadre parfait pour un mono‐ logue intérieur.
Jean-Nicolas Paul
Un peu comme un chi‐ miste qui mélange deux pro‐ duits dans une éprouvette, j’ai ajouté une scène de meurtre au début et [l’his‐ toire] s’est développée, pré‐ cise-t-il.
Un thème d’actualité
L’intrigue du roman dé‐ bute sans préambule, dans le paroxysme de la violence conjugale. Les pages sui‐ vantes explorent les pré‐ misses de la scène de crime. Petit à petit, les souvenirs d’Alexandre se relient, per‐ mettant de mettre au jour ce qui l’a amené à commettre le pire.
C’est [le féminicide] un su‐ jet d’actualité et, au début, je ne me sentais pas vraiment concerné par ces sujets-là. C’est vraiment en essayant de construire une histoire que j’ai commencé à m’inté‐ resser à la chose, raconte Jean-Nicolas Paul.
Maintenant, c’est sûr que, quand j’entends une alerte Amber ou que je lis un fait di‐ vers qui parle d’un fémini‐ cide, je suis touché. Jean-Nicolas Paul Sensibilisé à ce type de tragédie, l’auteur a choisi de verser son à-valoir - un mon‐ tant forfaitaire offert aux au‐ teurs par les éditeurs lors de la signature d’un contrat - à l’organisme Services à la fa‐ mille Ottawa.
Ça aide les hommes, les femmes et les familles qui
ont des problèmes avec la violence, qui vivent des sépa‐ rations difficiles. Je voulais donner à un organisme proche de la communauté, souligne-t-il.
Sans rien divulgâcher, Jean-Nicolas Paul explique qu’il tenait à ce qu’il y ait une chute à la fin du livre. Je viens d’un milieu où on carbure aux romans policiers, dit-il. Maintenant, si à travers tout ça, [le livre permet] une ré‐ flexion sur la vie et la société, je pense que ça rend la chose encore plus intéressante, conclut-il.