La pièce 1939 de Jani Lauzon confronte les réalités des pensionnats pour Autochtones
Mise en scène et coécrite par Jani Lauzon, la pièce de théâtre 1939 se déroule dans un pensionnat pour Autochtones fictif du Nord de l'Ontario, où les élèves se préparent à présenter la pièce All's Well that Ends de William Shakes‐ peare au roi George VI, qui doit visiter le pensionnat.
Well
C'est une occasion vrai‐ ment très importante pour les Autochtones et les nonAutochtones de s'asseoir côte à côte et de vivre une expérience ensemble, a dé‐ claré Mme Lauzon.
Elle a fait remarquer que s'il existe des livres et des films sur le sujet des pen‐ sionnats pour autochtones, le théâtre peut avoir un im‐ pact particulièrement puis‐ sant sur les spectateurs.
De son côté, la comé‐ dienne Deborah Drakeford, qui joue l’enseignante qui di‐ rige la pièce de Shakespeare, souligne qu’il s’agit d’un sujet qui la touche beaucoup. Je me sens prête à jouer dans cette pièce en raison de l'his‐ toire personnelle de ma fa‐ mille.
La famille de Mme Drake‐ ford est d’Espanola. Elle a adopté deux enfants autoch‐ tones à la fin des années 1970. À l'époque, nous étions absolument naïfs, admetelle.
Cependant, grâce aux re‐ cherches et aux conversa‐ tions avec ses frères et soeurs adoptifs, elle a acquis une meilleure compréhension de l'héritage traumatisant du co‐ lonialisme et des pension‐ nats pour Autochtones.
L'acteur métis et mi’kmaw Richard Comeau, lui, pense qu'il s'agit d'une pièce de théâtre extrêmement impor‐ tante. M. Comeau joue le rôle de l'élève Joseph Summers.
Il a fait remarquer que lorsqu’on anticipe une pièce centrée sur les tragédies du système des pensionnats pour autochtones, on s'at‐ tend souvent à un ton sombre.
Mais il y a beaucoup d'hu‐ mour dans cette pièce et cela fait partie de la résilience dont font preuve les élèves.
M. Comeau partage la scène avec MacKenzie Woj‐ cik, acteur métis, qui joue le rôle de Jean Delorme, un élève métis de l'école.
Le simple fait d'être avec des artistes autochtones, de raconter cette histoire impor‐ tante et d'avoir la chance de jouer et de rire, de trouver la résilience des élèves et de nourrir l'esprit de la pièce est très satisfaisant, a déclaré M. Wojcik.
La pièce prend l’affiche le 15 mars et sera présentée jusqu’au 7 avril au YES Theatre.