L’Ontario a dépensé 2,25 M$ en publicités pour dire aux usagers de patienter
Il faut voir « plus loin que la construction », disent les publicités de l'agence onta‐ rienne de transport en commun Metrolinx. La campagne publicitaire dif‐ fusée l'automne dernier, qualifiée de « moralisatrice » par des critiques, a coûté 2,25 millions de dollars.
L'agence provinciale est sur la sellette pour les nom‐ breux retards dans la construction de la ligne de train léger d'Eglinton à To‐ ronto, qui devait entrer en service en 2020, en plus des perturbations liées aux tra‐ vaux pour la nouvelle ligne de métro Ontario.
CBC a obtenu le coût des publicités à la suite d'une de‐ mande d'accès à l'informa‐ tion. Metrolinx avait refusé initialement de le dévoiler.
Dans les publicités, un in‐ terlocuteur semble faire la morale à un autre qui se plaint de la construction, lui faisant valoir, notamment, que ces travaux sont essen‐ tiels pour un meilleur réseau de transport en commun et pour l'environnement.
On n'aurait pas dû dépen‐ ser 2,25 millions pour être condescendant à l'endroit du public.
Jennifer French, députée et porte-parole du NPD en matière de transport
Metrolinx se défend
Metrolinx rétorque dans une déclaration écrite que la campagne publicitaire, diffu‐ sée dans neuf langues, visait à susciter un « débat » sur les bienfaits du transport en commun. L'agence provin‐ ciale assure qu'elle a le plus « grand respect » pour les usa‐ gers.
Metrolinx a néanmoins re‐ tiré les publicités de sa chaîne YouTube.
L'acteur Rodrigo Fernan‐ dez-Stoll avait même fait une parodie de la campagne sur YouTube, après avoir vu l'une des publicités au cinéma avant un film. Metrolinx nous disait : "taisez-vous", dé‐ nonce-t-il.
Metrolinx n'a toujours pas annoncé de date d'ouverture pour la nouvelle ligne Cross‐ town sur l'avenue Eglinton.
D'après des renseigne‐ ments recueillis par Lane Harrison, de CBC News